Chapitre 15

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Après avoir été présenté comme étant une amie de Vladimir, ce dernier me garda près de lui, une main posé sur le bas de mon dos. Les invités parlaient de tout et de rien, mais pas du business dans lequel ils trempaient tous. À l'écart du groupe où Vladimir et moi étions, je repérai Ludmilla et Alexei. Elle avait son bras enroulé autour de celui d'Alexei et lui parlait au creux de son oreille. Pendant qu'elle murmurait, elle avait une œil planté sur moi. Son regard me mettait mal à l'aise, je ne savais pas ce qu'elle avait contre moi, mais je ne voulais pas le savoir. Je n'avais pas envie d'avoir d'autres ennuis avec qui que se soit.

Elle lâcha Alexei et se dirigea vers notre petit groupe. L'oncle de Vladimir, Mikhail Dimitriev, un homme aux cheveux grisonnants, d'une soixantaine d'année plutôt petit et trapu, attrapa Ludmilla par la taille. Celle-ci lui fit un grand sourire quand il me la présenta comme la fille d'un ami très proche de la famille et qu'il aimerai qu'un jour elle soit mariée à une des frères Dimitriev. L'idée qu'elle puisse être mariée à Vladimir me fit remuer sur place. Ludmilla le remarqua et afficha un sourire suffisant sur son visage. Elle se dégagea de l'étreinte de Mikhail et vint prendre le bras de Vladimir en me poussant au passage. J'en profitai pour m'excuser et partis à la recherche d'une salle de bain. Je sentis le regard de Vladimir dans mon dos quand je quittai la pièce.

Je trouvai ce que je cherchai après 5minutes et m'engouffrai dedans. Je m'appuyai contre le lavabo pour mettre au clair mes pensées. Pourquoi ça me dérangeait autant le comportement qu'avait Ludmilla envers Vladimir? Ce n'était qu'un kidnapper, tueur et boss d'un groupe mafieux, cela ne devrait pas me déranger. Et pourtant si.

Alors que j'étais en pleine réflexion sur moi-même, on frappa à la porte. Je la déverrouillai et trouvai Vladimir, l'épaule posée contre le mur, les bras croisés sur son torse. Il me regardait intensément. J'allai pour passer à côté de lui pour sortir de la salle de bain, mais il me bloqua le passage. Il m'attrapa par les épaules et me plaqua contre le mur où il était installé quelques secondes auparavant. Il déplaça une de ses main contre le mur et glissa l'autre contre ma joue. Inconsciemment je m'y appuyai. Il caressait ma peau gentiment et se pencha sur moi. Ses lèvres rencontrèrent les miennes, légères comme une plume. Il recula un peu et fixa ses yeux dans les miens. L'instant paraissait s'éterniser, quand il replanta un baiser plein de passion sur ma bouche. Il passa une de ses mains sur ma hanche et l'autre contre ma nuque. Il m'attira à lui et me colla contre son corps. Je répondis en attrapant le col de sa veste et l'attirai plus près. Le baiser devint torride quand sa main quitta ma hanche pour attraper mes fesses. Ils les serra légèrement. Et là, venu de nul part, les paroles d'Alexei tintèrent dans mon cerveau: 'nouveau jouet'. Je lâchai ma prise sur sa veste et rompu le baiser.Je regardai mes pieds ne voulant pas croiser ses yeux bleus. Il me relâcha de son emprise passionnelle et replaça ses mains contre le mur, me plaçant dans une cage faite de son corps.

"Tu ne disais pourtant pas non l'autre soir." Sa voix était teinté de colère et déception. " Si j'ai bon souvenir, tu m'as presque supplié de te prendre."

Je sentis le sang me monter au visage à l'évocation de ce fameux soir. Il m'attrapa le menton pour que je le regarde mais je me dégageai en tournant la tête sur le côté.

"Tu le prends comme ça? Très bien." me dit-il, irrité. "Suis moi, on nous attend pour passer à table." Il marcha dans le couloir, le corps tendu de fureur. Je suivis derrière, la tête baissée, presque honteuse. Honteuse d'avoir couché avec lui, honteuse de l'avoir repoussé à l'instant, honteuse d'avoir repensé aux mots d'Alexei, honteuse de ne pas savoir si ces mots étaient vrais ou non. J'avais aimé qu'il me rejoigne dans la salle de bain, j'avais aimé qu'il m'embrasse. Alors pourquoi l'avoir repoussé? Je n'étais que confusion.

Arrivés à table, Vladimir tira une chaise pour que je m'assoie et s'installa à mon côté. Tout le monde était déjà attablé, ils n'attendaient plus que nous. Alexei, se trouvant à ma droite se pencha vers moi, "Et bien! Vous étiez long! Qu'est ce que vous faisiez?" me demanda-t-il avec un grand sourire suspicieux placardé sur son visage. Je ne répondis pas, ne voulant pas qu'il demande des détails. Il avança sa bouche plus près de mon oreille et murmura, "Tu n'as pas besoin de me répondre, je me doute qu'il s'est passé quelque chose entre toi et Vlad. Mais un petit conseil, ne t'attache pas trop, tu risques d'être déçu." Je lui lançai un regard interrogatif pour savoir de quoi il parlait, mais il ne dit plus rien, il se contenta de jeter un coup d'œil à Ludmilla. Je compris immédiatement que ce qu'il venait de dire la concerné. Je me demandai quelles étaient leurs relations à tous les deux.

Je fus tirée de ma réflexion par la main de Vladimir se posant sur une de mes cuisses. Après les paroles d'Alexei j'étais plus que perdue, donc j'essayai de le repousser mais il ne bougeait pas et ne voulant pas faire une scène au milieu de tous ces gens, je respirai profondément et supportai sa main sur ma cuisse le restant du repas.



Le repas fut sans évènement majeur, Mikhail fit des blagues auxquelles tous les convives se forçaient à rire, Ludmilla passa son temps à faire les yeux doux à Vladimir et à me lancer des regards meurtriers, les plats étaient bons et raffinés et le vin aussi.

Quand le déjeuné fut terminé, Vladimir me guida hors de la villa et me fit m'installer dans sa voiture puis prit à son tour sa place derrière le volant. Le voyage de retour se fit dans un silence tendu. Vladimir devait m'en vouloir de l'avoir repoussé plus tôt et moi, je ruminai encore et encore les paroles d'Alexei.

Il se gara devant l'entrée de son cottage. J'ouvris la porte passager et sortis vite du véhicule, ne lui laissant pas le temps de déboucler sa ceinture de sécurité. La porte de la maison s'ouvrit laissant apparaitre Vassili. Ce dernier se dirigea à grand pas vers Vladimir et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Ce ne devait pas être une bonne nouvelle, vu la tête que fit Vladimir à l'instant où Vassili parla.

"Vassili, conduit Théodora à l'intérieur. Tu la surveilles jusqu'à mon retour." ordonna Vladimir.

"Oui, Monsieur." répondit Vassili.

Il m'intercepta par le coude et me guida à l'intérieur. Je tournai la tête pour voir Vladimir se rassoir dans sa voiture, mettre le contact et partir en trombe. Une fois dans la maison, je me tournai vers Vassili.

"Qu'est ce qu'il se passe?" m'enquis-je.

"Rien qui te concerne, Théodora." Il semblait préoccupé, sûrement un problème dans leur business et n'étant pas particulièrement curieuse, je ne poussai pas l'interrogatoire.

Je farfouillai dans l'immense bibliothèque qui couvrait un mur du salon et choisi un livre pour passer le temps. Je m'installai dans un fauteuil moelleux et commença ma lecture.

L'après midi passa. Vladimir n'était toujours pas revenu et Vassili passait son temps au téléphone.

Le soir arriva, Irina, l'aide ménagère et cuisinière de la maison, m'apporta mon diner. Je mangeai seule dans la salle à mangé qui me paraissait maintenant bien trop grande. Irina partit de la maison après avoir fait la vaisselle de mon repas et je me sentis encore plus seule dans ces lieux qui m'était inconnu. Vassili jetait un œil sur moi de temps en temps pour vérifier que tout aller bien, mais était trop occupé pour discuter avec moi. Je décidais donc d'aller lire dans mon lit.

Au bout de deux heures, j'éteins la lumière et m'installai confortablement sous les couvertures avant de m'endormir.



Un bruit se fit entendre, mais dormant à moitié, je n'ouvris pas les yeux. J'entendis des pas arriver près de mon lit et sentis qu'on assied sur le bord du matelas. La personne parla en russe et je reconnus Vladimir, sa voix était douce. Il se pencha dans ma direction et caressa gentiment mes cheveux. Puis il s'allongea derrière moi et me pris dans ses bras. Je pensai qu'il allait faire quelque chose d'autre mais quelque secondes plus tard, je l'entendis ronfler doucement. J'étais maintenant pleinement réveillée, les yeux grands ouverts et me retrouvai dans l'incapacité de bouger et dans l'impossibilité de me rendormir.

Si seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant