Une Colocation Hybride - Teen Wolf

Chapitre 22 : Jalousie ?

          Stiles patientait devant la machine à café, tandis que Scott faisait les cents pas dans la salle d'attente. Sa main sur le gobelet de café serrait son emprise à force de se répéter les événements passés. Il a couché avec son meilleur ami, mais en fait non. Il a plus couché avec le loup intérieur de son ami, nuance. Stiles détestait les nuances. Et son week-end pour se reposer de son affaire de Marlene tuée pour Slenderman ? Annulé, parce-que Scott s'inquiétait de la chimère qui avait essayé de le tuer il y a un moment. Et voir l'alpha autant inquiet pour Théo, le mettait hors de lui. Serait-ce de la jalousie ? Il n'aimait ce mot, mais il fallait arrêter de se voiler la face. Oui, c'était de la jalousie. Mais là, il n'en voulait pas à Théo. Mais à Scott. Qu'est-ce qu'il aimerait lui jeter son café chaud sur sa belle gueule à la mâchoire de travers. 

          Mélissa revint de la chambre de Théo. Leur expliqua qu'il avait besoin de sommeil après avoir reçu de la morphine pour qu'il ne souffre pas durant la guérison de ses os.

- Et il t'a dit ce qu'il c'est passé ? interrogea l'alpha.

- Il dit que Stiles était là. Et que c'est lui qui l'a jeté par la fenêtre, expliqua l'infirmière en regardant l'accusé.

- Mais bien sûr, j'ai le pouvoir de me dédoubler maintenant, commenta l'humain de manière ironique. Ses mensonges étaient plus convaincants à l'époque.

- Stiles ! fît Scott en se retournant. Il a dit autre-chose ? 

- Oui. Qu'il sait que Stiles n'était pas là. Mais qu'il sait ce qu'il a vu. Serait-ce possible qu'un métamorphe prenne l'apparence de Stiles ? Ou bien, je sais pas, un doppelganger ? Ca existe ce genre de choses ou c'est juste dans la fiction ? 

- J'en sais rien, maman. On a jamais vu de truc de ce genre. On devrait demander à Deaton de passer et lui demander son avis, suggéra Scott.

- Ok. J'appelle Deaton et lui proposerai de passer demain à son réveil. Je lui ai donné une bonne dose qui assommerait un cheval. Rentrez vous reposer tous les deux.

- D'accord. Je viendrai demain matin à la première heure, je veux être là à son réveil, expliqua Scott.

          Bien-sûr que tu veux être là à son réveil. Tu ne veux pas venir avec la peluche de merde pendant que tu y es ?!

         Stiles s'énervait dans son coin. Il préférait ne pas faire de scandale dans l'hôpital, et surtout pas devant Mélissa. Déjà qu'elle regardait étrangement les traces de morsures et de suçons sur son cou, il ne voulait pas faire une scène de ménage devant elle. Même si Mélissa était loin d'être stupide et que son esprit devait déjà bouillonner de suppositions sur ce qu'il c'était passé entre les deux meilleurs amis cette nuit-là.

         Scott proposa à Stiles de le ramener, mais ce dernier refusa, indiquant qu'il préférait rentrer seul. L'alpha voulu insister, mais l'humain partait déjà dans le couloir blanc.

          Il rentrait à pieds, profitant du froid ambiant pour le calmer. Il chauffait de l'intérieur depuis trop longtemps. Il ne voulait pas s'embrouiller avec son meilleur ami. Pas comme cette fois où Scott avait découvert qu'il avait tué Donovan. Jamais il ne se remettrait d'une nouvelle "rupture" avec son comparse de toujours depuis ses six ans. 

