Si seulement...

Chapitre 21

Je me réveillai encore endolori, mais la souffrance était moins forte que quelques heures auparavant. Je me levai et trouvai mes vêtements posés sur une chaise. Je me rhabillai et me dirigeai vers la porte de la chambre en quête de Vladimir.

Je me retrouvai dans un couloir bien trop connu. Tout ce que j'avais vécu dans ces lieux me hantait encore. Je pris mon courage à deux mains et partis en direction du bureau de Vladimir. Arrivée devant la porte, j'inspirai un grand coup et frappai. Mais rien, aucune réponse. Je saisis la poignet et la tournai, mais la porte était verrouillée. Mais où était-il? pensai-je. Peut être dans le salon. Je tournai les talons et me dirigeai dans cette direction.

Arrivée à destination, je ne remarquai personne. Il était peut être sur la terrasse. J'avançai lentement et ne trouvai personne non plus là bas. Quand je me retournai, je me rendu compte qu'on m'observait. Dans un coin du salon, appuyé contre un mur, un homme était là. Je ne le reconnus pas immédiatement. Mais en m'approchant d'un pas, je reconnus l'immense figure qui me regardait. Alexei. Je ne l'avais pas revu depuis bien longtemps et ma vie s'en portait parfaitement bien. Je me figeai sur place mais celui-ci bougea et s'approcha de moi d'un pas nonchalant. Il se plaça face à moi et me dévisagea.

"Tu as mauvaise mine, Théo. Mais je suis content de te revoir." s'enjoua-t-il.

Je ne dis rien, j'étais sous le choc. Cet homme m'angoissai. Il s'avança encore et se pencha vers moi pour m'enlacer.

"Tu m'as manqué, tu sais?" me susurra-t-il près de mon oreille.

Le son de sa voix me fit frissonner. Lui ne m'avait pas du tout manqué et comment pouvait-il dire cela alors qu'il avait placé un canon sur ma tempe. Il relâcha son étreinte et comme à son habitude, il passa son bras autour de mes épaules. Je n'essayai même pas de me dégager, je savais que c'était inutile, sa prise était trop forte et j'avais encore bien trop mal dans tout le corps pour me débattre.

Ne répondant pas à ce qu'il venait de dire, je changeai de sujet:

"Où est Vladimir?"

"Ah mais bien sûr que tu le cherches! Je vois que vos rapports ont évolués." se moqua-t-il. Il ne répondait pas à ma question. " J'ai appris ce qu'il s'est passé hier soir. C'est terrible que quelqu'un vous est percuté. Je suis bien content qu'aucun de vous ne soit sérieusement blessé." me dit-il, faussement inquiet.

"Où est-il?" réitérai-je ma question, passablement agacée.

"Aucune idée." me dit-il en haussant les épaules.

À cet instant, plusieurs hommes habillés de costume noir arrivèrent dans la pièce, suivis de Vladimir, vêtu d'un manteau et d'un costume sombre en dessous. Il avait les cheveux plaqués en arrière. Cet accoutrement me rappelai celui qu'il portait le jour où Corey fut assassiné par l'homme qui avait un bras autour de mes épaules. Le mafieux dans toute sa splendeur. 

"Le voila!" s'exclama Alexei, en désignant son frère du la main.

"Alex, ton bras!" grogna Vladimir.

"Oops!" fit son frère avec un faux sourire penaud, et en me relâchant enfin. " Tu as trouvé ce que tu cherchais? " lui demanda-il plus sérieusement.

"Pas encore, mais nous en parlerons plus tard. Va m'attendre dans mon bureau, j'arrive." lui répondit Vladimir.

Alexei ne répondit rien et se dirigea vers la sortie en me lançant un coup d'œil en partant. Les autres hommes avaient déjà évacué le lieux sans que je ne m'en rende compte. Je me retrouvai seule à seule avec Vladimir. Celui-ci se dirigea vers moi, plaça ses mains sur mes joues en les caressant et me força à le regarder.