Chapitre 18 : Aveux

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La soirée bat son plein, et j'espère que Thomas et Léa ont pensé à prévenir leurs voisins pour la fête. Par contre, il y a une chose dont je suis heureux : la tornade brune garde elle aussi un œil sur mon ami, et celui-ci ne semble plus se laisser influencer dans sa consommation d'alcool par ses potes, ce qui me laisse plus de temps pour papoter avec tout le monde.

Mais depuis qu'Alexandre est parti avec une blonde tout aussi éméchée que lui, l'une des amies de Léa semble s'être rendu compte de mon existence, à mon grand dépit.

_ Et toi, tu es le meilleur ami de Thomas, c'est bien ça ? » minaude-t-elle.

Elle fait jouer ses doigts sur mon bras, comme de petites jambes qui avancent.

_ C'est ça. » m'écarte-je.

_ Tu veux que je te cherche un autre verre ?

_ Le mien est assez plein. Merci. » détourne-je le regard pour lui faire comprendre mon désintérêt sans paraître trop grossier.

_ Et tu fais quoi dans la vie ? » sirote-t-elle son verre à la paille en se rapprochant.

_ Je passe ma soutenance dans une semaine, et ensuite, si j'ai ma mention, je devrais avoir un poste comme secrétaire de PDG.

_ Un homme dans le secrétariat ? C'est rare. Et puis, pour être secrétaire, il faut savoir être à l'écoute.

Elle se rapproche encore, et je m'éloigne une nouvelle fois, mais elle ne semble pas vouloir comprendre.

_ Ecoute, euh... Elodie, c'est bien ça ?

_ C'est ça. » me fait-elle un grand sourire, bien trop enjôleur.

_ Je ne suis pas intéressé.

_ Pas intéressé ? » se vexe-t-elle.

_ Oui. Je suis déjà avec quelqu'un.

_ Je vois ! » hausse-t-elle le ton, faisant se retourner tout le monde vers nous. « Donc tu joues les mecs mystérieux pour attirer les filles, et une fois qu'une tombe dans ton piège, tu la vires comme une merde ? Non, mais tu te prends pour qui ?

J'ai beau essayer de l'arrêter, sa tirade continue, seule voix s'élevant dans toute la pièce malgré la dizaine de personnes encore présentes. Et je passe par différents noms, dont goujat n'est que le plus aimable. Mais j'ai beau être quelqu'un de poli, ma patience n'est que très faible.

_ Mais lâche-moi ! C'est toi qui es venue vers moi ! Je t'ai rien demandé ! » m'énerve-je.

Dans la pièce, le silence est soudain et étouffant. Je regarde autour de moi tous les yeux rivés sur nous, et je me sens mal.

_ De... Désolé. » lâche-je.

Et je m'enfuis, allant me réfugier dans ce que Thomas m'a présenté comme leur futur bureau, mais qui abrite surtout leurs affaires en double, comme un clic-clac sur lequel je m'assoie. De l'autre côté de la porte, j'entends les discussions reprendre, mais à voix basse, comme pour éviter que j'entende. Les coudes sur les genoux, je me prends la tête entre les mains, et menace de m'arracher les cheveux. Je ne voulais pas réagir aussi vivement.

J'entends la porte s'ouvrir et se refermer, percevant l'espace d'un instant la voix de Léa qui semble réprimander quelqu'un, et une personne prend place à côté de moi. Un petit coup dans mon avant-bras me fait relever un peu la tête, et juste devant mon nez, est tenu un grand verre de bière.

_ Allez, mec, prends-le, je vais pas te le tenir trois ans ! » me fait Thomas. « Et t'inquiète pas pour Elodie ! On sait tous qu'elle supporte pas qu'un mec lui dise non, et qu'elle joue les victimes ensuite ! C'est chiant, mais le reste du temps, elle est pas trop conne !

Le Père de mon Meilleur Ami [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant