Petit ami et compagnie 3 - Partie 1

Chapitre 6 : Prise de conscience

Le 7 janvier

Les jours suivants se ressemblent malheureusement tous. Je n'ai pas eu de nouvelles d'Isaac (je sais qu'il finira par venir me voir, lorsqu'il sera redescendu sur Terre après avoir baisé plusieurs fois Lydie) et j'essaie tant bien que mal de fuir le coréen le moins souriant de l'hôpital.

Ajoutez à cela mon boulot de sage-femme et les rondes de Lola dans les couloirs et vous comprendrez que je passe les meilleures journées de ma vie. Bonjour l'ironie...

— Je déteste les samedis au boulot, se plaint Zoey en arrivant à ma hauteur.

Elle affiche une mine boudeuse et soupire. De toute façon, même si elle n'avait pas soupiré, ça aurait fait pareil.

— Ouais, confirmé-je. A croire que les gens ont décidé de venir faire leur shopping dans l'hôpital, rajouté-je en regardant deux personnes courir dans le couloir.

J'aimerais tellement que Lola les voit. Même si ce n'est pas du personnel, je suis certaine qu'elle les démonterait. Est-ce que ça fait de moi une garce de penser ainsi ? Peut-être.

— Quelle chanceuse cette Annabelle ! rouspète Zoey en secouant la tête.

C'est vrai que notre amie a son samedi. Et dans le service, lorsque l'on a notre samedi, on passe en mode VIP. Moi aussi j'aurais aimé pouvoir rester chez moi ou bien traîner en ville au lieu de bosser. J'aime mon boulot. Enfin, parfois. Mais qui ne préfère pas glander à bosser ?

— Ouais, une chanceuse, répété-je, pensive.

Et voilà que Zoey a niqué mon moral avec sa réflexion concernant le jour off d'Anna !

— Je suis certaine qu'elle salue ses voisins en promenant son chien dans le quartier, rêve la blonde.

Un rire m'échappe tandis que j'imagine la concernée. C'est tellement son genre. Elle est folle de son chien. Je lui dis même parfois qu'elle en fait une fixette mais elle maintient que je ne peux pas comprendre car je n'ai pas d'animal. J'ai beau lui répondre qu'il est plus question de personnalité, elle dit que je ne sais pas ce que je raconte.

— Au fait, en parlant de gens chanceux, tu en es où avec Thomas ?

La question de Zoey me ramène à l'instant présent. Autant Annabelle a compris que je préférais ne pas trop parler de l'anesthésiste, autant la blonde ne semble pas avoir saisi.

— Point mort.

— Désolée, souffle Zoey en comprenant enfin son erreur.

Je m'étais promis de l'oublier. Certes, une de mes collègues a parlé de lui mais je suis plus forte que ça. Je peux y arriver.

— Mais quand tu dis point mort, tu veux dire qu'il ne veut rien avoir à faire avec toi ou bien que tu as trouvé une nouvelle cible ?

Ce n'est pas la première fois que Zoey est un peu indiscrète et emploie ces termes. Pourtant, cette fois-ci, je ne perçois pas son discours de la même façon.

— Pourquoi tu parles de cible ?

Le visage de Zoey trahit sa gêne. Je crois qu'elle ne réalise que maintenant que ses paroles peuvent être perçues sous différents angles.

— Bah je ne sais pas, mais les hommes sont un peu des cibles pour toi, non ?

Désormais, j'en ai la preuve, c'est bien une critique.

— Pourquoi ? Parce que tu crois que les femmes ne sont pas des cibles aussi pour les hommes ?

Zoey se mort les lèvres et semble réfléchir à sa prochaine phrase. Est-ce qu'à ses yeux, c'est moi la susceptible ?