Chapitre 4 - Le dialogue

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La cloche sonna. Tous les élèves quittèrent la classe.

- Suivez-moi.

Je suivis donc l'empereur, nous quittâmes la classe et continuâmes à droite au fond du couloir où se trouvait une petite salle, un bureau rempli de livres, de croquis et de dessins. Au milieu se trouvait une table en bois d'ébène. Il y avait également une carte; celle du plan de la bataille que nous venions d'étudier.

- Montrez moi qu'elle aurait été votre plan.

Je m'avançai donc vers cette table ronde, mon cœur battant la chamade. Tout en la longeant, je commençai à pointer sur la carte la représentation de la Chapelle.

- Pour vaincre, j'aurais mené l'attaque principale par la Chapelle. C'est le lieu le plus sacré de nos ennemis, ils n'auraient jamais pu verser une seule goutte de sang à l'intérieur. Ce n'est pas l'option la plus morale, mais c'est la moins sanglante.

- Continuez...

Je me mis à lui expliquer en détail ce que j'avais toujours imaginé. Je lui montrais en pointant du doigt les endroits stratégiques. Il les suivait , reproduisait de ses mains chacun de mes passages sur la carte. Par inadvertance, nos mains se frôlèrent. Un frisson tout entier parcouru mon corps. Un tension régnait entre nous. Je ressentais un mélange de fierté d'être écoutée, d'être entendue et de crainte, il pouvait à n'importe quel moment décider de m'éliminer. Qui se soucierait d'une orpheline ?

Je finis mon explication. Un silence s'installa un court moment.

Il me dit,

- Vous êtes brillante, merci. Ne me contredisez plus jamais devant mes sujets, remettre en cause mes dires, c'est remettre en cause mon pouvoir et l'empire. Dorénavant, si vous avez quelque chose à me dire, venez me voir personnellement.

- Très bien, merci votre majesté impériale.

Je partis me réfugier dans ma chambre, sans aller au souper du soir.

Le lendemain, je descendis pour le petit-déjeuner. En plein milieu du repas, par une porte dérobée l'empereur rejoignit sa table. Alors que je l'observais, son regard se mit à soutenir le mien. Je sentis comme une étincelle. J'avais envie de me rapprocher de lui. Il m'hypnotisait. J'avais beau me concentrer sur mon assiette, mon regard ne cessait de croiser le sien. Le repas se termina.

La cloche sonna.

Il fallait que j'aille en cours, aujourd'hui j'avais Histoire et Sociologie. En arrivant dans la salle de classe, Lisa et sa bande vint vers moi.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé hier avec sa majesté impériale ? Il t'a puni ?

- je...

- c'est évident que non. Si j'avais été l'empereur je t'aurais coupé la langue... Peut-être que tu as su te faire pardonner avec autre chose...

Comment pouvait-elle sous-entendre que je puisse vendre mon corps contre un pardon ?

- Jamais je ne ferais une chose pareille.

- tu as tort. Moi, je le ferais. L'empereur n'a pas eu de maîtresse officielle depuis 10 ans. Même avec mon rang, ce statut m'assurerait à moi et ma famille prospérité. Alors que ce soit clair. Ne joue pas sur mon terrain. Si tu t'avises d'approcher à nouveau l'empereur, il t'arrivera un malencontreux accident.

- il ne s'est rien passé, je te le jure. Il ne m'intéresse absolument pas.

- je vois que tu as compris, c'est bien.

Son groupe se mit à rire et ils s'assirent.

Je me demandais pourquoi ça m'avait tant coûté de lui dire qu'il ne m'intéressait pas. Le professeur d'Histoire arriva. Lui aussi se mit à me dévisager. Je ne sais pas comment mais visiblement j'étais déjà en train de m'attirer des ennuis.





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