Une Colocation Hybride - Teen Wolf

Chapitre 30 : Le cœur ou la raison ?

          Théo se faisait laminer par Scott durant sa partie de Mortal Kombat. Il n'avait jamais été un gamer, et il comprenait pourquoi. Sa nullité dépassait celle d'une poule qui ne saurait pas se servir d'un couteau. Pourtant, l'alpha n'était pas un joueur professionnel non plus. Il ne jouait que très rarement, et souvent par l'intermédiaire de Stiles.

          Midi approchait et la chimère entendit son ventre gargouiller, ce qui alarma Scott qui proposa de manger. Mais les deux ne savaient pas cuisiner, et rien ne se faisait rapidement dans les placards. Stiles préférant faire ses plats lui-même. Commander à manger n'était pas possible à cause de la facture de la réparation de la fenêtre. Du coup, ils partirent sur un second petit-déjeuner.

         Théo faisait griller des tranches de pain de mie au four, tandis que Scott faisait couler le café, tout en prenant soin de ramollir le beurre. Quand les toasts étaient prêt à être tartiner, la chimère se colla au dos de Scott pour les lui tendre. Il aimait provoquer, et il s'en amusait encore plus en voyant l'alpha ne pas rétorquer cette fois-ci. Alors que Scott tartinait le beurre, Stiles fît irruption dans le salon, un couteau à la main. Théo marqua une petite distance avec Scott à cet instant. Son flair distingua une odeur acre en provenance de l'humain.

          Après que Stiles ait prit sa douche, il partit, laissant la chimère seule avec Scott. Ce dernier parla en premier.

- Je ne comprend pas ce qu'il a. Il ne mange plus, il boit du whisky tous les soirs et il a des réflexions étranges. Ce n'est plus le Stiles que j'ai connu.

- Que s'est-il passé entre vous durant le week-end ? s'intéressa Théo en prenant place sur le canapé. Avant il avait de la haine envers moi. Mais maintenant, il a de la rancœur, envers toi.

- Disons qu'on a... dépassé un cap.

- J'ai vu les suçons sur son cou quand vous êtes venu à l'hôpital me voir, informa Théo. Vous avez couché ensemble ?

- En quelque sorte.

- Comment ça ? Soit vous l'avez fait, soit vous ne l'avez pas fait.

- J'ai juste perdu le contrôle de mon loup. La frustration, la tristesse de perdre Malia et l'odeur de Stiles m'a fait perdre le contrôle de mon loup. Je me suis juste laissé emporter par ma pulsion animale.

          Théo ne connaissait pas le concept de perte de contrôle de sa part animale. En tant que chimère, il n'avait jamais passé cette étape. 

- Et donc, tu n'as pas apprécié ?

- J'ai pas dit ça. Mais, disons que je ne sais pas si je le voulais vraiment. Et pourtant, c'est moi qui ait commencé. 

- Est-ce que ton loup serait attiré par Stiles ? demanda Théo.

- Non. Je crois juste qu'il s'est excité à cause des hormones suintant de Stiles. En ce moment, il dégage cette odeur de...

- D'excitation. De frustration. Je les ai senti aussi, coupa la chimère. Penses-tu qu'il aurait des sentiments pour toi ?

- Non. Je crois pas. Sinon, il me l'aurait dit.

- Tu en es sûr ?

- Pourquoi ne me le dirait-il pas ? s'interrogea Scott. Il peut tout me dire. 

- S'il te disait qu'il t'aimait ? Tu répondrais quoi ?

          Théo vît que Scott s'interroger à ce sujet. Mais pas seulement maintenant. Depuis un moment.

- Je ne sais pas, Théo. Je ne sais pas. Mais je reste persuadé qu'il ne m'aime pas.

- Et toi ?

- Je l'aime. Mais en tant qu'ami. En tant que frère.

- Et tu couches souvent avec tes amis ? Pourquoi je n'y ai pas eu le droit à ce privilège, rigola la chimère.

- Non, dit simplement Scott. Je ne sais pas. Je ne sais plus rien, Théo. Parfois je me sens très proche de lui. Trop proche. Une fois, il m'a sauvé la vie. Il était prêt à mourir avec moi. A cet instant j'ai compris que je ressentais peut-être quelque-chose de plus fort que de l'amitié pour lui. Puis, il reparlait de Lydia, et moi j'ai rencontré plus tard Kira, malgré que j'avais encore des sentiments pour Alison.

- Est-ce que des fois, ça t'arrive de ressentir encore ce genre de chose pour Stiles ?

- Une fois quand on pensait qu'il était atteint de la même maladie que sa mère. Une autre fois quand il a demandé à s'interner dans Eichen House. J'avais peur de le perdre. Et à chaque fois, je sentais une boule en moi. Et j'entendais cette voix dans ma tête me dicter de l'embrasser. Avant son scanner cérébral, avant qu'il ne franchisse la grille d'Eichen House. A chaque fois, une voix dans ma tête me disait que je ne le reverrai peut-être plus jamais. Donc que je devais faire ce que je voulais lui faire depuis cette fameuse nuit où il m'a sauvé la vie d'un suicide par le feu.

- Et pourquoi ne l'as-tu jamais fait ? demanda Théo en se positionnant en tailleur sur le canapé.

- Ma raison ? Dans ces moments, je contrôlais mon instinct primal. 

- La raison avant le cœur, conclut la chimère. Et que te dit ton instinct là ?

- Mon instinct me dit une chose qui va à l'encontre de ma raison, encore une fois, dit Scott en jouant avec ses doigts.

- Que te dit ta raison ?

- D'aider Stiles. De lui faire cracher le morceau sur ses problèmes, trouver une solution pour qu'il soit à nouveau heureux.

- Et que te dit ton instinct, ou ton cœur ?

          Scott se tourna vers Théo. Ce dernier se perdit dans les profondeurs du regard marron du loup-garou. Une boule se forma dans son estomac suite à ce contact visuel. Il ne remarqua pas que le visage de Scott s'était approché du sien. Théo déplia ses jambes et prit appuie sur ses bras. 

- Tu veux vraiment savoir ce que me dicte mon instinct là ? demanda Scott.

- Je suis de nature curieuse, répondit Théo toujours le sourire aux lèvres.

          La réponse fût un baiser de l'alpha, tandis que ce dernier superposa son torse nu sur celui de la chimère qui soutenait son corps sur ses bras en arrière. Le baiser fût chaste, puis plus chaleureux, voire humide quand ils ouvrirent leurs bouches. Théo se laissa s'allonger sur le dos de manière délicate, tandis que Scott colla son torse caramel contre le corps blanc de la chimère. Leurs yeux s'illuminèrent quand ils séparèrent leurs lèvres. Pas longtemps, car Théo saisit la nuque de Scott pour un second round de baisers.