Au gré des émotions

Justice amère

Justice amère, tu me condamnes à errer
Seule, dans le désert désolé
Et de givre, tu implores en chaque flocon
Pour ton âme le pardon.

J'ai de symboliques griefs,
Héritiers d'une lignée dont le fief
Se désintègre sous le poids des secrets,
Intègre, les clefs entre mes mains,
Je dois révéler vos vieux dessins.

Hélas, quel dilemme cornélien,
Qui va quitter les aimés, les siens,
Sous le signe de la colère ou du destin,
Qui va choisir le mal ou le bien,
Rejeter le noir canard, le moins-que-rien ?

J'aimerai pénétrer vos pensées
Prévoir tous vos mouvements, vos idées
Assurer sans crainte mes arrières
Comme en une fratricide guerre.

Avec un panache désespéré
Je me convainc de ma perte redoutée,
Je dois le dire, je dois le déclamer,
Qu'importe vos gémissements
Qu'importe dans mon coeur le déchirement,
La vérité, la justice tous doivent triompher
Sa mémoire, son amitié, mes principes je dois respecter
Autrement plus jamais moi-même je ne serais,
C'est ainsi que mon être sera refondé.

Mais la nature humaine étant imprévisible
De prévoir il est risible,
Je verrais le moment arrivé
Ce qui peut encore être sauvé
Du haut de la falaise, j'attrapperai
Les coeurs tendus tels des membres estropiés.

Cette douleur se cristallise,
Dans mon errance, je m'enlise
J'ai peur de cette glaçante éternité,
Où jamais plus, votre amour je n'aurais.

Seul recours, mon être entier
Choisiera la douleur, le chemin torturé
Pour forger mes futures ailes de phoenix,
De larmes, de feu et d'onyx.

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Ecrit le 23 janvier 2022