Cette nuit là ne fut pas de tout repos. La première partie de la nuit, je ne trouvai pas le sommeil, bouleversée par ce qu'il s'était produit quelques heures plus tôt et quand je sombrai enfin, je rêvai des évènements de la soirée. Je me réveillai en sursaut et après plusieurs minutes à me calmer, je réussissais à regagner le sommeil, tout ça pour rêver d'Alexei, qui rentrait en douce dans ma chambre et me tirer dans la tête pendant que je dormais. Après m'être réveillée trois fois en sueur suite à ces cauchemars, j'en suis venu au fait que je ne dormirai plus cette nuit là et que j'allais attendre le matin avec impatience blotti dans mon lit avec les couvertures comme seules protections.
Vers 7h du matin, je me débattis avec mes couvertures pour sortir du lit. Il faisait froid à cette heure-ci, je frissonnai en farfouillant dans mes affaires pour trouver un gros pull, leggings et une grosse paire de chaussettes en laine.
Je sortis dans le couloir et trouvai Vassili à son poste près de la porte de ma chambre. Il avait de grosses poches sous les yeux et son teint était blafard, ce qui montrait sa fatigue. Il leva un œil sur mon passage. Il m'arrêta en m'attrapant par le coude.
"Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé hier soir, Théodora." me dit-il sincèrement.
"Pourquoi? Ce n'est pas de ta faute." lui répondis-je. " Ce psychopathe a entendu ce qu'il a voulu entendre, quitte à changer le sens de ce qui avait vraiment été dit. Ne te blâme pas." lui assurai-je.
Il hocha la tête et me fit un faible sourire fatigué en me relâchant le bras. Il se leva de son siège et me suivit en bas.
Attablés dans la salle à manger, Vladimir et Alexei discutaient autour d'une tasse de café. Je me figeai à l'entrée de la pièce. Mais Vassili, qui me suivait de près, n'eut pas le temps de s'arrêter et me rentra dedans, ce qui fit s'étaler mon corps de tout son long sur la moquette. Les deux hommes à table tournèrent, d'un même mouvement, leur tête vers la provenance du bruit et me virent en train d'essayer de me relever. Les lèvres de Vladimir esquissèrent un léger sourire, quant à Alexei, il riait franchement. Vassili s'excusa et m'aida à me remettre sur pied.
Une fois debout, l'embarras d'être tombé s'évanouit aussitôt et fût remplacé par la peur. Je ne pensais pas que j'allais revoir Alexei si vite après les évènements de la veille. Et il était là, comme si de rien n'était, à boire son café.
Inconsciemment, je me cachai derrière Vassili, trop effrayée pour faire un pas de plus vers la table où le monstre psychopathe se trouvait.
"Allons, Théo, n'ait pas peur de moi, je ne vais rien te faire." rigola Alexei.
De ma cachette improvisée, je lui lança un regard noir et fis demi tour pour retourner me cacher dans ma chambre. Mais c'était sans compter sur Vladimir qui me cloua sur place avec son ton autoritaire.
"Viens ici, Théodora." Mais je ne fis aucun mouvement pour satisfaire sa demande. "Vassili." gronda-t-il.
C'est alors que Vassili m'attrapa par la taille et me souleva pour me porter jusqu'à une chaise et me fit m'y assoir de force. Je lui jeta un regard, le suppliant de ne pas me laisser seule ici. Il me chuchota un 'désolé' à l'oreille avant de quitter la pièce. Je m'enfonça au fond de mon siège, les bras croisés sur ma poitrine et le regard rivé sur mes genoux.
"N'aies rien à craindre, personne ici ne te fera de mal, n'est ce pas Alexei?" commença Vladimir. Alexei ne répondit rien, ce qui n'était pas franchement rassurant. Je levai un œil et vis Alexei qui me regarder intensément, il ne souriait plus, son visage ne montrant aucune émotion. Il secoua faiblement la tête et saisit le journal à côté de lui et commença à le lire, oubliant le reste de monde.
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Si seulement...
RomansaUne vie tranquille et normale, alliant fac, boulot, amis et indépendance, voilà tout ce que j'avais rêvé, moi Théodora Jones, d'avoir à 20ans et c'est que j'avais. J'aurai voulu vivre dans l'insouciance de la vingtaine quelques années de plus mais l...