Chapitre 12- La préparation

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Des soldats m'escortèrent jusqu'à ma nouvelle chambre, bien plus luxueuse que l'ancienne. J'étais encore toute chamboulée de ce qui venait de se passer. J'attendais l'empereur pour avoir une explication. Une personne frappa à ma porte.

- Entrez. Dis-je.

- Bonjour Mademoiselle DeVallière, je suis Arietto Giovanni, programmateur officiel du bal annuel.

- Enchantée

- Vous n'êtes pas sans savoir, que cet événement est d'une importance cruciale et sera regardé par l'ensemble de l'Europe. Nous suivrons un calendrier strict de préparation. Savez-vous danser ?

- Mon regard perdue, le fit soupirer

- A minima la valse ?

Je toussota.

- Malheureusement non...

Il soupira.

- Dans ce cas nous nous concentrerons sur cette danse clé qui servira d'ouverture au bal. L'entraînement commencera demain à 6h.

Je me rendis discrètement aux jardins en espérant voir l'empereur, sur ce chemin interdit, je croisai deux membres du conseil de l'empereur qui chuchotaient en s'énervant:

- les rebelles sont proches, il faut prendre leur menaces au sérieux.

- ils ne sont rien, ce n'est pas avec leurs épées arriérées qu'ils vont nous faire quelque chose

- ils sont plus nombreux que nous le pensons...

- et nous sommes plus intelligent, personne ne peut franchir l'université elle est hautement gardée Richard. Tu ferais bien de faire confiance à l'empereur avant qu'on ne pende ta langue pour trahison.

Et leurs pas résonnèrent lentement tandis qu'ils s'éloignaient de moi. Par chance, il ne m'avait pas vu. De quels rebelles parlent-ils ? J'ai vécu dans la rue et je n'ai jamais observé une once de rébellion. Dehors, il n'y a que de la misère. Les anciens nous parlent d'un temps où le monde était rempli de technologie étranges, apparemment toutes les réponses étaient contenues dans un boitier s'intitulant "téléphone".  Pour la plupart ce sont des contes, si les anciens avaient été si sages et inventeurs, nous ne serions pas sous une telle dictature.

Je descendis l'escalier en colimaçon et arriva au jardin, mais personne. J'attendis plusieurs heures mais il ne vint pas. Pourquoi cet éloignement soudain? Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, il affichait publiquement un certain rapprochement avec moi mais commençait à s'éloigner dans l'intimité. Tout cela n'avait aucun sens.

Le lendemain matin, on m'apporta mon petit-déjeuner directement dans la chambre par mesure de sécurité m'a-t-on dit. Les cours avec ce dédaigneux Monsieur Giovanni allait commencer.

- et un, deux, trois... plus droit... un, deux, trois... le cadre Mademoiselle Devallière, un, deux... aïe arrêtons-nous là, ça ne va pas du tout madre mia !

- veuillez me pardonner, j'ai la tête ailleurs.

- je ne veux pas que ce soit la fin de ma carrière, à cause d'une fille du peuple indisciplinée... Il s'arrêta, pris sa tête dans ses mains puis me dit.

- Désolé, vous ne comprenez pas tous les échelons que j'ai dû grimper pour parvenir à ce poste...

- Je...

- Reprenons, un...

La porte s'ouvrit brusquement, l'empereur arriva dans une démarche nonchalante. Il dit à Giovanni :

- vous permettez ?

- votre majesté impériale. Il s'inclina et se mit sur le côté de la piste.

Je regardai l'empereur, sans sourire, intriguée, je souhaitais une réponse. Son regard plongea dans le mien mais aucune émotion ne me parvenait.

- Commençons. Dit-il d'une voix grave.

La musique sortit d'un étrange caisson. L'empereur me guida, j'étais tendue j'essayais de ne pas lui marcher sur les pieds.

- Détendez-vous. Me dit-il.

Mon corps se relâcha instantanément. Il avait beaucoup trop d'emprise sur ma personne. Discrètement je lui chuchotai :

- Ne t'éloignes plus de moi, parle moi, je t'en supplie.

Un long silence s'installa tandis que nous valsions, à l'unisson dans cette immense salle. Puis il me répondit:

- Pas ici, tu es en danger Lily.


L'empereurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant