Corey à genoux devant Alexei et Vladimir, les suppliant de le laisser en vie. Puis son regard se tournant vers moi, son hurlement de désespoir et Alexei lui ôtant la vie. Son corps tombant dans un bruit sourd sur le sol. Cette scène se jouait et rejouai dans ma tête à l'infini des que je fermais les yeux. C'est pourquoi je n'avais pas dormi depuis trois jours. Mais quand Vladimir m'allongea dans le lit se soir là, j'étais tellement épuisée que je me laissait aller. Je dormis d'un sommeil de plomb sans qu'aucune images ne viennent le perturber.
J'ouvris un œil, puis l'autre, baillai tout en étirant les muscles de mes bras. Je ne me sentais pas reposée, mais la torpeur dans laquelle j'étais plongée ces derniers jours s'était un peu évaporée. Je tournai la tête et vis qu'il n'y avait que moi dans le lit. Vladimir avait dû partir quand je me suis endormie et j'étais contente qu'il ne soit pas là. Ses actions de la veille me revinrent. Pourquoi avait il agi comme ceci avec moi? Je ne comprenais pas, il a fait tuer Corey sous mes yeux, puis il se comporta envers moi comme si j'étais une petite chose fragile. Ne se rendait il pas compte que c'était de sa faute si j'avais été un zombi pendant plusieurs jours? Une colère nouvelle s'infiltra dans mes veines et la torpeur qui s'accrochait encore fermement à moi s'effaça complètement. Avant cet incident, Vladimir et son frère m'inspirait peur, crainte et quelque part, respect; mais maintenant, je ne leur vouai qu'un mépris et une haine sans limite. Je n'avais qu'une envie, les faire payer de ce qu'il avait fait à Corey.
La porte de ma chambre s'ouvrit avant même que je pu mettre un pied hors du lit. Vassili apparu dans l'entrée.
"Tu as une meilleure tête qu'hier." me dit-il concerné. "Met toi quelque chose sur le dos et suis moi."
Ayant une confiance nouvelle retrouvée et alimentée par ma colère, je le dévisageai et lui dis avec aplomb: " Et si je dis 'non'? Si je ne veux pas te suivre?"
"Je serai donc obligé de te porter ou de te trainer jusqu'à destination." me lança-t-il avec air de défi. Ne voulant pas le relever, je partis vers le dressing, attrapai un short en coton et m'y glissai dedans. Le t-shirt dans lequel j'avais dormi ferai l'affaire pour l'instant. Une fois habillée, je me dirigeai vers la porte, m'arrêtai devant lui et lui fit signe de passer devant pour que je le suive où il voulait m'emmener.
Il m'escorta jusqu'au grand salon/salle à manger. Il n'y avait personne dans la pièce mais Vassili m'invita à m'assoir autour de la grande table qui était dressée devant moi pour le petit déjeuné. Il y avait de quoi nourrir un régiment avec tout ce qu'il y avait ici et n'ayant mangé qu'un bol de soupe en trois jours, mon estomac se mit à gronder violemment. Vassili lâcha un petit rire en entendant le son et je baissai la tête, embarrassée.
"Commence à manger, si tu as faim." m'indiqua-t-il avant d'aller s'installer sur un canapé proche. Je ne me fis pas prier. Je trouvai le café et m'en versai une grande tasse. Devant moi, il y avait le choix, mais j'optai pour des œufs brouillés, du bacon et des pancakes. J'en pris une pleine bouchée avant de laisser un long soupir de contentement s'échapper de mes lèvres.
Un bruit se fit entendre derrière moi, mais croyant que c'était Vassili, je continuai à dévorer mon repas sans faire attention. D'un coup, Vladimir, habillé d'un pantalon de survêtement et d'un simple t-shirt blanc, apparu dans mon champ de vision et je me figeai, la fourchette à mi hauteur entre l'assiette et ma bouche. Je la reposa avant que mes mains tremblantes ne la lâche. Je regardai le nouvel arrivant avec un regard noir, la colère prenant le pas sur ma raison.
Il congédia Vassili, qui se leva sans dire un mot et quitta la pièce. Vladimir me regarda et s'installa à un bout de la table et se versa une tasse de café. Je baissai les yeux sur ma propre tasse, l'estomac maintenant noué, ne voulant pas le regarder, mais je sentais qu'il me fixait. Il prit une gorgée de sa boisson.
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Si seulement...
RomanceUne vie tranquille et normale, alliant fac, boulot, amis et indépendance, voilà tout ce que j'avais rêvé, moi Théodora Jones, d'avoir à 20ans et c'est que j'avais. J'aurai voulu vivre dans l'insouciance de la vingtaine quelques années de plus mais l...