Chapitre 6

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En résumé, j'avais une pellicule non développée, des papiers brouillons que je savais à peine déchiffrer, étant donné mon niveau en science, et une histoire de sérum. Eh bien, j'étais partie pour plusieurs jours enfermée chez moi à savoir ce qui se tramait, en essayant par la même occasion d'éviter que ma sœur meurt. Je pris tout ceci en faisant attention à ranger, ce qui pouvait être rangé et remis à leur place les cartons de mon père. Il y avait peu de chance pour qu'il sache que je lui avais pris des papiers et son appareil photo jetable vu comment il détestait l'administratif.

Je sortis de l'appartement en passant par la cuisine pour prendre un chocolat et partis en direction de mon studio. Le soleil commençait à se coucher et nous offrait, à moi et aux riverains, un spectacle des plus splendides. Les couleurs orangés se reflétaient dans les fenêtres des appartements et on voyait le soleil se coucher au centre de la rue, c'était presque comme si le temps s'était arrêté. Mais le temps me remémorai vite qu'il existait quand je percutais quelqu'un. Avec un peu de chance rien ne tomba de mes mains. Je leva la tête pour m'excuser et reconnue l'homme blond de Central Park.

- Je vous ai déjà vu vous.

- Je peux en dire de même, vous êtes la femme que j'ai bousculé sans faire exprès au parc, je me trompe ? dit-il. Il était bien plus grand que moi, bien baraqué et n'était pas déplaisant à regarder.

- C'est moi, maintenant c'est à mon tour de m'excuser pour vous avoir rentré dedans.

- Ce n'est rien, nous sommes quittes désormais. Steve Rogers. Il me tendit sa main et je lui serrai. Sacré poigne !

- Sélène Pales. La vôtre n'est pas mal non plus.

- Vous avez été déconcentré par le coucher de soleil ?

- Comment ne pas l'être, c'est un des plus beaux que j'ai vus. On dirait celui de Tatooine.

- Tatooine ? Qu'est ce que c'est ?

- Une planète de l'univers cinématographique Star Wars, vous devriez connaître.

- A vrai dire non, je suis un peu en retard sur mon époque actuelle. Il sortit un carnet de sa poche et y inscrit Star Wars. Je pus lire d'autres films incontournables sur la même page.

- Je vois. Et bien Monsieur Rogers se fut un plaisir.

- Moi de même Madame Pales. Je repartis vers mon studio tandis qu'il me souriait avant de continuer sa route.

Après avoir marché encore quelques minutes, je rentrai chez moi et déposai tout ce que j'avais dans les bras sur mon bureau. J'aurai voulu aller déposer la pellicule de l'appareil photo au laboratoire mais il était déjà tard. J'étais épuisée par cette journée, je n'avais pas fait énormément de chose mais mon corps était fatigué par la récupération. Il allait être inutile que je commence à travailler maintenant sur toutes ces formules. Dormir sembler être la meilleure solution pour moi, mais avant cela une douche s'imposait. Malgré le fait que mon studio était petit, il était assez grand pour y accueillir une salle de bain et tout ce que demandait mes muscles actuellement étaient de passer sous l'eau chaude.

L'ensemble de mes vêtements tombèrent vite à terre, seulement mon col roulé me faisait la mal. Je n'arrivais pas à l'enlever. Un tissu aussi simple à retirer me faisait souffrir car pour l'enlever, le seul moyen était que j'étende mon tronc ou que je me penche sur le côté. La solution était soit que j'appelle quelqu'un pour m'aider, mais il était quand même 19h et j'allais pas emmerder mon monde, soit que je me force et que je crie à la mort. La seconde option devient donc l'unique option.

- Sélène, t'es forte ok ? T'as vécu les pires horreurs alors tu peux retirer ce col roulé, parce que je t'assure que tu ne vas pas le découper vu à quel point tu l'aimes.

Je commençais à enrouler délicatement le tissu sur lui-même et je me retenais littéralement de crier de douleur. Je sentais les larmes couler au coin de mes yeux et mes dents s'enfonçaient sur ma lèvre. Le tissu arrivait au-dessus de ma poitrine, le pire restait à venir. Les bras levés avec l'abdomen et le thorax dénudés, mes côtes me brûlaient.

