Chapitre 2

295 26 12
                                    

Brooklyn commençait à se réveiller, ou plutôt à faire un peu plus de bruit que la nuit, on entendait quelques klaxons et le soleil traversait la grande fenêtre de mon studio. Il n'était même pas 9h que je commençais déjà à me réveiller, parfois je voudrais dérégler mon réveil interne. Je me levais tranquillement en remerciant le ciel de m'avoir laissé dormir plus ou moins normalement, du moins sans cauchemar. J'éteignis Netflix et lançais ma playlist good vibes, personne ne pourra jamais critiquer cette playlist c'est la meilleure qui a été créé sur Terre. Il m'a fallu des années pour la mettre au point et je peux vous jurer que si une personne pleure sur cette playlist c'est qu'elle doit être dépressive au plus haut point.

Quelques pas de danse par ci et quelques danses par là, c'est avec un café et un pain au raisin que ma journée commence. Bien que je ne sois pas française, c'est un pays que j'aime pour sa gastronomie et ses paysages plus différents les uns que les autres. Je ne suis pas non plus américaine et c'est aussi peut être pour ça, ou pour le fait que j'ai toujours préféré manger diversifié. Cela dit je ne devrais pas non plus trop m'attarder sur mon petit-déjeuner si je ne veux pas arriver trop tard pour voir Aria.

Je cours sous la douche et lave mes cheveux qui ne demandent qu'à être nettoyé depuis une semaine. C'est lorsque je passe le savon sur mon corps, plus particulièrement sur mes côtes, que je me retiens de douleur. J'avais oublié mes côtes fêlées, tout comme les autres cicatrices qui parcourent mon corps. Je me dépêche de me laver et sort de la douche. Mon reflet dans le miroir n'est pas des plus jolies à voir, je vais sûrement mettre un peu de mascara. Je ne veux pas que ma sœur ait l'impression de voir un soldat à moitié mort rentrer chez elle, même si on en est pas loin. Il faut aussi que je dissimule mes stigmates, elle ne doit pas savoir ce qui s'est vraiment passé.

J'ouvre grand ma garde robe et prend un col roulé gris, un jean bleu marine et mon blazer noir, cela suffira largement. Il va falloir que j'aille faire les courses, avant d'aller voir Aria, mes placards sont vides et je ne supporte pas de n'avoir rien à manger quand j'ai faim. C'est surtout une excuse pour manger du chocolat et passer à la boulangerie française du quartier. Je passe mon trench noir par dessus mon blazer, enfile mes bottes noires et descends les escaliers de l'immeuble.

- Shit, j'ai oublié mon revolver et ma montre. Je remonte vite fait et attache mon arme à ma ceinture et ma montre noir à mon poignet. Je repars dans les escaliers et claque la porte de l'immeuble, ma main glisse dans mon dos pour vérifier si mon revolver est à sa place. J'ai pris l'habitude de toujours l'avoir sur moi après ma deuxième mission. Il est souvent arrivé que des personnes se fassent agresser pour pas grand-chose à New York et même si cela ne m'est jamais arrivé je préfère l'avoir sur moi. Malgré le fait que je sache me défendre c'est toujours en cas de besoin qu'on ne l'a pas sur soi alors je fais en sorte de toujours le porter. Je rentre dans mon épicerie et prends tout ce qu'il me faut en n'oubliant pas de passer à la boulangerie. Cette odeur de baguette qui sort du four m'avait manqué et c'est à ce moment là que je sais que je suis dans ma ville, dans mon quartier.

- Mademoiselle, c'est à vous.

- Oh excusez-moi, dis-je en revenant à la réalité. Je vais vous prendre deux baguettes, deux pains aux raisins et deux croissants s'il vous plaît et c'est Madame.

- Je m'excuse Madame, le boulanger me tendit mes viennoiseries et me sourit l'air désolé.

- Ce n'est rien, merci à vous Monsieur. Passez une bonne journée ! Je sortis de la boulangerie et repartis vers mon immeuble.

Arrivée au studio et les placards rangeaient, je pris ma sacoche et repartis dans la rue en direction de l'appartement d'Aria. A peine arrivée devant la porte de l'immeuble qu'une voix au-dessus de ma tête cria :

Sans euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant