Emma
Le lendemain matin, lorsque je me rends au lycée, je ressens une certaine appréhension, car oui, il fallait que j'aille interroger ce garçon arrogant sur sa disponibilité. Et il m'avait laissé un arrière-gout dans la bouche, hier. Et bien que cette idée me dégoute, il fallait que je m'en occupe pour espérer avoir une note convenable. Je savais que notre professeur devait s'en charger, mais elle a la fâcheuse habitude d'oublier rapidement ses engagements.
Et si je ne peux pas avoir la santé, j'aurais un dossier scolaire en béton.
Le vent secoue les arbres de manière irrégulière et leurs feuilles qui commencent à prendre une teinte rougeâtre commencent à se rependre délicatement sur le sol. Sur le parking du lycée, une dizaine de voitures sont garées, ainsi qu'une moto à la teinte plus noire que le jai. Elle est sublime, encore une chose que j'aurais aimé pouvoir faire plus tard, monter sur une moto, mieux, la conduire.
Mes pieds traînent, sans réel conviction, et soulevant des nuées de poussières à chaque pas. Le soleil semble me caresser le visage et me rappelle par la même occasion que le week-end sera ensoleillé. Que malgré les interdictions, j'irais. Oui j'irais tremper mes pieds dans l'eau cristalline de la mer. Humer son odeur saline qui me comble...
Une sonnerie insupportable met fin à mes rêveries, et je comprends que je serais en retard si je ne me presse pas.
Désormais, je cour. C'est mauvais pour moi et je le sais. Je sens mon cœur battre à tout rompre. Je sens mon sang circuler rapidement, trop rapidement. Mes vaisseaux sanguins s'étirent et des palpitations infernales envahissent mes tempes. Ma vision se trouble, mon esprit s'emplit d'un épais brouillard et mes jambes flanchent. Je me rattrape de justesse aux murs de l'établissement et reprend mon souffle lentement. Les couleurs criardes des casiers m'agressent et empirent la situation. Il n'y a plus personne dans les couloirs et je ne peux pas demander d'aide à qui que ce soit.
<< - Tu vas bien ?
Une personne m'interpelle, je me retourne à grande peine en essayant de me redresser. Ah ! C'est Oliver. Décoiffé, essoufflé et sans doute tout aussi, si ce n'est plus, en retard que moi. Il tend la main, comme s'il espère que je vais la lui prendre. Son sourire narquois a été remplacé par la même expression d'inquiétude que celle qui s'était inscrit sur son visage la veille. Je souffle une dernière fois, me redressant complètement cette fois. Et remis mes cheveux en place, affichant une mine sereine.
- ça va très bien. Je te remercie.
-Je suis pourtant sûr que ça n'allait pas, à l'instant. Tu avais l'air... prête à t'effondrer.
-Absolument pas. Je viens juste de courir et je n'ai pas dormi hier soir. C'est tout. Lui répondis-je pour mettre fin à ses inquiétudes.
-C'est vrai que je t'ai vu dans les gradins hier après-midi, dispensée ?
-Oui en effet.
Il me scrute, semblant avoir oublier son comportement déplacé de la veille.
-Je me suis présenté, hier... Mais pas toi.
J'eu un moment d'hésitation, je n'ai aucune obligation quant au fait de lui répondre, puis je me souviens qu'il allait peut-être falloir que l'on travaille ensemble.
- Ah, je m'appelle Emma.
Il me sourit, l'air tout à fait content, il me regarde et montre de la tête le reste du couloir :
- On devrait peut-être y aller ? Non ? A moins que tu n'aimes être en retard ? >>
Sans lui répondre, je prends les devants, oui je déteste être en retard.
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A nos cœurs brisés
RomanceLui il est libre, Elle, elle ne l'est pas, Elle, elle est malade, Lui ne le sait pas. * * * Emma et Oliver se connaissent depuis l'enfance. Lui a changé, et...