Chapitre 34 : Le dîner (1/2)

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          Stiles sentit un poids sur son matelas. Il ouvrit les yeux et vît le Scott en manteau rouge qui lui souriait.

- Tu m'avais promis d'être à moi, dit Stiles.

- Mais tu m'as laissé avec Théo. Ce n'est que de ta faute. Tu me désires, mais tu ne fais rien pour m'obtenir. 

- Tu n'es pas une récompense à gagner.

- Pour Théo, si. Depuis qu'il est là, il fait tout pour m'éloigner de toi. Alors que c'est toi que je désire, tout comme tu me désires. Mais Théo cherche à nous nuire comme il a toujours fait. Aide-moi, Stiles, supplia-t-il.

- Qui es-tu vraiment ?

- Ton désir.

- Tu n'es pas réel.

- Si je ne suis pas réel, alors tes sentiments ne le sont pas aussi.

          Puis Stiles se souvint du conseil de Morell. Il tourna le dos à la chose qui avait le visage de Scott et regarda sa fenêtre. Mais le manteau rouge se trouvait devant celle-ci. Il regarda alors le plafond, mais en vain. Cette chose se trouvait là où il posait les yeux. Il les ferma donc, et n'écoutait plus les paroles du Scott en rouge.

- Tu ne veux pas de moi ? 

Ne pas l'écouter. Ne pas l'écouter. Je ne dois pas l'écouter, se répéta Stiles en posant ses mains contre ses oreilles.

- Dans ce cas, je serai tout à Théo. Il pourra me faire tout ce qu'il voudra. Sur le canapé, sur le bar, sur la machine à laver, dans mon lit. Et pourquoi pas le tiens quand tu seras au boulot, susurra cette chose collée à son oreille.

- TA GUEULE !

          Et il se leva de son lit tout habillé. Son volet fermé bloquant l'accès à la lumière du jour. Quand il l'ouvrit, il remarqua le ciel étoilé entourant une lune à moitié pleine. Combien de temps avait-il dormi ? Il se posait cette question en tâtant son occiput, et sentit une bosse là où on l'avait frappé.

         Quand il voulu regarder l'heure, il remarqua sur sa table de chevet son mug préféré avec du chocolat à l'intérieur, froid. Il s'empara de la tasse et sortit de sa chambre. 

         Il n'en croyait pas ce qu'il voyait.

         La table du salon avait une nappe rouge avec en son centre trois bougies allumées. Et seulement deux chaises. Il entendit des bruits de pas dans la cuisine, et remarqua Scott le sourire aux lèvres sur son trente-et-un. Pantalon sobre d'un noir de jais, chemise blanche impeccable et un veston noir recousu (probablement par Mélissa). Il déglutit en voyant son loup aussi bien habillé.

- Je comptais aller te réveiller dans quelques minutes. Mais apparemment pas besoin.

- Pourquoi toute cette mise en scène ? Est-ce que je rêve, ou bien j'hallucine ?

- Ni l'un, ni l'autre. Je voulais qu'on soit seul à seul ce soir. Comme on a pas pu finir notre week-end à deux, je me suis dis qu'une soirée pourrait rattraper cela, expliqua Scott.

- Et où est passée la chimère que t'as sauté pendant que j'étais chez ma psy ? lança Stiles.

- Je lui ai demandé de nous laisser la soirée. J'ignore ce qu'il est parti faire, et en soit, j'en ai rien à foutre. C'est toi et moi ce soir. T'as pas bu mon chocolat viennois ? remarqua l'alpha en pointant du doigt le mug plein que tenait son meilleur ami.

- Un chocolat viennois est censé avoir de la chantilly, déjà. Et puis, il s'est refroidi maintenant, vu que j'étais un peu sonné à cause de Raeken.

- Désolé.

- Mais merci quand même pour le geste. Par contre, il va falloir que la chimère apprenne à ne pas se servir de sa force pour calmer les crises de panique.

- Il fait des progrès. Mais on est pas là pour parler de lui. Assied-toi, je vais chercher l'entrée.

          Stiles s'assit sur la chaise que Scott venait de tirer avant que ce dernier ne se précipite vers le frigo. Il posa sa tasse de chocolat froid à côté de son verre à pied. Depuis quand ils avaient ce type de verre ?

- Où as-tu trouvé ça ?

- Ma mère m'a donné un coup de main. Tu me connais, je ne sais même pas me faire une omelette, avoua Scott le sourire aux lèvres. Donc elle est venue aujourd'hui pour préparer le repas avec moi et Théo. D'ailleurs, maman a remarqué qu'il pouvait être très doué avec les préparations. Moi je les regardais.

- En même temps, avoir passé son enfance avec des scientifiques fous, il sait ce que c'est les mélanges, les préparations etc... largua Stiles d'un ton acerbe.

- Salade de poulets au curry avec quartiers de tomates aux chèvres, présenta Scott en posant une assiette parfaitement bien décorée.

          Stiles sentait son appétit s'ouvrir rien qu'avec toutes ces couleurs sous ses yeux. Scott (ou plutôt Mélissa) s'était surpassé. 

- Tu vas m'annoncer quoi, Scott ? J'ai l'impression que tu prépares une demande en mariage. A quoi tu joues ? 

- Je te l'ai dit. Je veux me faire pardonner d'avoir été con. Deux fois j'ai suivi mon instinct sans réfléchir, et deux fois ça a été des erreurs.

- Erreur ? Donc ce qu'on a fait sous la tente était une erreur ? comprit Stiles en prenant la bouteille de vin rouge sur la table pour se remplir le verre et l'avala cul sec. Merci, je le prend bien.

- C'est pas ce que je voulais dire... tenta de se rattraper Scott. 

- Oh si ! Je suis sûr que c'est ce que tu voulais dire. Mais tu as peut-être raison. C'était une erreur. J'aurais dû me contrôler aussi, et ne pas te sauter dessus dès que l'occasion m'a tendu les bras. J'aurais dû faire comme d'habitude.

- Comme d'habitude ? C'est-à-dire ?

          Stiles préféra manger plutôt que s'expliquer. Il voyait maintenant ce que tentait Scott. Il profitait de l'occasion pour lui faire cracher le morceau. Pourquoi lui dirait-il ? Ce serait plutôt à lui de faire des efforts. Ou peut-être que non...

- Stiles... Dis-moi ce qui ne va pas à la fin. Comment j'suis censé pouvoir t'aider si tu ne me dis rien.

- Avant tu me comprenais sans que je parle. Pourquoi je devrais maintenant mettre des mots sur ce que je pense, alors qu'avant tu lisais en moi comme dans un livre ouvert.

- Parce-que tu as refermé ce bouquin et que je n'arrive plus à l'ouvrir. 

          Stiles se resservi un grand verre de vin rouge. L'alcool l'aidera peut-être à parler. 

- Okay. Voilà mon problème. C'est toi. C'est Théo. C'est le fait que je sois un pauvre imbécile qui m'accroche aux gens, qui les aime à un point qu'il s'en torture l'esprit. Et toi, toi Scott, tu es plus aveugle que ne l'a été Deucalion. Tu ne vois pas ce que je ressens pour toi, et tu ne vois pas que tu m'as toujours mis de côté pour la putain de chimère de merde qui squatte notre canapé. Déjà même quand on était gosses ! Ca te va comme réponse, le livre s'est ouvert et t'as donné ce que tu voulais, content ?

à suivre...

Une Colocation Hybride - Teen WolfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant