Au Delà de la Tour

CHAPITRE 21 - Crétin(s)

Aujourd'hui, Mercredi 17 Mai, 16h, je sors de ma salle de cours presque en courant. Toute la journée, je n'ai pensé qu'à une chose : la boxe. Je vais pouvoir revoir Luka, lui parler de ce que j'ai trouvé et me défouler.

Alek est avec moi, jusqu'à l'arrêt du bus, et jusqu'à ce que le bus arrive. Plus question d'être seule, à aucun instant. Même Alek n'est plus seul. Il a accueilli un coloc, Tom, un pote dont il est proche depuis le début de notre licence et qui est au courant de la situation avec mon père. Ils passent leur temps ensemble, et c'est lui qui a proposé la colocation. On a longuement hésité, mais Tom a su nous convaincre.

Nous ne sommes plus qu'à quelques mètres quand une voiture roule au ralenti près de nous. C'est alors que la fenêtre passagère s'ouvre.

— Tu montes ?

Je connais cette voix. Je regarde dans la voiture.

— Luka ? Tu m'as fait peur sale taré. Mais qu'est-ce que tu fais ici ?

— Ben j'ai repensé au fait que tu n'avais plus ta moto, à la galère que ça allait être pour toi de rentrer et d'être à l'heure pour la boxe, alors je me suis dit que je pourrais t'emmener, sauf si tu préfères prendre le bus ?

— T'a roulé jusqu'ici, juste pour avoir le plaisir de m'emmener à la boxe ?

— Ouais ! répond-t-il tout sourire.

Je soupire en secouant la tête. Je dis au revoir à Tom et Alek, les remercie et monte dans la voiture.

— Comment as-tu su que j'étudiais ici ?

Il hausse les épaules.

— On vit ensemble maintenant alors je suppose que tu as déjà dû me le dire.

Je plisse les yeux et lui lance un regard plein de suspicion.

— Si tu le dis.

Il sourit avant de tourner pour récupérer la nationale et rouler en direction de l'autoroute.

— Comment va ta mère ? - osais-je demander quelques minutes plus tard.

— Ça va, elle se remet doucement.

— Tu as réfléchi par rapport à ce dont on a discuté samedi ?

— J'ai quelques idées en tête oui.

Je le fixe en souriant, pleine d'espoir quant à ce qu'il va m'annoncer, mais rien ne vient.

— Luka ?

— Quoi ? dit-il, tournant brièvement la tête vers moi.

— Bah j'attends. Donne-moi tes idées.

— Oh ! Je te le dirais plus tard. Il faut encore que je réfléchisse, je ne suis pas sûr de moi. Et il faut que je le sois pour pouvoir te convaincre.

Je le dévisage sans rien dire.

— T'inquiètes pas, c'est rien de grave ou d'illégale !

— Bah ton suspens m'inquiète quand même...

Il sourit timidement.

— Bon et toi, t'a trouvé quoi ?

Je m'enthousiasme alors d'un coup, me réinstalle comme il faut sur mon siège et explique ce que j'ai trouvé.

— Une fois, ma mère à menacer mon père d'un article qui ruinerait sa carrière, je vais lui ressouffler l'idée.

— Tu vas lui expliquer pourquoi ?