Chapitre 9 - Yann

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— T'es sûre que je peux fermer la valise ? T'as rien zappé ?

J'ai proposé à tout le monde un week-end à la maison de la plage et sans surprise, ils ont tous accepté. Nine passe la tête dans l'encadrement de la porte de la salle de bain et me sourit.

— Oui, c'est bon, tu peux fermer, je pense qu'on a tout. Bordel, on est à la bourre, j'ai horreur de ça.

Je ris doucement et hausse les épaules.

— Pour une fois que ce sera nous. Puis, c'est ta faute.

Elle apparaît à nouveau dans l'embrasure et pose ses poings sur ses hanches.

— Comment ça ma faute ?

Je lui lance mon regard de sale gosse et lève un sourcil.

— Tu m'as pris en otage ce matin. Sinon on aurait quitté le lit bien plus tôt.

Elle m'observe bouche bée et plisse les yeux. J'adore quand elle fait ça. Et, j'adore quand elle rougit comme ça.

— Tu... t'es pas croyable ! C'est toi qui n'as pas voulu me lâcher !

Je me marre tout en posant le bagage près de la porte de ma chambre.

— Je sais, mais eux non. Et, s'il faut servir une excuse, pour une fois, ce sera ta faute.

— Et avec ta gueule d'ange, ils te croiront sur parole, forcément.

Je la fixe et sourit comme un crétin.

— Va savoir, je peux toujours essayer.

Elle soupire et disparaît à nouveau, tandis que je reçois un énième message de Kévin qui me demande ce qu'on fout. Apparemment Emilie qui se trouve avec lui commence à manquer de patience. Ça, c'est pas un scoop. Elle n'en a jamais eu.

— Va falloir qu'on se bouge. Ils nous attendent.

— Non sans blague, ricane-t-elle.

Elle traverse la chambre au pas de course et je la suis du regard, amusé. Lorsqu'elle attrape l'anse de la valise et manque de rester sur place tellement elle l'a chargée, je me retiens de rire et la rejoins pour la lui prendre des mains.

— Laisse je vais la porter.

Elle se hisse sur la pointe des pieds et me vole un baiser. Trop rapide à mon goût et pas assez démonstratif, je reste planté là, les lèvres tendues pour en réclamer un autre. Elle pouffe de rire en me voyant faire et secoue la tête exaspérée.

— Mon héros.

— Ouais, je sais.

Elle lève les yeux au ciel, puis, après m'avoir embrassé une seconde fois, nous regagnons le rez-de-chaussée. Je charge la valise dans le coffre du multivan, garé juste devant la maison et nous voilà partis. J'ai investi dans ce truc l'été dernier pour nos virés surfs avec Kévin et je ne regrette pas. Sept places, de l'espace pour mettre ce qu'on veut dans le coffre et les planches de surf rentrent toutes sur le toit.

Comme prévu, mon pote et Émilie nous attendent au point de rendez-vous convenus dans les Blocks. Je me promets de ne plus me plaindre des bagages trop chargés de ma copine, quand je vois Kév' qui porte deux grosses valises à bout de bras, plus son propre sac sur le dos.

— T'es sûre qu'elle aura assez ? plaisanté-je en glissant un regard sur Nine.

Je lui fais signe du menton pour désigner notre ami qui semble légèrement en chier et elle se retient de rire en se mordant les lèvres lorsqu'elle le découvre qui joue les grooms.

𝕋𝕠𝕘𝕖𝕥𝕙𝕖𝕣 𝔽𝕠𝕣𝕖𝕧𝕖𝕣 Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant