Vous avez dit sorcière ?

Pré au lard

Charlie observa le ciel perché à plusieurs mètres de hauteur assis sur son balai. L'entraînement venait de se terminer et pour une fois, il n'en était pas mécontent. Quand quelque chose le tracassait, il avait du mal à se focaliser sur autre chose. Heureusement, ça n'arrivait pas tous les jours sinon il aurait été bien embêté.

Il y avait cette idée qu'il ne parvenait pas à se sortir de la tête. Il y avait bientôt une sortie à Pré au Lard et il songeait à y inviter Ania. Il savait de source sûre qu'elle n'avait jamais été dans le village. Et c'était l'occasion ou jamais de l'y inviter. La raison de ses doutes résidait dans le fait que la sortie avait lieu quelques jours plus tard. La mi-février. Le lendemain du quatorze à défaut que celui-ci tombe un samedi.

Certes, il aimait bien, appréciait, la jeune femme, mais il n'était pas certain que ça soit une excellente idée. Évidemment quand il avait évoqué l'idée de cette invitation auprès de sa famille tout le monde avait fait le rapprochement avec la saint valentin. Sa mère en avait fait des tonnes. Le premier a évoqué une quelconque relation sachant qu'en plus, il leur avait déjà présenté la dites jeune femme et que tout le monde l'avait apprécié, elle prenait ça pour la confirmation qu'il y avait bel et bien quelque chose.

Insupportable.

Charlie était donc en conflit avec lui-même pour savoir s'il devait l'inviter ou non. C'est donc en trainant des pieds qu'il se rendit au repas du soir. Ania assistait un peu moins aux entraînements, il faisait bien trop froid pour rester assis dans les gradins et seuls quelques courageux s'y risquaient. Elle devait l'attendre à la table des Gryffondors. Il se hâta donc. Si elle n'était plus seule depuis qu'il en avait fait son ami, elle n'en restait pas moins isolée quand il n'était pas dans le coin.

Et dans leur année, il y avait une vipère parmi les lions. Il fallait donc être prudent. Elle s'en était pris suffisamment dans la figure, pas besoin de plus.

Il fila à sa salle commune déposer ses affaires et fila. Il mourait de faim. Entre l'entraînement physique et toutes les questions qu'il se posait : il dépensait bien trop d'énergie.

Il repéra bien vite la chevelure sombre de son amie quand il entra dans la grande salle. Elle avait le nez dans un livre d'arithmancie, Seiki était couché sur son sac et elle picorait il ne savait quoi d'un air distrait. Il s'installa face à elle, la faisant sursauter.

— Charlie ! Je ne t'ai pas vu arriver.

— Tu avais l'air absorbée par ton livre, la taquina-t-il.

— En effet, je l'ai trouvé à la bibliothèque, lui apprit-elle. C'est un peu plus avancé que ce que nous voyons en cours, mais vraiment intéressant. Miss Birdnest me l'avait conseillé lors de notre dernière conversation. Excuse-moi ! Ça a été ton entraînement ?

Il sourit.

— T'excuse pas ! Et oui très bien, tu fais bien de ne pas venir, il ne fait vraiment pas chaud et on revoit souvent les mêmes choses en ce moment. Mais on sera prêt pour le prochain match !

Elle sourit à son tour, ses yeux verts s'illuminant. Il la trouva belle. Il sentit ses oreilles chauffer en pensant cela. Il le pensait de plus en plus souvent.

— Un problème, Charlie ?

— Hein ? De ? Pas du tout !

Elle haussa un sourcil très peu convaincue. Son attention fut détournée par le sourire satisfait de Maddy. Décidément cette fille... Vraiment elle ne pouvait pas. Et la voir approcher de son sourire de vipère ne lui annonçait rien de bon. Elle grimaça, attirant l'attention de Charlie. Elle fit un mouvement de tête vers Maddy qui les observait.