Célestes [En Édition Avant De Reprendre L'écriture]

Chapitre 25

Si j'y vais, il va se douter de quelque chose, si je n'y vais pas, il peut cafter que j'ai un Attribut auprès de l'empire.

Mon cerveau s'emballe toute la journée, je n'arrive pas à prendre une décision.

Si tu n'y vas pas, et qu'il parle, t'as l'air bien conne de lui faire confiance. Tu devrais au moins vérifier qu'il ne va pas te balancer aux flics.

Je n'arrive pas à prendre une décision. Mes doigts fébriles paniquent car je sais que je dois partir ce soir.

Tout doit se dérouler normalement aujourd'hui, ce soir tu fais ta valise.

Je suis terrorisée à chaque fois qu'à la porte s'ouvre, suspectant la police d'entrer.

- Bonne journée à vous aussi, Madame, revenez chez nous vite ! Je salue une cliente qui quitte la boutique.

De toute façon, s'il voulait te balancer, il l'aurait déjà fait.

- Bienvenue au Train Bleu, Monsieur... je commence ma phrase, mais mes mots se perdent dans ma gorge.

Ce regard. Bleu tissé d'or.

Il est là. Il me regarde brièvement sous son chapeau, puis replace rapidement son chapeau pour masquer ses yeux.

Il sourit en coin, et me demande de sa voix grave et sérieuse si la suite numéro 3 est libre.

Je crois que je mets tellement de temps à répondre que Matthew vient à mon secours.

- Monsieur, la 3 est libre, vous pouvez vous y rendre, nous vous amènerons votre commande habituelle ? Ou puis-je vous proposer de découvrir un de nos nouveaux arrivages du Mexique ?

- Mexique, hum, pourquoi pas... Mettez quand même une tasse du Kenya avec, s'il vous plaît. Et un plateau de fruits.

- Très bien monsieur.

- Merci Arnold.

Matthew fait une petite courbette, Made In Train Bleu, les mains sur le tablier, croisées, et baissant très légèrement la tête en signe de respect.

Gaspard fait quelques pas, et se retourne.

- Ah, Arnold, j'adore votre service, mais est ce que c'est Mia qui peut m'apporter tout ça ?

Je tourne la tête vers Matthew, qui me regarde, et regarde Gaspard, interdit. Il ne s'y attendait pas.

Moi non plus. Je ne dis toujours rien.

- Bien sûr, Monsieur, finit-il par articuler.

Évidemment, Matthew m'a passé un petit savon. Je suis à l'Ouest aujourd'hui, na na na, je ne suis pas avec lui, je dors, je casse des trucs, na na na. Il faut se réveiller, Mia, c'est important.

On dirait une mère qui sermonne ses enfants.

Je le laisse partir seul dans une explication bien trop longue sur l'importance et l'histoire du Train Bleu, la chance que nous avons de travailler ici, depuis que le café a été replacé quasiment à l'identique dans ce bâtiment, et que nous avons maintenant les suites du 45e étage qui nous permettent d'accueillir les clients d'excellence, ...

- J'y vais, à tout à l'heure, Matthew.

Je crois qu'il continue son sermon tout seul.

Arrivée à la suite 3, je ne prends même pas la peine de toquer, je pousse la porte et me dirige dans la pièce.

Je pose le plateau sur la table, dépose les deux tasses de café, et le plateau de fruits.

Je me redresse, mon plateau entre les mains, et j'hésite.