Chapitre 2

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Point de vue Laylana

Cela fait une semaine que je suis à Dakar et je n'ai toujours pas trouvé de travail. J'avais entendu dire que c'était difficile d'en trouver ici mais je ne savais pas que ça serait si compliqué. Les deux premières nuits, on a dormi dehors et c'étaient les jours les plus difficiles de ma vie. Je m'en voulais tellement de faire vivre ça à ma fille que je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Le troisième jour, j'ai aperçu un immeuble à côté du rond-point qui avait des chambres meublées à louer et j'ai pris une chambre directement. C'était à 25000 FCFA et j'ai dû payer les trois mois. C'était une très mais très petite chambre dans un appartement. Le loyer est même beaucoup trop cher pour ça. Ce jour-là , je ne suis pas retournée au regroupement. Mon cœur ne me le permettait pas. Je ressemblais à un zombie à cause des pleurs et personne ne voudra d'une personne comme moi chez elle. Je suis une personne très fière, qui montre rarement ses émotions mais là je n'en peux plus. Les épreuves se multiplient et je sais pas quoi faire. Je suis perdue dans cette ville avec personne à mes côtés. Si je crie à l'aide personne ne viendra à mon secours.

La jeune femme qui m'a aidée à la gare routière a été prise le même jour et on n'a pas eu le temps de parler davantage. Je sais juste qu'elle s'appelle Aby. Elle m'a écrit son numéro de téléphone sur une feuille pour que je l'appelle mais j'ai oublié mon téléphone à Rosso. Je ne veux même pas y penser parce que c'était un cadeau de Lamine et il y a aussi nos photos dedans. Il me restait de lui qu'un bracelet qu'il m'avait offert lors de notre mariage. Il était en or et je le garderai précieusement InchaAllah.

Il était 6h du matin et le soleil se levait timidement. Assia était contre moi entrain de dormir. Heureusement qu'il ne faisait pas froid en cette période. Je vérifiais mon sac qui était à côté et voir si tout était à l'intérieur. Je n'étais pas la seule à dormir dans cet appartement et il y avait toutes mes économies et l'argent que m'avait remis mon beau-père. Une heure après c'était le réveil pour mon bébé. Elle ne se réveille pas la nuit et je rends grâce à Dieu tous les jours pour ça. Je joue un peu avec elle puis lui donne le sein. C'est un bébé très calme de nature. Pour la douche, c'est une salle de bain et des toilettes extérieures. Mais vu que je me réveille tôt, j'ai le privilège de faire partie des premiers à passer. Comme aujourd'hui. Et évidemment je me douche avec ma fille.

Assis sur le dos, sac sur les épaules, je sors de l'immeuble une heure plus tard. J'ai décidé d'aller au regroupement. Je ne veux pas baisser les bras. Si je trouve pas aujourd'hui ça sera pour un autre jour. Arrivée sur les lieux, je ne trouve pas beaucoup de femmes. Je souffle de soulagement. J'aurai plus de chance. Je les salue et m'assois à mon tour.

Vers 13 heures, une magnitude voiture se gare devant nous. C'était une grosse voiture noire bien lisse, propre, vitres teintées. Elle fait splendide. Tellement splendide que je n'ai pas fait attention à la personne qui y est descendue.

- « Bonjour ! »

Un homme. C'était inhabituel de voir un homme ici d'après les dires des autres filles. C'était un bel homme au teint assez clair, élancé mais je ne m'attarde pas là-dessus. Aucun autre homme n'attirera mon attention. Lamine a été le seul et il le restera.

- « J'espère que vous allez bien. Je cherche une femme de ménage, c'est ici n'est-ce pas ? » demande-t-il en enlevant ses lunettes

Avant même qu'il ne finisse, elles se lèvent comme des hystériques en disant « moi, moi, moi ». Je crois que c'est pour ça que je suis toujours ici. Je reste dans mon coin comme si je n'étais pas intéressée.

- « Wa def leine nank rek, doucement. C'est ma mère qui m'envoie et elle a une condition. Que la fille ait au moins le BFEM » déclare-t-il en nous parcourant des yeux

LAYLANAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant