Je m'octroie un peu de temps avec l'homme pour lequel je tombe chaque jour un peu plus, mais n'ayant pas encore trouvé de travail, lui insiste pour que je reprenne le poste de Patrice. J'ai envie de dire oui, et ses arguments sont plus que valides, mais j'ai encore des doutes sur notre capacité à travailler ensemble tout en avançant dans notre liaison. Et si mon stage m'a prouvé qu'il était un patron des plus agréables, j'ai tout de même peur que notre couple pâtisse des désaccords que nous pourrions avoir, ou que notre travail ne soit moins abouti parce que nous serions ensemble. J'évoque ses points avec lui, et il m'accorde que ce sont des risques, mais qu'il est prêt à les courir.
Il ne m'a pas à l'usure, mais par quelque chose de bien moins drôle : l'état de Patrice s'aggrave d'un coup, et Vincent n'a plus personne pour le seconder. Je cède, mais demande à ne signer qu'un CDD de six mois. Ainsi, nous aurons le temps de voir les avantages et inconvénients de notre situation, et s'il est sage de continuer, ou s'il vaudrait mieux qu'il se trouve un nouveau secrétaire.
Cependant, je mets quelques jours à me remettre dans le bain, et finis mes journées si épuisé que j'en rentre chez moi, sans escale pour boire un verre avec lui.
_ Cléo ! » m'appelle-t-il depuis son bureau vendredi soir. « As-tu quelque chose de prévu ce weekend ?
_ Non. Thomas a du mal à trouver son rythme à son nouveau travail, et Léa a fait des heures supp toute la semaine, donc ils vont profiter du weekend pour se voir un peu. Pourquoi ? Vous avez des suggestions à me faire, Monsieur Dase ? » viens-je me pendre à son cou.
Il me sourit en me rendant mon étreinte, et m'embrasse du bout des lèvres.
_ Je retenterais bien un weekend en tête à tête. Et, comme promis, cette fois je ne te décevrais pas.
_ Tu es bête ! » secoue-je la tête alors qu'il caresse mon visage. « Tu ne m'a pas déçu. On a voulu aller trop vite, voilà tout.
_ Alors disons que, cette fois, je prendrais le temps de te satisfaire.
Je veux répliquer, mais sa bouche m'empêche de répondre, dévorant la mienne. Je ne me fais pas prier et réponds volontiers à son baiser, à sa langue qui cajole la mienne, à ses bras qui m'enserrent.
_ Vas éteindre ton ordinateur. Nous passons chez toi, et nous rentrons.
_ Non, Monsieur. J'ai encore des choses à faire, et nous étions d'accord que notre relation ne devait pas influer sur notre travail, et réciproquement.
Il grogne un peu, et je m'amuse de le voir si pressé.
_ Rentre, toi. Moi, je finis ce que j'ai à faire ici, je ferme le bureau, je prends quelques affaires chez moi, et je te rejoins pour dix-neuf heures. On n'est pas à deux heures près, Vincent.
_ Je vais en profiter pour faire quelques courses. » râle-t-il en me gardant contre lui. « Qu'aimerais-tu manger ?
_ Ce qui te plaira. Je ne suis pas difficile.
Je claque un baiser sur ses lèvres, force un peu en riant pour quitter ses bras, et retourne à mon travail, en l'entendant rouspéter derrière moi. Plus vite j'aurais fini, plus vite je pourrais profiter de lui.
Dix-neuf heures trente, je passe enfin sa porte.
_ Je t'ai appelé trois fois ! Où étais-tu ?
_ Bonsoir, à toi aussi !
Je retire ma veste et l'accroche, avant de me retourner vers lui, qui me regarde de travers en maugréant un bonsoir.
_ Il y avait un accident sur la route, la police était présente, et comme je ne voulais pas être verbalisé, je n'ai pas décroché alors que j'étais au volant. Je suis désolé d'être en retard. » l'embrasse-je pour faire taire sa colère.
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Le Père de mon Meilleur Ami [Terminée]
عاطفيةA vingt ans, Cléo n'a pas exactement les mêmes centres d'intérêts que les autres garçons. Déjà, les filles, très peu pour lui, et si ses amis ont son âge, hors de question pour lui qu'il en soit de même pour ses relations amoureuses. D'ailleurs, il...