J'essuie la buée sur le miroir avec ma main et observe ce sourire complétement crétin qui ne me quitte plus. Depuis qu'elle est rentrée, il est là et ne semble pas vouloir mettre les voiles. Voilà deux semaines qu'elle est de nouveau là, près de moi, et je pense n'avoir jamais été aussi heureux. Ça se voit sur ma gueule. Je vis dans le monde des Bisounours. Kévin me l'a balancé plusieurs fois. Avant je l'aurais envoyé chier. Aujourd'hui ça me fait marrer.
J'enfile un short de bain, en faisant l'impasse sur le haut comme d'habitude. Il fait une chaleur à crever, ce qui n'a rien d'étonnant puisque nous sommes quasiment mi-août. Une fois prêt, je sors de la salle de bain, quitte ma chambre puis dévale les escaliers. Une délicieuse odeur me parvient à mesure que je descends et je souris en apercevant Nine dans la cuisine. Elle s'est mis en tête en se levant de nous faire des gaufres et l'idée m'a immédiatement séduit. À pas de loup, j'avance vers elle et l'enlace par-derrière avant de plonger mes lèvres dans son cou pour y déposer une pluie de baiser. Surprise, elle lâche un petit cri, puis son rire s'envole dans la pièce et mon cœur avec.
Je me courbe légèrement et cale mon menton sur son épaule sans la lâcher, puis observe ce qu'elle fait attendrie en voyant sa moue concentrée.
— Tu t'en sors ?
Elle glisse un regard sur moi et me vole un doux baiser avant de me sourire.
— Tu doutes de mes talents de cuisinière ? ricane-t-elle.
Je secoue la tête tout en la gardant contre moi. C'est plus fort que moi, j'ai besoin de la sentir proche. De son contact et de son parfum.
— Jamais de la vie, je suis sûr que ça va être délicieux.
Elle pose une gaufre sur le petit tas qu'elle a déjà commencé à disposé sur une assiette, puis met la dernière à cuire.
— Tu veux un coup de main ?
Elle acquiesce tout en léchant son pouce où elle a mis un peu de pâte et sans pouvoir m'en empêcher, j'arque un sourcil. Ce geste est tellement sexy sur elle que ça déclenche une vague de frissons. Ce qui se passe dans mon short en témoigne aussi.
— Tu veux bien préparer les boissons ?
J'opine d'un mouvement de tête et m'écarte à regret.
— Chocolat ou jus d'orange ?
Elle réfléchit et je souris en la voyant face à son dilemme matinal.
— Ou les deux, suggéré-je.
— Un jus d'orange, il fait chaud, finit-elle par se décider.
J'attrape un verre dans le placard que je remplis, puis me fais couler un expresso tout en sifflotant. Du coin de l'œil je l'observe se déhancher doucement sur le fond de musique qu'elle a lancé sur l'enceinte du salon et comme à chaque fois, je la trouve sublime. Dans mon t-shirt, bien trop grand pour elle, qui lui arrive à mi-cuisse, je me surprends à adorer la voir porter les fringues. Comme tout le reste, je trouvais ça débile que des mecs puissent s'extasier devant ce genre de spectacle. À trouver ça rassurant. Finalement, à la voir comme ça, je comprends, maintenant. En la voyant porter mes vêtements, je me sens de pouvoir dire que cette fille-là, m'appartient, que je l'aime et qu'elle m'aime. Qu'on ne fait qu'un. C'est peut-être débile, mais c'est comme ça. Je le vois comme ça. Et, je pense que c'est pas prêt de me passer.
— C'est prêt ! annonce-t-elle en se tournant vers moi en tenant l'assiette.
Je sors un plateau, où nous disposons le tout, puis le porte jusque sur la terrasse. Depuis qu'elle est rentrée, nous avons pris l'habitude de prendre le petit déjeuner au soleil. Ça change mes habitudes, mais j'adore cette nouvelle routine. Ce sont comme des points de repères, qui, mine de rien me font du bien. M'aide à me canaliser. C'est comme si j'essayais de rejoindre un chemin que je connaissais déjà mais duquel je m'étais égaré. Il m'arrive encore de le faire d'ailleurs, mais moins qu'avant.
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𝕋𝕠𝕘𝕖𝕥𝕙𝕖𝕣 𝔽𝕠𝕣𝕖𝕧𝕖𝕣 Tome 2
RomansaDe l'amitié à l'amour on dit souvent qu'il n'y a qu'un pas... Qu'une fois les peurs dépassées, les limites franchies et les sentiments avoués, une relation est censée être plus facile... Mais tous le monde sait que rien est simple. Que les sentime...