9 - Neala

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- Tu fais quoi ? demande Bhaltair de son habituelle voix glaciale.

- Je sors faire un tour. J'ai le droit.

- Non. Je sors en ville alors tu viens avec moi.

Je fronce les sourcils et me tourne vers lui.

- Pourquoi donc ?

Il inspire un grand coup en fermant les yeux.

- Parce que t'es ma femme et que je ne te laisse pas seule ici.

Il attrape un manteau et me balance le mien dessus.

- On y va, dit-il.

Je le suis sans rien dire. Après ce que j'ai vu ce matin, je sais maintenant qu'il peut vraiment peter un câble à n'importe quel moment. Et puis du moment que je sors de ce manoir, moi ça me va. Nous nous installons dans sa voiture, une Porsche noire à vitres teintées, et j'ose lui demander où est-ce que nous nous rendons.

- J'ai un rendez-vous, dit-il simplement.

Un rendez-vous... pour se faire soigner ?

Nous roulons une bonne trentaine de minute avant qu'il ne s'arrête devant un hôtel de luxe. D'accord, ce n'est définitivement pas un rendez-vous pour sa santé mentale. Il descend alors je me dépêche de le suivre. Nous entrons tout de suite à l'intérieur et il n'a même pas besoin de présenter de carte ou quoique ce soit que tout le monde le laisse passer sans souci. Il se dirige vers l'ascenseur, moi sur ses talons. Quand les portes se referment, une légère appréhension me gagne. Nous sommes seuls à l'intérieur, et l'idée pourrait lui prendre de me faire du mal. Les étages me semblent défiler trop lentement. Je l'ai vu appuyé sur le onzième, et nous ne sommes qu'au quatrième.

Après un temps qui m'a semblé durer une éternité, les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur un long couloir somptueux. Nous sortons et il marche jusqu'à la chambre 1134. Il pousse la porte sans même toquer. Nous traversons une sorte de hall, et pénétrons dans une chambre où quatre hommes, qui étaient en train de discuter, gardent maintenant le silence, les yeux braqués sur nous.

- Bhaltair, c'est un plaisir de te revoir, lance un homme barbu à qui je donnerai facilement la cinquantaine. Et... j'imagine que cette jeune femme est ton épouse ?

Il se contente d'un rapide hochement de tête avant de s'installer parmi les quatre hommes. L'un d'eux commence à parler et je me sens rapidement de trop.

- Euh...

J'essaye de les interpeller discrètement, mais ils ne m'entendent absolument pas. Je me racle la gorge, sans plus de succès.

- Bhaltair ? je lance soudain.

Il se tourne vers moi d'un air menaçant.

- Quoi ?

- Je... fais quoi moi ?

- Tu fermes ta gueule et t'attends que j'ai fini.

Je m'apprête à ouvrir la bouche une nouvelle fois mais il se retourne et l'homme qui était en train de parler reprend ce qu'il était en train de dire. Je n'ose pas l'ouvrir à nouveau alors j'attends, comme il me l'a dit.

Au bout d'une quinzaine de minute à l'attendre sans rien faire, je commence vraiment à m'ennuyer. Oh et puis après tout, je suis sa femme, pas sa soumise, j'ai le droit de sortir de cette chambre si j'en ai envie. Je tourne donc les talons, me dirige vers la sortie mais au moment où je pose ma main sur la poignée, quelqu'un m'attrape par le bras et me retourne brutalement.

- J'peux savoir c'que tu fous ? fait Bhaltair en me relâchant.

- Je sors me dégourdir les jambes.

Il doit vraiment penser que je le provoque à ce moment-là, alors que ce n'est même pas le cas. Le peu de confiance que j'avais retombe aussitôt quand je vois son œil droit devenir blanc. Quand il fait ça, j'ai bien compris qu'il s'apprête à faire une crise et à commettre des dégâts.

Ƭ𝖍𝖊 𝕸𝖆𝖋𝖎𝖆'𝖘 𝕯𝖔𝖑𝖑 LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant