Ma valise posée à mes pieds, je serre ma cousine dans mes bras pendant que le haut-parleur hurle pour la dernière fois que les passagers du train que je dois prendre, doivent monter.
— On se revoit vite, assure-t-elle comme pour se donner le courage de me laisser partir.
Je m'écarte doucement et acquiesce en lui souriant. Le cœur n'y est pas, mais je sais aussi ce qui m'attend chez moi.
— Oui, dès qu'on peut, on organise ça et tu viens à la maison.
Elle inspire profondément et je l'observe avec bienveillance.
— Tu verras, ça va vite passer.
Une dernière étreinte et je ramasse mon bagage pour ensuite passer les portes coulissantes du wagon qui m'a été attribué. À l'intérieur, je cherche le numéro de mon siège et une fois repéré, m'installe confortablement après avoir hissé ma valise au-dessus de ma tête à l'endroit prévu à cet effet.
À travers la vitre j'observe ma cousine qui me fait déjà signe de la main pour me dire au revoir et je l'imite. Le train ferme ses portes et il démarre lentement. Le cœur lourd, je regarde Célia qui s'éloigne à mesure que le TGV avance, jusqu'à ce que sa silhouette ne devienne plus qu'un point au loin. Le plus dur est passé. Nous nous reverrons vite j'en suis certaine. Pour l'heure, c'est une tout autre émotion qui me submerge. Je vais le revoir. Enfin. Yann n'est plus qu'à deux heures de moi. Je sais qu'il ne sera sûrement pas à la gare, mais plus les minutes passent et plus je sens que je me rapproche de lui.
J'attrape mon portable dans la poche arrière de mon short en jean, puis comme convenu, je lui envoie un message. Il ne pourra pas me répondre, il se trouve déjà sur le lieu de sa compétition de karaté, mais il a insisté pour que je le prévienne dès que je serais dans le train. Histoire d'être rassuré. De savoir que je reviens vraiment. Il a apparemment eu peur que je repousse mon départ lorsque je lui ai dit que Célia allait me manquer. Je pense qu'il ne se rend pas compte à quel point, lui, m'a manqué durant tout ce temps.
Moi : * Je suis dans le train, j'aimerai déjà être arrivée 💓*
J'envoie mon SMS et cale ma tête contre la vitre. Le paysage défile sous mes yeux et plus les minutes passent, plus j'ai la sensation que le temps ne s'écoule pas assez vite. Que le TGV n'est pas assez rapide à mon goût. Une petite voix dans ma tête me souffle que je devrais dormir pour que le temps file plus vite et je finis par l'écouter après avoir réglé une alarme sur mon téléphone afin de ne pas rater mon arrêt. Je suis douée pour ça, et la dernière fois que ça m'est arrivé, ça aurait pu très mal finir. Les premières minutes, je somnole, mais rapidement, je tombe dans un sommeil plus lourd. Les soirées se sont enchaînées à un rythme infernal et j'ai adoré ça. Seulement, maintenant j'ai l'impression d'être vidée de mes forces. Comme lors un décalage horaire après un voyage. Alors, je me laisse volontiers aller à un repos que je pense avoir bien mérité. Le brouhaha des passagers s'évanouit peu à peu et me voilà au calme, bercée par les secousses du train.
Après un moment qui m'a paru bien plus court qu'il ne l'aurait été si j'étais resté éveillée, mon téléphone me ramène à la réalité. J'ouvre les yeux pour arrêter la sonnerie qui m'indique que je suis presque à destination et prends le temps d'émerger. Je jette ensuite un coup d'œil par la fenêtre et reconnais le paysage et quelques immeubles qui apparaissent plus loin.
Le train ralentit puis s'arrête, pendant que mon cœur, lui, s'emballe. Nous y sommes. Dans quelques minutes, je le verrai. Je me redresse, attrape ma valise, puis une fois dehors, tente de repérer Kévin parmi la foule. Je suis petite et franchement ça n'aide pas. Pourtant, entre deux voyageurs, j'aperçois son sourire et son regard espiègle. Lui m'avait déjà repéré et il avance vers moi.
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𝕋𝕠𝕘𝕖𝕥𝕙𝕖𝕣 𝔽𝕠𝕣𝕖𝕧𝕖𝕣 Tome 2
RomanceDe l'amitié à l'amour on dit souvent qu'il n'y a qu'un pas... Qu'une fois les peurs dépassées, les limites franchies et les sentiments avoués, une relation est censée être plus facile... Mais tous le monde sait que rien est simple. Que les sentime...
