Quand Aristide se réveilla, il se sentit glacé de l’intérieur. Avec difficulté, il ouvrit un œil et ne réussit qu’à entrevoir des formes floues autour de lui. En voulant se relever, il s’aperçut que son corps ne lui obéissait plus. Des tubes dans lesquels s’écoulait un liquide vermeil étaient plantées dans chacun de ses bras.
Il était seul dans la pièce stérile. Reprenant courage et grâce à une formidable pulsion de survie, il arracha les cathéters d’un coup sec et se mit sur son séant. Il posa un pied par terre, mais chancela et s’effondra. En s’appuyant sur un mur et réprimant un malaise, il réussit à se relever et à maintenir un semblant d’équilibre.
Les tubes qu’il s’était extraits des bras répandaient son sang sur le carrelage. Ils étaient reliés à plusieurs poches accrochées à un cintre de métal sur lesquelles était écrit un nom : Dr Holz. C’est tout ce que le cerveau d’Aristide put imprimer.
Il se dirigea avec difficulté jusqu’à la porte qu’il entrouvrit pour jeter un coup d’oeil aux environs. Le couloir blanc était désert et Aristide s’y engagea sans vraiment savoir où il allait. Il entra dans la première pièce qui lui faisait face, espérant trouver la sortie et se retrouva dans une sorte de hangar où étaient entreposés des corps d’enfants. Leurs peaux étaient si pâles qu’elles paraissaient translucides.
Devant cette vision d’horreur, Aristide faillit s’évanouir. Un frisson lui parcourut le dos. Il savait qu’il était sur le point de trouver le but de ses recherches. En effet, il reconnut au premier coup d’oeil la silhouette de Concepcion. Des larmes se mirent à couler sur ses joues et il resta de longues minutes à pleurer sur le corps sans vie de la petite.
Le destin de l’enfant était injuste, et Aristide sentit monter en lui une sensation nouvelle. Ceux qui avaient fait ça devaient payer pour leurs actes, il s’en assurerait personnellement. Un bruit de pas provenant du couloir lui parvint. Feignant la mort, il se coucha sur une des tables de la morgue et ferma les yeux. Deux hommes entrèrent en discutant et s’arrêtèrent à quelques centimètres de lui.
« Mais qu’est-ce qu’il fait là, lui ? Demanda le premier
— Frank a dû en finir et nous l’amener ! Répondit son acolyte.
— Mais il est stupide ou bien ? Humbert a été clair, sa mort doit paraître accidentelle. »
Les deux hommes s’emparèrent de lui pour le faire glisser sur un brancard et Aristide retint son souffle.« De toute façon avec une voiture aussi pourrie, ça n’étonnera personne qu’il ait raté un virage. Encore un qu’on identifiera grâce à son dossier dentaire. »
L’homme se mit à rire tandis qu’il poussait le brancard dans le couloir. Respirant avec parcimonie, Aristide décida d’attendre de voir où on l’emmenait. Un plan venait de germer dans son esprit.
VOUS LISEZ
Sang Neuf
VampireQuel lien y a t'il entre Joe et Nessa, un couple de stars accros aux transfusions sanguines et Aristide Chatagny un obscur détective privé suisse qui enquête sur la disparition d'une petite fille? A vous de le découvrir dans cette palpitante course...