Chapitre 11

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Corey était là, à quelques mètres de moi, mais ne pouvait me voir comme j'étais toujours dans la voiture et que ses vitres étaient teintées.
J'observai la scène qui se jouait devant moi sans en entendre les dialogues. Corey était à genou face à Vladimir, il avait le visage couvert de sang, son nez semblait tordu et son œil droit fermé tellement il était gonflé. Que lui était-il arrivé pour qu'il soit dans cet état? Cela faisait seulement une semaine que je ne l'avais pas vu et je le reconnaissais à peine.

Alexei dit quelque chose à mon ami, mais ce dernier ne répondit pas, ce qui lui valu un coup de pied dans l'épaule. Le coup le déstabilisa et il s'effondra sur le sol. Alexei se mit face à lui, s'accroupit pour se mettre à sa hauteur et l'attrapa par les cheveux pour le redresser. Vladimir n'avait pas bougé de sa place et fumait tranquillement son cigare sans rien dire, comme si ce qui se passait devant ses yeux était la chose la plus banale au monde.

Ce qui était le plus frustrant, c'était de ne pas pouvoir entendre ce qu'il se disait. Malgré mes mains entravées par les menottes, j'essayai d'ouvrir la portière, mais celle-ci était fermée. Je voulu descendre la fenêtre mais étant électrique, sans les clés, je n'avais aucune chance qu'elle bouge, elle aussi. Je regardai donc le spectacle sans rien pouvoir faire, juste observer.

Un homme en costume noir et aux cheveux en brosses s'approcha des frères Dimitriev et de plus particulièrement Vladimir. Il lui tendit un objet, que Vladimir saisit, puis l'homme déclara quelque chose en pointant Corey du doigt. Le regard de Vladimir s'assombrit mais un léger sourire se forma au coin de ses lèvres. Il regarda l'objet intensément avant de le rendre à l'homme qui le lui avait donné. Ce dernier se dirigea vers un autre homme tenant un ordinateur portable dans les mains. Il récupéra l'objet, qui s'avéra être une clé USB et l'inséra dans un port de l'ordinateur portable.
Il y eu une attente interminable où tout le monde semblait tendu. Puis l'homme à l'ordinateur releva la tête de son écran et fit 'non' de la tête.

À cet instant je compris que la clé USB avait dû être récupéré dans les affaires de Corey, mais que celle-ci ne contenait pas ce qui était attendu. La panique commença à prendre le pas sur moi. Je commençai doucement à m'agiter sur mon siège.

C'est alors que je vis Vladimir s'adresser à Corey, qui se crispa immédiatement et lui dit quelque chose. Il semblait supplier Vladimir. Ce dernier mit ses mains dans ses poches et parla à Alexei, qui se releva.

Alexei, un sourire démoniaque plâtré sur le visage,  saisit son arme à l'arrière de son pantalon de costume, pointa le canon vers la tête de mon ami et lui dit quelque chose. Corey tourna la tête en direction de la voiture dans laquelle je me trouvais. Il avait du lui dire que j'étais ici. Le regard de Corey était paniqué et je l'entendit hurler "NON, PAS ÇA!"  

Puis Alexei tira.

Tout semblait se passer au ralenti. J'entendis le bruit effroyable du coup de feu et vis le corps de mon ami s'effondrer au sol, sans vie. Un nouveau hurlement se fit entendre, puis un autre et encore un autre. Ils venaient du fond de ma gorge. Ils sortaient sans que je m'en rende compte. J'avais l'impression qu'il y avait deux moi: La première était hystérique, hurlait et essayait d'enfoncer la porte du véhicule pour pouvoir en sortir et courir auprès du corps inanimé de Corey. Et la deuxième était là, amorphe, ne réalisant toujours pas ce qui venait de ce passer. Ne voulant pas réaliser.

La portière s'ouvrit, mais je n'y étais pour rien. Tous les coups d'épaules, de pieds que j'avais pu lui asséner ne l'avait pas faite bouger. C'était Vladimir qui l'avait ouverte. Je me jetai sur lui, le frappai de mes petits points, lui hurlai dessus des choses incohérentes mais rien de ce que je pouvais lui faire ou dire ne l'ébranla. Ma respiration était devenue incontrôlable, elle s'accéléra de plus en plus, ne laissant plus le temps à l'oxygène de pénétrer mon corps. Je m'écroulai sur le sol à bout de force. Je cru entendre quelqu'un dire que je faisais une crise de panique. Tout semblait flou. Tout semblait lointain. Et tout devint noir.

Si seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant