L'homme raccrocha. Qu'est ce que c'était encore que ce bordel ? Je venais à peine de rentrer d'une mission stressante qu'une autre source de stress apparaissait. La vie ne m'avait pas gâtée sur ce point là. Il fallait que j'aille marcher pour réfléchir à tout ça. Je me levais en prenant garde à mes côtes et commençais à marcher délicatement.
L'homme qui m'avait appelé avait une voix posée et claire, il n'était donc pas sous la pression de quelqu'un d'autre. Il n'était pas non plus passé par quatre chemins et avait nettement expliqué ses intentions. Il avait mentionné mon prénom, celui de mon père et de ma sœur. Il avait même fait référence à ma mère, ce qui n'était pas très bon signe. La première idée qui me serait venue à l'esprit aurait été d'aller voir mon père pour lui demander de l'aide ou pour qu'il m'explique la situation. Mais le fait est que mes missions m'avaient appris qu'avant toute demande d'explication avec quelqu'un, il fallait se renseigner, le plus possible. Si on ne se renseignait pas avant de demander des comptes à qui que ce soit, il allait être probable que la personne nous raconte des bobards. Ce qui serait risqué, car si on fait confiance à cette personne, il est presque sûr qu'on reste là sans rien faire et que les choses traînent, jusqu'au moment fatidique. Il fallait que je trouve à qui correspondait ce numéro et à quoi se rapportait ce flacon.
Je repartis chez moi et à peine la porte fermée que je m'installa à mon bureau. Mes missions m'avaient permis d'avoir recours à de nombreux logiciels et installations du gouvernement et de l'armée pour que je puisse trouver quelques pistes. Cependant je n'aurais jamais pu penser tomber sur ça, aucune trace du numéro qui m'avait appelé dans les fichiers. Nous étions donc face à un homme qui pouvait détourner les installations des Etats-Unis. Je n'avais ni compagnie de téléphone qui y était associé, ni nom, ni pays.
Après avoir cherché des heures sur Internet, dans les logiciels les moins utilisés du Gouvernement et même dans les fichiers des missions qui remontaient à plusieurs années, rien. Déçue de n'avoir rien trouvé, je décidai de me renseigner sur ce fameux flacon. Le problème étant que je ne savais pas qu'est ce qu'il contenait et à quoi il ressemblait. Mon père n'avait jamais mentionné de flacon et je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ma mère alors cela ne m'avançais pas non plus. Mais le seul moyen de peut être trouvé quelque chose était de chercher chaque membre de ma famille dans nos fichiers. Or avant de faire ça, il fallait absolument que je fasse quelque chose, manger. On ne travaille jamais le ventre vide et, à ce moment précis, mon ventre me chantait son meilleur concert.
Je profitai de cette courte pause en cuisine pour regarder ma série préférée et finis mes pâtes à la bolognaise devant la fin de l'épisode. Revenue devant mon ordinateur, je tapai le nom de mon père, Kallias Pales, et ne lus rien d'anormal. Ma sœur me ramenait au même constat, lieu de naissance, âge, parents, adresse, nationalité, etc. En bref, mon père et ma sœur n'étaient assignés à rien d'anormal. Ma mère, Eléonore Jan, était présentée différemment, on avait ajouté à sa date de naissance sa date de décès. Cependant une information se détachait du lot habituel, le nom d'une organisation était apposée à son dossier.
- Hydra ? Qu'est-ce que c'est ? chuchotais-je.
Je fouillai dans tous les dossiers, toutes les bases de données auxquels j'avais accès mais à chaque entrée de ce nom, on m'indiquait des dossiers classifiés. Ceci n'était donc pas une simple farce, c'était du sérieux. J'aurais pu demander l'accès à mon commandant mais je ne voulais pas le mêler à ça, on ne savait jamais ce qui pouvait arriver. En parler à Sam Wilson ne m'avancerait pas plus, il fallait que je soutire des informations à mon père mais sans qu'il ne se doute de rien. Il ne me restait donc qu'une chose à faire, sortir de chez moi et aller chez lui. Je pris mes clés, ma sacoche en cuir bleu marine, mon arme et fermai la porte de mon studio.
C'est après avoir marcher 15 min sous un soleil de fin de journée que j'ouvris l'immeuble et montai au 3ème étage. Je détestais les escaliers et surtout quand j'avais le corps à moitié fracassé. C'était dur de trouver des ascenseurs dans les immeubles de New York, et encore plus à Brooklyn. Je frappai au numéro 15 et personne ne répondit.
- Ils ne sont pas encore rentrés Sélène. Je me retournai et vu la voisine de mon père et ma soeur, elle nous connaissait depuis que nous avions emménagé. Ce qui remontait donc à 18 ans de cela, je vous laisse donc imaginer son âge.
- Merci Madame Piev. Je sortis alors mes clés et ouvris l'appartement. Qu'est ce que j'aimais cet appartement, le salon était spacieux et était orné d'un canapé en cuir noir avec des cadres de toutes les tailles qui décoraient les murs blancs. La cuisine était tout en longueur et malgré sa petite taille, possédait un certain charme avec son plan de travail en carrelage noir et blanc.
Personne n'était encore rentré, l'occasion parfaite pour chercher une quelconque trace de flacon ou d'une certaine organisation secrète. Je n'en avais que faire de chercher ça sans la "permission" de mon père, si ce n'était pas grave il me l'aurait dit depuis longtemps. Maintenant c'était à moi de découvrir ce que mes parents m'avaient caché et étant donné que c'était mon métier, je faisais ça à la perfection. Je partis dans la chambre de mon père et pris les cartons en dessous de son lit où il rangeait tous ses documents administratifs. Mon père était loin d'être organisé dans ses papiers et c'est bien une des choses que je détestais le plus chez lui, rien n'était trié. Je pris par la même occasion les albums photos qui se rapportaient à notre vie avant de déménager à New York. Il y avait aussi une petite boîte intitulée Travail d'Eléonore, j'imaginais que c'était toutes les photos prises par mon père de ma mère sur son lieu de travail. Mais au lieu de ne trouver que des photos de ma mère dans un magasin de vinyle, il y avait aussi un appareil jetable dont la pellicule était pleine mais dont les photos n'avaient pas été développées. Je savais ce que j'allais faire demain.
Je me souvenais de ces photos, mon père nous les avait montrées quelques mois après qu'on se soit installé et nous avait expliqué comment il avait rencontré ma mère dans ce magasin. Depuis leur rencontre, ils y avaient pris quelques photos ensemble. Sur la plupart, on voyait ma mère rangeait des vinyles avec le sourire aux lèvres. Mais ma préférée est celle où on voyait mon père qui la regardait, il avait les cheveux bruns et regardait, de ses yeux bleus, avec amour ma mère dont les cheveux châtains étaient tombés sur ses épaules. Elle nous avait légué sa parfaite génétique à moi et Aria, des épaules larges, des bras musclés finement, une taille élégante et des jambes fermes. Je me souviens encore de ces douces mains qui nous coiffaient. Elle avait l'élégance et la puissance d'une femme respectée.
L'amour de Kallias pour elle n'avait pas beaucoup changé, il ne s'était jamais remis de sa mort subite, en témoigne son lit une place. Pour lui, c'était Eléonore et personne d'autre. A nos débuts dans cet appartement, je l'entendais parfois pleurer le soir. Quand je poussais délicatement la porte sans faire de bruit, je le voyais à genoux au sol avec une photo d'elle, à leur mariage, dans les mains.
Je me remis au travail en feuilletant les papiers de mon père et après avoir épluché des factures, des ordonnances et tout autre forme de papiers administratifs, je vis une simple pochette bleue. C'est en l'ouvrant que je me rendis compte que cette pochette n'avait pas été ouverte depuis des années. Elle renfermait un puits de poussière et c'était la seule pochette à être rangée, elle appartenait sûrement à mère. Je passai un chiffon dans celle-ci et mis un moment à comprendre ce qu'elle renfermait.
- Qu'est ce que c'est toutes ces formules ? Il y avait des centaines de formules de physique chimie sur chacun des papiers que renfermait cette pochette bleue. On avait l'impression que c'était des papiers de brouillons tellement il y avait de ratures, de schémas, etc. Je passais un coup d'œil sur les feuilles et sur la toute dernière vis marquer "Essai 406 du sérum".
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Sans eux
FanfictionA peine rentrée d'une des missions les plus périlleuses de sa vie, Sélène reçoit un appel qui met en danger une des personnes les plus importantes de sa vie. Ce sera sans compter l'entrée d'une organisation, pensée disparue, qui rendra les choses en...