Sans eux

Chapitre 11

Bien que j'aie trouvé des photos de ma mère dans le magasin de vinyle où elle travaillait prise par mon père, c'est un tout autre type de photo que j'avais développé. Mon père ne les avait clairement pas prises car on ne voyait ma mère sur aucune photo. C'était sûrement elle ou lui qui les avait prises mais aucun des deux ne travaillait dans un laboratoire à ce que je sache. Sur toutes les photos, on voyait clairement des flacons, des pipettes, des solutions ou encore des grands plans de travail blancs. J'épluchais chacune des photos en essayant de percevoir le moindre indice jusqu'à ce que je vis une photo qui avait été prise en face d'une vitre. C'est sur cette vitrine que je reconnus ma mère, Eléonore. Ok, je ne comprenais rien. Qu'est-ce que faisait ma mère dans un laboratoire ? Pourquoi mon père avait dans ses cartons un appareil photo jetable avec des photos prises par ma mère dans un laboratoire ? Qu'est-ce que m'ont caché mes parents bon sang ? Qu'est-ce qu'ils ont pu me cacher pour faire en sorte que quelqu'un veuille s'en prendre à ma sœur ? Pourquoi serait-ce ma sœur qui souffrirait ? Pourquoi on voulait faire du mal à ma famille ? Pourquoi un tel bordel venait encore semer la pagaille dans nos vies ? Une des choses que je détestais le plus au monde, c'était qu'on me mente et en plus de cela c'était ma famille qui me mentait.

- Putain. Je criai dans tout le studio et claquai mon poing sur le bureau.

Mes mains commençaient à trembler alors que mon souffle s'accélérait. Ma tête me faisait atrocement mal et je me retenais de foutre un coup dans le mur. C'est en regardant autour de moi que je vis que Pandore s'était réveillé et était partie se mettre dans un coin. Elle me regardait avec les oreilles en arrière en essayant de se faire toute petite.

- Désolé ma belle, je voulais pas te faire peur. Viens.

Ma chienne s'approcha doucement près de moi, alors que je m'étais assis au sol pour qu'elle comprenne que je n'allais pas lui faire de mal, toujours les oreilles en arrière. Elle s'allongea à mes côtés et je commençais à caresser son doux pelage ébène. Ma colère continua à fulminer en moi, me faisant me détester pour ça. J'ai toujours eu beaucoup de colère en moi ayant ainsi tendance à m'emporter très vite, parfois quand il ne le fallait pas.

Lorsque nous avions commencé notre formation dans l'armée, un jour a marqué l'esprit de mon commandant et du mien. J'étais en pleine session de combat au corps-à-corps, je me suis emportée car je n'arrivais pas à faire un mouvement correctement. Mon adversaire s'en sortait très bien. Quand je me suis rendu compte que je ne parvenais pas à faire ce qu'il fallait, j'ai mis mon poing dans le mur, à quelques mètres du visage de ce dernier, au point de faire un troue énorme dans la cloison. Il ne manquait que quelques centimètres pour que j'explose le visage de cet homme. Le commandant Lyèn est très vite intervenu, après cela, il m'a appris à canaliser ma colère. Même si j'ai encore de la difficulté à gérer cette émotion, je n'ai plus eu de gros accidents de ce genre.

La présence de mon chien m'apaisa peu à peu pour que je puisse trouver autre chose sur ces fichus photos.

Une semaine était passée depuis que j'avais récupéré les photos. J'avais trouvé de nouveaux indices mais rien qui pouvait me dire ce qu'il contenait vraiment et me mener directement à ce flacon. J'avais pris l'habitude d'aller entraîner Pandore après chaque réunion et les garçons m'avaient accompagné quelques jours pour m'aider. Elle progressait en peu de temps, sûrement dû à son jeune âge et au fait qu'elle n'était pas loin d'être bête. Je m'étais également rendue chez ma famille pour aller profiter de ces crêpes et mon père n'avait même pas remarqué que je lui avais emprunté des papiers et l'appareil photo.

Mais aujourd'hui était un grand jour, je pouvais enfin reprendre les entraînements. Mes côtes avaient cessé de me faire du tort à chacun des mes mouvements et après revue un médecin, tout était en ordre pour que je puisse bouger. Même si je n'allais pas reprendre directement les entraînements intensifs comme le corps-à-corps, la boxe et la musculation allaient me remettre sur pieds en un rien de temps. J'avais prévenu Sam que je participerais avec plaisir à leur entraînement et les salles étant toutes prises il m'avait dit qu'on irait à la tour Stark. Peu m'importait où on allait, tant qu'on s'entraînait. J'avais enfilé un legging et une brassière bleu marine en dessous de mon uniforme et d'un hoodie noir, Pandore était prête et après avoir pris toutes mes affaires, nous étions partis