Chapitre 2 partie 2 : Explications

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Lorsque mon service prend fin et que les filles me souhaitent une bonne soirée, je ne rejoins pas ma voiture comme elles pour rentrer. Car j'ai quelque chose à faire avant.

Chaque semaine, le planning de chaque employé est affiché dans la salle de pause, ce qui fait que je sais que Tae Woo a fini à la même heure que nous. Ce qui fait que j'ai décidé d'attendre qu'il sorte pour lui dire ce que je pense de son comportement. Il a décidé de faire comme si de rien n'était ? Très bien, c'est son choix ! Mais je ne vais pas me gêner pour lui dire qu'il n'a pas les couilles de s'expliquer.

Je m'emporte peut-être à cause de la colère, mais j'ai toujours été ainsi. Quand ça ne va pas, il faut que ça sorte, je ne peux pas le garder pour moi. Alors tout en tenant fermement mon manteau car une écharpe n'aurait pas été de refus, je fixe la porte de sortie.

Tae Woo montre le bout de son nez, cinq minutes plus tard, toujours accompagné de Patrick. Je crois que c'est son meilleur ami au boulot, mais aussi dans la vie de tous les jours, parce qu'ils sont tout le temps fourrés ensemble et coopèrent lors des opérations.

Patrick est le premier à me remarquer. Il donne aussitôt un coup de coude à Tae Woo qui m'accorde un regard. Seulement alors que je pensais qu'il laisserait enfin le gynécologue pour venir me voir, je le vois descendre les quelques marches de l'entrée de l'hôpital, visiblement décidé à rejoindre sa voiture.

S'il craignait que je n'ai pas compris le message, là il peut être certain que c'est passé.

— Toujours plus, soufflé-je avant de soupirer un bon coup.

Sous le regard de Patrick qui a fait un changement de trajectoire puisque sa voiture n'est pas sur le même parking que nous, je prends le chemin qu'a emprunté Tae Woo. En silence, m'adaptant à son rythme de pas, je le suis.

Lorsqu'il s'arrête devant une voiture noire, aussi brillante que les miroirs d'Isaac, je me demande si je veux vraiment avoir cette conversation. Mais avant que la réponse me soit véritablement parvenue, la voix de l'anesthésiste rompt mes pensées.

— Bonsoir.

Un peu plus et la simple entente de sa voix suffirait à me détourner de mon objectif. Sauf que je me rappelle que je suis plus forte que ça.

— Bonsoir.

Désormais que je suis devant lui, les mots s'emmêlent dans mon esprit.

— Tu es venue parler de la soirée de départ d'Arthus, c'est ça ?

C'est la première fois qu'il me tutoie. D'habitude, puisque le peu de paroles que nous échangeons sont professionnelles, il me vouvoie.

— En effet.

Le silence qu'il impose entre nous a soit pour but de me permettre de m'exprimer, soit m'intimer. Je ne sais pas vraiment.

— Vous... Tu as répondu à mon baiser.

Pourquoi passer par quatre chemins ? Je maintiens ma réflexion du 25 : je n'ai pas le temps d'attendre. Ma vie est comme un TGV, sans cesse en mouvement. Je ne peux pas me permettre de me pauser inutilement, encore moins si je n'ai pas de certitude qu'après cet arrêt, ma destination ne sera pas changée.

— Je n'avais pas vraiment le choix.

Qu'il est de mauvaise foi ! D'accord, j'ai essayé de faire de lui mon prisonnier, mais c'est un homme et s'il avait vraiment voulu se défaire de mon étreinte, il aurait pu le faire.

— OK, je vois. Donc continue à nier le fait qu'il y a eu un truc, fort, entre nous, moi j'ai à faire.

Je lui tourne le dos lorsque j'entends sa réponse.

Petit ami et compagnie 3 - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant