K E L L A N

Chapitre 9

Hadrian

Elle s'est montrée forte, bien plus que je ne le pensais d'ailleurs, elle m'a impressionnée.

Il fallait que je lui prenne la main pour lui montrer qu'elle n'est pas seule.

Elle ne le sera plus.

Mon cœur et ma tête sont en contradiction totale, et malheureusement pour ma tête ce sont mes sentiments qui prennent le dessus.

Cette fille, totalement brisée, qui essaie tant bien que mal de s'en sortir, c'est juste incroyable.

Je ne peux que m'incliner devant tant de détermination.

Voilà ce que je pense, néanmoins je ne peux pas lui dire, pas maintenant.

Tu as peur.

Non, certainement pas, ce n'est juste pas le moment.

Warner posa un tas de question à Julia Kenneth.

Son regard, et ses dernières paroles, j'ai compris qu'elle avait voulu garder son identité secrète jusqu'au bout.

Lui dire la vérité reviendrai à briser le coeur de cette pauvre femme.

Je ne pouvais que respecter sa décision.

- Revenez quand vous voulez, c'était un plaisir de vous voir mademoiselle Jones. Avait dit madame Kenneth avant de nous laisser au pied de la porte.

À nous deux Warner.

On marche jusqu'à la bécane, sans un mot.

Elle rumine.

Oui.

- Warner, tu veux qu'on en parle ? Demandais-je en arrêtant de marcher.

- Hadrian pas maintenant s'il te plaît. Murmura t-elle en s'arrêtant à son tour.

- Je..je suis désolé, ça n'a pas du être facile de lui mentir. Lui dis-je en la regardant.

- Qu'est-ce que je pouvais faire de plus ? Lui hurler que cette petite fille n'a pas eu d'enfance, qu'elle a souffert, et qu'elle continue de souffrir un peu plus chaque jour ? Dit-elle d'un ton sarcastique.

Que pouvais-je dire ?

Absolument rien.

Je laisse volontairement quelques instants silencieux, et je commence.

- J'ai été en prison. Dis-je la voix dur.

Elle tourna la tête violemment vers moi, scrutant chaque parcelle de mon visage.

- Je n'en savais rien Hadrian. Dit-elle d'une petite voix, comme si ma révélation venait de la faire sortir de ses cauchemars.

- J'ai été accusé d'un meurtre que je n'ai pas commis, et tous ceux que je pensais aimer, m'ont tournés le dos. Dis-je en la regardant droit dans les yeux.

- Il faut vraiment être stupide pour penser que tu pourrais tuer quelqu'un..enfin de plein gré. Répondit-elle en soutenant mon regard.