Petit ami et compagnie 3 - Partie 1

Chapitre 5 partie 2 : Passer à autre chose

Le soir venu, c'est une Annabelle pas des plus à l'aise qui rentre avec moi dans la discothèque.  Alors que je me sens comme un poisson dans l'eau, je la vois regarder à droite à gauche, la bouche faisant une demi-grimace.

Pourquoi venir ici si elle déteste tant cet endroit ? Je ne comprends pas. Mais si je dois être totalement honnête, je dois avouer qu'il arrive souvent que je ne comprenne pas mon amie.

— Anna, soupiré-je tandis qu'elle se gratte le coude, tu as voulu sortir en discothèque alors va au bout des choses.

Les yeux gris de ma collègue croisent les miens.

Je ne suis pas dupe, j'ai bien remarqué que depuis que ce Terrence Miller est venu à son secours dans le couloir de l'hôpital, elle est perturbée. J'ai envie de lui poser des questions à son sujet, mais c'est peut-être encore un peu trop tôt.

— Tu as raison, souffle-t-elle soudainement.

Ensuite, mon amie abandonne son visage contrarié pour une danse plus ou moins à l'aise sur la piste. Enfin, c'est vrai qu'elle n'est pas vraiment confortable au départ, mais au bout de quelques minutes, je vois qu'elle commence à se lâcher. D'ailleurs, ça fait plaisir à voir qu'elle a décidé de profiter de la soirée.

Alors que j'abandonne l'observation d'Anna, un regard sombre à quelques mètres de là accroche au mien. Typé, le mec au sourire impeccable me donne envie de quitter la piste pour aller draguer du côté du comptoir. Sauf que je serais vraiment une mauvaise amie si je lâchais Annabelle ainsi...

Je suis sûre qu'il est aussi chaud que la braise. Putain merde, mais est-ce que je vais me transformer en none si je parviens à résister à cet appel silencieux ? Je n'ai jamais voulu devenir none et je ne le voudrai jamais.

Bon au final, je tiens pratiquement une heure. Seulement lorsque après plusieurs échanges de regards de braise, mister beau-gosse s'approche de moi, je perds définitivement la partie. Je suis faible, je le sais.

— Bonsoir, lance-t-il dans un accent ravissant.

J'adore les latinos. Tous ceux que j'ai rencontrés avaient un charme fou. Et celui-ci ne déloge pas à la règle.

— J'ai vu que tu étais seule.

Bon, il y a Annabelle à un mètre de moi, mais il n'a pas dû réaliser que nous sommes ensemble. Les fringues, l'allure, le comportement, tout nous différencie, si bien que parfois les gens ont dû mal à saisir que nous sommes amies. Mais après tout, n'est-ce pas la divergence qui rapproche ? Avec Anna en tout cas, c'est le cas. Enfin, il y a aussi notre boulot en commun à l'hôpital d'Ottawa, c'est vrai.

— Je te tiens compagnie ? propose-t-il dans un nouveau sourire.

Oh oui, et pas que compagnie !

Les mains du brun se posent sur mes hanches et je me sens aussitôt en transe. J'ai envie d'oublier définitivement Tae Woo. De toute façon, le coréen ne sera jamais le genre de mec qu'il me faut. Ses fringues sont classiques, quand il marche, on dirait qu'il a un bâton dans le cul et oh... Les mains de (comment il s'appelle d'ailleurs ?) l'inconnu glissent sur mes cuisses et je pose ma tête contre son torse.

Après une bonne partie de jambes en l'air, j'oublierai complètement l'existence de Tae Woo. Parfaitement ! Je peux aisément le faire. Est-ce que le bel inconnu sera aussi fort que James ? Hum, je l'espère.

Une main se pose sur mon bras et je comprends qu'il ne s'agit pas mon latino. Je pense plutôt que c'est Annabelle qui a dû remarquer que je l'ai abandonnée pour danser avec un homme. Va-t-on me brûler sur le bûcher pour mon acte ? Tant pis, le moment est trop bon pour que j'ouvre les yeux et regarde mon amie. D'ailleurs, celle-ci doit comprendre le message puisque je n'ai plus de main qui me tapote le bras.