          Ne voulant pas rentrer chez lui, il se dirigea chez son père. Il avait besoin de parler. Mais son père n'était pas présent. Il se posa alors sur le canapé et se servit un verre de whisky pur qu'il descendit d'une traite. A travers le miroir au-dessus du canapé, il regarda ses traces sur le cou, marques prouvant sa soirée avec Scott. Regrettait-il ? Peut-être. Sa première fois avec un garçon, sa première fois avec son meilleur ami, se révélait être qu'un besoin pour le loup. Rien de plus, rien de moins. Scott ne partageait aucun sentiment à son égard. Juste une excitation rapide, un soir. Il se servit un deuxième verre, puis un troisième, et un quatrième, quand son père rentrait du boulot.

- Stiles ? Que fais-tu ici ?

- Je... Avais envie d'te voir. Pas envie de... Scott. Peux dormir ici ? bafouilla Stiles dont l'alcool prenait le contrôle de son corps.

- Bien-sûr. Scott est au courant pour qu'il ne s'inquiète pas ?

- Scott?  Rien à foutre. Théo à l'hôpital, i's'inquiète pou'lui.

- Je vais appeler Scott quand même. Et je vais commander à manger pour nous ce soir.

- Attention, ton cholestérol, fît Stiles en avalant son dernier verre.

          Le lendemain matin, Scott se trouvait face à lui. Stiles s'était endormi sur le canapé. L'alpha tendit un verre de jus d'orange pressé et un mug de café corsé.

- Qu'est-ce que tu fous là ? interrogea l'humain.

- Ton père m'a appelé. Il s'inquiétait, j'suis donc venu voir comment tu allais et tu dormais. J'suis donc resté ici, sur l'autre canapé.

- Tu as dormi ici ?

- Oui. Au cas où il t'arriverait quelque-chose.

- Tu t'inquiètes pour moi ? Que c'est gentil, commenta Stiles en prenant son jus d'orange et son café.

          Il ne voulait pas vraiment que Scott le voit dans cet état. S'il s'était réfugié chez son père, ce n'était pas pour rien. Mais le voici. D'un côté, il aimait le fait que son loup-garou soit présent pour lui, mais d'un autre côté, il voulait lui cracher tout son venin qu'il retenait depuis bien trop longtemps.

- Je comptais me diriger à l'hôpital ce matin. Deaton y va aussi. Tu te sens d'aplomb pour venir avec moi ? Ou tu préfères te reposer ?

          Stiles avait la tête lourde, comme si du plomb remplaçait son cerveau. Bien-sûr que Scott allait l'abandonner pour Théo. Comme toujours depuis leur enfance. 

- Non, je viens, rétorqua-t-il.

          Pourquoi j'ai dit ça ?! Je m'en fou de Théo ! Et merde ! 

          Et ils partirent tous les deux à l'hôpital. Ils attendaient que Deaton finisse sa consultation. Quand il revint, Mélissa se dirigea avec un plateau repas vers la chambre de la chimère. Le vétérinaire expliqua :

- Je n'ai jamais vu quelque-chose comme ça. Ca va bien au-delà de mes compétences. Et cette histoire de suçon, ressemblant plus à une marque, je ne vois pas trop pourquoi il l'a et toi aussi Stiles. Et je me demande si tu n'es pas le prochain, Scott.

- Il faudrait qu'on sache d'où ça vient déjà, indiqua l'alpha. C'est arrivé la nuit pour Stiles et Théo. 

- Où ça ?

- A l'appartement je crois, répondit Scott.

- Je devrais peut-être y passer. On sait jamais. Je vais d'abord me renseigner de mon côté. En attendant, restez sur vos gardes. Surtout toi, Scott. Tu es le seul à ne pas être marqué.

- Merci.

          Stiles n'écoutait qu'à moitié. Les vapeurs d'alcool embrouillaient encore ses pensées. Quand Mélissa revint, elle indiqua que Théo voulait bien les voir.

          Quand ils entrèrent, Stiles vît Scott poser une main (sa main tellement chaude) sur celle de la chimère. Quelque-chose monta en lui à cet instant. Il avait chaud et crispait sa mâchoire comme pour retenir des mots qui voulaient s'évacuer de sa bouche.

          Son regard devait être assez significatif, car la chimère retira sa main de l'emprise de Scott. Puis, il commença à parler.