Petit ami et compagnie 3 - Partie 1

Chapitre 4 : Réconciliations

Le 31 décembre

C'est à quelques heures de la Nouvelle Année, alors que je rentre du boulot crevée, que je découvre Isaac devant le bâtiment de mon appartement. Bien habillé dans son costard (signe qu'il a quitté le boulot il n'y a pas longtemps), il se tient droit tandis que son regard se pose sur moi.

— Salut, souffle-t-il une fois que j'arrive à sa hauteur et sors mon badge pour ouvrir la porte du bâtiment.

J'ai bien trop de choses en tête pour perdre mon temps à parler dans le vide, aussi, je décide de continuer ma route. Bien évidemment, Isaac s'infiltre dans le couloir avec moi.

— Je suis venu m'assurer que j'étais le grand gagnant de notre pari cette année.

C'est tellement lui, à toujours dévier le sujet pour ne pas avoir à parler des véritables problèmes.

— Et je voulais m'assurer que tu ne sois pas seule pour le Nouvel An.

Je me stoppe et ferme les yeux à quelques centimètres des escaliers.

— Tu as eu des nouvelles d'Alexeï ?

Mais pourquoi tout le monde me pose cette question, merde !

— Irina, lance Isaac alors que je m'apprêtais à reprendre ma marche.

Il m'oblige à me tourner vers lui et affronter son regard.

— Je suis désolé de m'être emporté l'autre fois.

Il fait chier ! J'avais envie de lui faire la tête moi. Car c'est plus facile de détester les gens que de les aimer.

— Tu l'as appelée ?

L'air "pris sur le fait" d'Isaac m'agace.

— Fais comme tu veux, mais je ne te ramasserai pas cette fois !

Cette fois-ci, je gravis les marches pour rejoindre mon étage et j'entends les pas de mon ami derrière moi.

— Je suis un grand garçon, je vais gérer.

— J'espère pour toi, parce que je n'ai qu'un frère et torcher le derrière de mon ami car il est devenu léthargique à cause d'une meuf, c'est pas mon passe-temps favori.

Il sait très bien à quoi fait référence ma métaphore. Je n'oublie pas les fois où j'ai raté mes jours de boulot car Isaac chialait au téléphone et parlait d'en finir avec sa vie. Comme si devoir gérer un jumeau qui aime se salir les mains ne suffisait pas !

— Tu es seule ce soir ?

J'insère la clé dans la serrure de ma porte et sans plus attendre, pousse celle-ci. Aussitôt, le bordel de mon appartement m'accueille. Depuis quand n'ai-je pas fait le ménage ?

— Pourquoi, tu veux faire dans l'humanitaire ? pesté-je avant de dégager un sac de je-ne-sais-pas-quoi qui empiétait sur mon passage.

Je sais qu'Annabelle est de garde ce soir. Elle a eu Noël alors que je bossais et désormais, c'est l'inverse. Zoey et Madison elles, ont bossé comme moi, aujourd'hui. En ce qui concerne Madison, je ne sais pas. Mais Zoey elle, était super blasée de nous apprendre qu'elle fêtait le Nouvel An avec les amis ingénieurs de son copain.

— Je compte finir en beauté le 31. D'autant plus que cette année, je suis le grand vainqueur.

Le pari, évidemment.

— On a jusqu'au 31, minuit, je te rappelle ! râlé-je avant de lâcher mon sac à main et m'effondrer dans mon canapé.

J'en ai vu pas mal d'appartements et je peux dire sans mentir que le mien est le plus miteux. Mais lorsque je suis arrivée au Canada, je n'avais pas beaucoup de sous et j'allais commencer des études pour être sage-femme alors mon logement était le cadet de mes soucis. Sauf que quand j'ai décroché mon contrat officiel avec l'hôpital d'Ottawa et que j'ai eu par conséquent une paie plus généreuse, je n'ai pas eu le courage de déménager.