Chapitre 3

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Chapitre 3:

Nous nous avançâmes devant l'entrée. Un videur nous arrêta un instant, le temps de regarder nos pièces d'identité et nous laissa entrer dans le hangar.

C'était immense. Devant nous s'étalait une piste de danse démesurée avec au centre un podium avec la cabine DJ. Il avait une vue à 360° sur la salle. Les gens se trémoussaient dans tout les sens sur la musique électro que le DJ avait choisi de passer.

À gauche de l'entrée se trouvait un bar de 20m de long, bondé de monde, où cinq barmen s'affairaient à servir les fêtards déjà bien éméchés.

Les garçons et moi, scannions la salle à la recherche de personne connu. David repéra une jeune fille brune qui lui faisait de l'œil. Ni une, ni deux, David alla la rejoindre sur la piste de danse. Corey me lança un regard entendu, après avoir vu son cousin s'éloigner de nous. Il connaissait le personnage et pour le coup, David était le typique coureur de jupon. Tant qu'il ne courait pas après les miens, il pouvait faire ce qu'il voulait sans que je ne le juge.

Nous nous étions mis d'accord au début de notre cohabitation, il y a deux ans. Jesse nous avait présenté, David était dans l'une de ses classes et avait besoin d'un toit rapidement, et comme il nous restait une chambre de plus dans l'appartement, il est venu s'installer avec nous.

La première fois qu'il me vit, une fois qu'il avait emménagé, il me lança un regard plein de luxure et de désir. Bien que flattée sur le coup, je le remis quand même à sa place.

"Écoute, David, t'as l'air d'être un mec bien, même si je devine que ce qui t'intéresse le plus dans la vie c'est le cul des filles. Je n'ai aucun problème avec ça, tant que ce n'est pas le mien que tu regarde. Si tu as, un instant, pensé à moi de façon inapproprié, je te conseille de ne jamais recommencer, sinon ta 'virilité' pourrait t'être enlevé pendant que tu dors. N'oublie pas qu'il n'y a pas de verrous aux portes et que j'habite ici." lui déclarai-je de façon machiavélique.

Il me regarda, comme choqué, pendant une minute, puis éclata de rire. " Tu as raison, excuse moi, Théo. Je n'essaierai plus de flirter avec toi." dit-il, avant de sortir de la pièce en pouffant.

Depuis ce jour, David se comportait bien envers moi, mais continuait son jeu de séduction avec tout ce qui avait des seins. Ce mec est incorrigible.

Je sortis de mes pensées quand Corey m'attrapa le bras pour nous diriger vers un bout de comptoir du bar vide. Il commanda au barman deux shots de Jägermeister pour chacun tandis que je me hissai sur la chaise haute à côté de lui.

Après quelques verres, j'abandonnai Corey, qui était en pleine discution animée, avec un homme que je connaissais pas, sur la qualité du son des vinyles.

Un peu éméché, je me dirigeai vers le centre de la piste de danse, proche de la cabine du DJ. Je me mis à danser sensuellement sur le rythme lancinant et envoutant de la musique. Je tournai sur moi-même quand je rentra en contact avec un torse musclé, caché derrière un t-shirt noir. Je levai les yeux pour voir à qui cette belle musculature appartenait.

Quelle ne fût pas ma surprise quand je fixai mon regard dans des yeux bleus pas si inconnus que ça. L'homme me regarda avec un demi sourire en coin, tandis que ses mains se posèrent sur mes épaules pour me stabiliser. Il se pencha doucement vers moi pour pouvoir me parler à travers la musique assourdissante. Quand ses lèvres effleurèrent le lobe de mon oreille, un courant de frissons me traversa tout le corps.

"Mademoiselle Jones, c'est un réel plaisir de vous voir ici." souffla-t-il dans le creux de mon coup.

"Monsieur Dimitriev." furent les seuls mots que j'arrivai à prononcer à ce moment là. J'étais comme hypnotisé par le sourire de cet homme, ainsi que par ses mains qui descendaient de mes épaules vers mes hanches. Il les laissa là, avant de m'entrainer pour danser dans un mouvement sensuel. Mon corps réagit de lui-même, mes muscles se mouvèrent de leur propre volonté, mes mains se dirigèrent et attrapèrent la nuque d'Alexei. Il me guidait et je me laissais faire. Mon cerveau s'était éteint dès que mes yeux s'étaient fixés sur les siens.

Il me semblait que nous n'étions plus que tout les deux dans le hangar, plus rien d'autre n'importait que notre danse collé serré.

Au bout d'un long moment, qui me paru bien trop court, Alexei, se détacha de moi, me fit le plus beau des sourires et me pris par la main, avant de m'entrainer vers la sortie. Je compris alors qu'il voulait qu'on se retrouve dans un endroit plus tranquille, rien que nous deux.

Je ne suis pas du genre facile, et les coups d'un soir ne sont généralement pas mon style, mais là, je ne voulais pas dire non, même pour une seule nuit, je voulais continuer cette 'chose' entre nous.

Je le suivis jusqu'au parking, où l'attendait une limousine noire aux vitres teintées. Il s'avança vers la voiture tout en me tenant par la main. Il ouvrit la portière et au moment où je m'apprêtai à monter, il me poussa violemment dedans et pénétra dans le véhicule à son tour.

Que venait il de ce passer? Je ne comprenais plus rien, un instant c'était un vrai gentleman séducteur et la seconde d'après, je me retrouvai propulser sur le siège passager de sa limousine avec brutalité. Mon cerveau embrumé par l'alcool et Alexei, se réveilla d'un seul coup et me fit ressentir de la peur et du déroutement.

Ce n'est qu'alors que je pris conscience qu'il n'y avait pas qu'Alexei et moi dans la voiture. Un homme d'une trentaine d'années, en costume sombre était assis face à moi. Il me fixait avec des yeux d'un bleu identique à ceux de l'homme qui m'avait poussé dans la voiture. Une longue cicatrice descendait de la base de ces cheveux bruns jusqu'au milieu de sa joue droite. Ses lèvres pleines esquissaient un léger sourire plein de malice.

Il détourna son regard vers Alexei et lui parla en ce qui me semblait être du russe. Après quelques mots, le nouveau venu, m'attrapa par le bras, ses doigts longs et fins s'enfoncèrent dans ma peau et il me fit m'assoir à côté de lui.

"Mademoiselle Jones," commença-t-il avec le même accent russe qu'Alexei. "Je suis profondément désolée que nous nous rencontrions dans de pareils situations, mais certaine personne ne me laisse guère le choix des méthodes."

Je n'eus pas le temps de comprendre le sens de ses mot, quand la porte du véhicule s'ouvrit et je vis Corey jeté à l'intérieur par deux hommes vêtus de noir. Le nez de mon ami et colocataire était en sang, un œil au beurre noir commençait à apparaitre sur son œil gauche.

Alexei l'attrapa par les cheveux pour qu'il puisse s'asseoir en face de l'homme à la cicatrice et de moi. Quand il me vu, il commença à s'agiter, son regard était paniqué. C'est alors que l'homme à mes côté et qui me tenait toujours le bras, parla.

"Corey, Corey, Corey. Mon cher ami, je suis ravis de l'honneur que tu me fais d'être ici." lança-t-il sarcastiquement. Sa bouche souriait mais ses yeux, s'ils le pouvaient, l'aurai fusillé dès qu'ils s'étaient posé sur lui. L'agitation de Corey se calma aussitôt mais la panique dans ses yeux persistait.

L'homme me lâcha le bras, se pencha vers mon ami, lui prit les cheveux de la même façon qu'Alexei les avaient empoignés quelques secondes plus tôt et chuchota, les lèvres à quelques centimètres de son oreille, mais assez fort pour que je puisse aussi entendre.

"On ne joue pas avec Vladimir Dimitriev sans en payer les conséquences."

Si seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant