Au Delà de la Tour

CHAPITRE 18 - Ce frère que tu n'es pas

Un sourire nait sur mes lèvres dès que je me retrouve face aux rings. Enfin. Deux semaines que je ne pouvais pas venir à cause de ce foutu accident. Alek à raison, mon père doit avoir peur de moi, et pour ça, rien de tel que la boxe. Mon père est la raison pour laquelle je me suis inscrite à la boxe, la boxe sera l'arme avec laquelle je battrais mon père.

Motivée, je cours vers les vestiaires et me change rapidement.

À peine ressortie, je salue tout le monde, dont mon coach.

— Comment vous allez Coach ?

— C'est à toi qui faut demander ça à ce qu'on dit.

— Ouais... D'ailleurs j'ai pris du retard, faut que je me remette en forme.

Le coach rigole gentiment.

— T'a qu'à monter sur un ring, j'arrive. Je vais gérer l'accueil un moment.

C'est vrai que les portes ouvertes du club ont commencées... j'avais oublié. J'acquiesce et part ainsi m'échauffer.

Sur le chemin, je croise plusieurs boxeurs que je connais bien, ils me souhaitent tous un bon retour. Je suis contente de les revoir ! Je ne connais pas tout le monde ici, mais un entraînement en commun, ça crée des liens. Je vois aussi de nouvelles têtes, sûrement de prochain adhérent au club. J'espère pour le coach que ces portes ouvertes auront du succès.

Je suis à peine arrivée près de mon ring fétiche que je vois qu'il est déjà pris. Un type est de dos et s'échauffe en lançant des crochets du droit. Quand il change de position et se retrouve face à moi, mon cœur loupe un battement. Merde...

— Salut.

— Ça va ? T'as l'air surprise de me voir.

— Oui. Enfin non, c'est juste que depuis tout ce qui c'était passé, j'avais presque oublié qu'on était dans le même club... Où du moins, je n'avais pas réalisé que cet endroit changerait aussi. Nous ne sommes plus des inconnus, je n'ai plus besoin d'hésiter à venir te parler ou t'observer de loin.

Il ricane.

— Je peux comprendre, je ne connais bien ce sentiment. C'est un truc qui nous lit, sœurette.

Soeurette... Sans savoir pourquoi, je suis choquée, et vexée.

— C'est moi ou t'a l'air d'un con sur ton ring, frérot.

Il se stoppe net fronce les sourcils. Là, c'est moi qui l'ai percuté. Je le regarde rester silencieux puis soupire avant de partir me trouver un sac de frappe. Tant pis pour l'entraînement avec le coach.

Cet idiot n'a même pas su quoi retorquer... ni même essayer de s'excuser ou de me rattraper, comme l'autre soir avec les bleus... Aurait-il plusieurs facettes ? Tant pis... Autant ne plus y penser. Il vaut mieux que je m'en prenne à ce sac de frappe.

20H00. 1H30 que je frappe et me défoule, ça fait du bien. Mais chaque chose à sa fin, malheureusement... J'aimerais bien rester plus longtemps, mais je me vois mal rentrer plus tard chez Valérie... Je salue les gars, ainsi que mon coach et sors du club.

Dehors, je retrouve Luka en train de fumer.

— Tu sais que c'est pas bon la clope juste après le sport ?

— Et ?

Ok... je n'essaie même pas de discuter, autant rentrer.

— Laura attend.