Chapitre 26 : Fêtes de fin d'année - Chapitre 26.3 : Nouvel an

3.5K 317 122
                                    

Nos valises posées à la bagagerie de l'hôtel, nous avançons avec la foule vers l'entrée des parcs, emmitouflés dans nos manteaux. J'ai des étoiles plein les yeux. Les décors sont féeriques, les illuminations les subliment. Je veux poser devant le château pour une photo, mais Vincent me promet que nous aurons le temps plus tard. J'avoue, je boude un peu. J'aurais aimé en faire déjà une. Qu'à cela ne tienne, je sors mon portable, et, même si ce n'est pas aussi bien cadré que s'il l'avait prise, mon selfie avec le château en arrière plan me satisfait. Et je passe la journée ainsi, à prendre des photos des héros de mon enfance, des décors, et quelques unes de mon quinquagénaire quand il accepte de se plier au jeu.

Par contre, ce qui fait chuter mon moral de façon vertigineuse, ce sont les heures perdues dans les files d'attente, dans le froid. J'essaie de me glisser dans les bras de Vincent, mais m'en écarte, penaud, quelques secondes plus tard. Je vois bien qu'il n'est pas à son aise de m'avoir contre lui en public. C'est donc autour du repas, à peine digne d'un fast food, que je me réchauffe.

_ Y a-t-il encore des choses que tu voulais voir ? » me tient-il la porte quand nous ressortons.

Je ne réponds pas, mes mains crispées sur la tasse en carton qui contient mon café fumant dans l'air glacé.

_ Cléo ?

_ Tu as honte d'être avec moi ?

_ Qu'est-ce que c'est encore que cette drôle d'idée ?

_ C'est celle qui me vient à chaque fois que tu me repousses en public. » lève-je les yeux sur lui. « Je sais que c'est pas quelque chose avec quoi tu es à l'aise. Mais tout à l'heure, dans la file d'attente, je voulais juste un câlin pour me réchauffer.

_ Je ne t'ai pas repoussé.

_ Ouais. Si tu le dis.

Je me brûle en sirotant la boisson amère et me résigne à ce qu'elle ne réchauffe que mes mains.

_ Si nous retournions devant le château, tu voulais une photo me semble-t-il ?

_ La parade passera devant dans une heure. Ça ne serre à rien d'y aller maintenant, et d'y retourner après pour la voir.

_ Cléo, regarde-moi.

Je me tourne vers lui en soupirant. J'aurais aimé qu'on puisse passer cette journée juste à profiter.

_ Si tu veux quelque chose, tu dois me le dire. Tu sais que je ne suis pas démonstratif.

_ On en est plus là, Vincent. Quand je viens contre toi ou que je glisse ma main dans la tienne, s'il y a quelqu'un, tu te crispes. Je t'aime, et je sais que, le regard des gens, c'est quelque chose de compliqué pour toi. Mais même si tu le fais inconsciemment, c'est difficile à vivre.

_ Je cherche à te protéger de la bêtise humaine.

_ Je ne te le demande pas. Et puis ce n'est pas en me maintenant à distance que tu peux me protéger. Sans compter que je me sentirais bien plus en sécurité si tu acceptais de me prendre contre toi.

_ Je vais faire un effort. » me sourit-il en caressant ma joue de sa main gantée. « Mais n'hésite pas à me le rappeler si je faillis. D'accord ?

_ OK.

_ Ne voudrais-tu pas retourner au château avant que la place ne soit envahie ?

_ Si, puisque tu sembles y tenir.

Nous retournons vers le grand bâtiment, symbole du parc, mais, bien que nous venions d'en parler, il marche à côté de moi sans le moindre geste qui pourrait trahir ce que nous sommes l'un pour l'autre.

Le Père de mon Meilleur Ami [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant