Célestes [En Édition Avant De Reprendre L'écriture]

Chapitre 26

Lorsque vous êtes en paix avec votre vie, et dans un état de tranquillité, votre Attribut envoie une vibration d'énergie qui impacte toutes les créatures vivantes.

Wayne Dyer

Je me réveille dans un nuage.

Je sais où je suis.

Il m'a ramenée. Encore.

Je me redresse, mais aucune force dans mes membres ne me permet de me tenir droite.

Je m'y reprends à deux fois avant de m'asseoir, et repère l'inconfort d'une intraveineuse dans mon bras que j'arrache bien vite.

Je me force à sortir du lit. Me tenir sur mes jambes.

Une intraveineuse. Dieu sait ce qu'il y a dedans, et même si c'est juste de l'eau et du sucre, hors de question d'habituer mon corps à cela. On en a pas dans le district. Quand tu es malade, tu mets un pull et tu serres les dents.

Je pense à ma petite voisine malade, pour laquelle tout l'immeuble a cotisé pour lui payer une pilule médicale. C'est ça, ma vie. Si je suis malade, je dépends de la générosité d'autrui ? Hors de question. La minute où ils apprennent mon don, je suis morte. Ils me livrent à la police.

Il ne faut dépendre de personne.

Je me lève, note, ravie, que je porte encore tous mes vêtements, toujours mon pantalon chino simple, et ma chemise blanche. Oui, je suis habillée tous les jours pareils. Et alors ?

Je repère ma veste sur une chaise. Je l'attrape.

Je descends les escaliers comme un chat, sans un bruit. Je dégage mes cheveux détachés de mon oreille, et j'essaie d'entendre les bruits de la maison.

- Votre cousine a impérativement besoin de repos, mon ... sinon elle ne ... il lui faut ... repos absolu ... aucune perturbation ... sujet au stress ... Attribut ... épuisé ...

Cousine ?! Il m'a fait examiner par un médecin ?! Mais ce fou ! Et il balance à tout va que je suis une Potestate ?! Je me mord la langue et serre mon corps dans mes bras.

Je suis trop faible pour aller à l'armée, je vais me faire charcuter par des scientifiques si quelqu'un me balance. Et je suis trop maigre pour survivre en laboratoire.

Hors de question !

Je continue de descendre l'escalier, bien décidée à sortir par tous les moyens.

Le médecin s'excuse, et pendant que Gaspard le raccompagne jusqu'à l'ascenseur, je me glisse dans la cuisine.

Je suppose qu'il va aller voir à l'étage, j'espère, parce que ce satané appartement n'a qu'une sortie. Je compte me glisser dans l'ascenseur quand il montera.

L'ascenseur ferme ses portes, je suppose qu'il descend, je tends l'oreille pour entendre Gaspard.

Il se dirige vers le milieu de la pièce, et s'arrête. J'entends ses pas faire un demi tour. S'arrêter de nouveau.

M'a-t-il entendue ?

- Mia, sors, s'il te plait.

Évidemment, il sait que je suis là. Bon, qui ne tente rien, n'a rien.

Je sors de ma pseudo-cachette ; on ne se cache pas d'un Potestate plus puissant que soi.

Je me permets de traîner des pieds, et de lui montrer que je suis fâchée. Je manque de me prendre les pieds toute seule.