- Je vais pas y arriver putain. Je me laissa glisser à terre et sentis les larmes couler le long de mon visage. J'avais tellement mal, c'est comme si on imprimait un fer à repasser brûlant sur mon corps. Chaque fois que la douleur se faisait ressentir, et je peux vous dire qu'elle était plus que présente, je revivais cette scène. Cette scène où ce salaud m'envoyait ses pieds dans le corps, encore et encore. Pour la première fois, j'avais pensé ne jamais pouvoir revenir d'une mission, mourir je ne sais trop où et oubliée. Là maintenant, assis au sol de ma salle de bain, à moitié nue, je me sentais seule. Ce sentiment revenait souvent chez moi mais là il était puissant. Je savais pourtant que je ne l'étais pas, j'avais mon père, Aria et mon commandant mais Dieu que je me sentais seule, presque abandonnée.

Décidée à prendre cette douche chaude, il fallait que j'enlève ce col roulé d'un coup sec. Je levai vite mes bras et passa mon col roulé par-dessus mon visage et c'était fait. J'aurais peut-être dû faire ça depuis le début mais ce n'est pas grave. Disons que j'avais eu besoin d'extérioriser. Le jet d'eau chaude détendit mon corps au point d'avoir la peau rougit. J'en profitais pour laver mes cheveux et après être sorti de la douche, enfila un peignoir.

Le repas de ce soir allait consister en un plat au four avec des pommes de terres, de la sauce tomate mélangée à du bleu accompagné d'une saucisse. J'adorai manger ça, mon père nous en cuisinait beaucoup quand nous étions petites. Mais le bonheur était de courte durée en ce moment, mon téléphone sonna avec à l'affichage un autre numéro inconnu.

- Avant que vous ne disiez quoi que ce soit, pourrions-nous discuter ? A moins que Monsieur ne veuille continuer à parler tout seul.

- Bien, si vous me le demandez. Je veux bien vous accorder quelques minutes de mon temps.

- Merci. Tout d'abord j'imagine que vous ne me direz pas qui vous êtes ni où vous vous trouvez, n'est ce pas ?

- C'est exact, question de confidentialité vous comprenez.

- Oui bien sûr et puis ce n'est pas comme si vous aviez enquêté sur moi. Soit, pourriez vous m'en dire plus sur votre requête et vos menaces ? Parce que là c'est un peu flou quand même.

- Vous en dire plus vous privera de trop de choses Madame Pales, ce n'est pas ce que je souhaite.

- Bien, puis-je au moins avoir un délai d'un mois et demi pour éviter la mort de ma sœur et détruire ce flacon. Je devrais vous dire, par ailleurs, que je n'en connais ni l'emplacement ni l'utilisation. J'avais fait exprès d'avoir demandé un délai assez long pour qu'en cas de négociation, le temps qu'il me donne me permette d'agir consciencieusement.

- Je pense pouvoir vous dire que ce délai me semble correct. Mais passer celui-ci, si le flacon n'est pas détruit, Aria le sera.

- Si tel est votre souhait. Je raccrochais et m'assis. La bonne nouvelle est que cet idiot m'avait donné un délai "assez large", la mauvaise c'était qu'il n'avait pas abandonné son idée de tuer ma soeur si le flacon n'était pas détruit. Mais de quel flacon parlait-il bon sang ! Ne pas savoir ce qu'il fallait que je cherche m'agaçait au plus haut point. Le moment n'était pas pour autant à l'agacement, il fallait que je dorme. Plus tôt je serais couchée, plus tôt je pourrais travailler. N'oublions pas non plus que demain matin aurait lieu ma première réunion avec les vétérans.


Allongée dans mon lit, je n'arrivais pas à m'endormir, rare pour moi. Demain matin, je n'allais pas être de bon poil c'est certain. Si je ne dors pas assez, je suis énervée et c'est pas très joli à voir quand je le suis. Cette affaire n'arrêtait pas de me tourmenter. Au contraire de ce qu'on pourrait penser, je ne m'inquiétais pas tellement pour ma sœur. Elle savait se battre un minimum et le seul moyen pour qu'elle soit hors de danger, c'était que je trouve ce flacon. Allez savoir pourquoi cet homme n'avait pas demandé à Kallias de le détruire, lui j'étais sûre qu'il savait ce que c'était ce flacon. C'est ce qui me rendait le plus folle, ne pas savoir ce que je cherchais. Les choses seraient tellement plus facile si je savais ce que contenait ce flacon et où il se trouvait. Mais non, ce n'était pas très drôle, je manquerais de louper des choses si on me servait ces informations sur un plateau d'argent. Qu'est ce que je pouvais détester certaines personnes franchement. Cependant là n'était pas la question, il fallait que je dorme. Je fis doucement le vide dans mon esprit, me concentrant sur ma respiration et m'endormis peu à peu. 

Sans euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant