La première semaine, même si Patrice m'a mâché le travail, je ne sors pas la tête de l'eau. Lui, tout comme Thomas, m'avait prévenu que son patron était exigeant, et celui-ci avait été clair quant au fait qu'il ne laisserait rien passer. Mais, de mon côté, je ne lâche rien non plus. Je veux lui prouver que je suis capable de tenir le rythme qu'il m'impose.
Seul problème, je finis cette première semaine exténué, et quand, le vendredi soir, Thomas m'appelle pour sortir boire un verre et me présenter Léa, je me vois contraint de refuser. Pourtant, après trois semaines à courir pour me former tout en continuant à rendre de bons devoirs, et cette semaine toute aussi intense, une petite sortie ne m'aurait pas fait de mal.
Sans compter que mon ami n'est pas le seul à réclamer ma présence. Je manque à Arnaud que je n'ai pas vu depuis presque un mois, et lui me manque aussi. J'aurais envie de me couler dans ses bras, et de ne plus en bouger du weekend. Et si, lui comme moi aimerions faire l'amour, je doute d'avoir l'énergie nécessaire.
Alors, le samedi, enfin un peu reposé, je dois faire un choix entre sortir avec mon meilleur ami, et sortir avec mon amant. J'aimerai faire les deux. J'ai envie de voir Thomas, de rencontrer sa petite-amie, de rire avec lui, bref de passer un bon moment entre potes... Et en même temps, j'ai envie de me lover dans les bras d'Arnaud, qu'il me câline comme il le fait si bien, tout en discutant de tout et de rien.
Je rédige un message pour chacun d'eux, leur proposant à chacun un créneau : après-midi pour Thomas, sous couvert que ça lui permettra de passer la soirée juste en amoureux, et pour mon amant, dîner et câlins avant une bonne nuit de sommeil. Si mon ami râle un peu que je ne sois pas plus disponible, il voit bien l'avantage qu'il tirera de mon absence à la nuit tombée, alors qu'Arnaud ne se fait pas prier pour nous réserver une table.
Deux heures plus tard, je rejoins Thomas dans un bar proche de l'université, et je le trouve bouche contre bouche avec la fameuse Léa, laquelle semble apprécier la façon dont il les fait patienter.
_ Si vous préférez, je reviens plus tard. » lance-je au bout d'un moment.
_ Merde, Cléo, salut ! » s'écarte-t-il de sa petite-amie.
_ Je t'arrête tout de suite : tu reformules.
Il fronce les sourcils avant de lever les yeux au ciel et de se redresser pour me serrer la main.
_ Salut, mec ! Content que t'aies pu venir !
_ Salut Thomas. Et, tu dois être Léa ? » me tourne-je vers la brune.
_ C'est ça. » me sourit-elle de ses grands yeux d'un brun si clair qu'on les croirait orange.
Je m'installe avec eux, et mon ami se met à me présenter la brune plus en détail, me disant où elle vit, ce que font ses parents, ce qu'elle-même fait comme études...
_ Thomas ! » l'arrête-je. « Je pense que Léa est capable de se présenter seule, tu ne crois pas ?
L'interpellé change de couleur, gêné, mais sa petite-amie passe son bras autour de ses épaules en riant.
_ Oh, ne t'en fait pas pour moi, Cléo. J'ai bien compris qu'il aime s'écouter parler. Et puis, ça me permet de vérifier qu'il a fait attention à ce que je lui ai dit !
Elle lui fait tourner le visage et dépose un rapide baiser sur ses lèvres. Il grogne un peu, ce qui nous fait rire, elle comme moi, et la conversation reprend à trois voix ce coup-ci.
Nous passons l'après-midi ainsi, à rire et discuter. Léa est adorable, et je comprends très bien ce qui a plu à mon ami chez elle. Je suis content qu'il se soit enfin trouvé une petite-amie avec qui il peut faire plus que coucher. En y réfléchissant bien, même si je connaissais ses ex, Léa est la première qu'il me présente officiellement, c'est dire l'importance qu'elle a pour lui. Mais je n'en dit rien à la brune, et aux regards qu'ils s'échangent, je vois bien que ce qu'il ressent pour elle est sincère et réciproque.
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Le Père de mon Meilleur Ami [Terminée]
RomantikA vingt ans, Cléo n'a pas exactement les mêmes centres d'intérêts que les autres garçons. Déjà, les filles, très peu pour lui, et si ses amis ont son âge, hors de question pour lui qu'il en soit de même pour ses relations amoureuses. D'ailleurs, il...