LAYLANA

Chapitre 1 - Première partie

Point de vue externe

- « Tu ne peux pas me faire ça Lamine. Si tu pars sache que je ne te le pardonnerai jamais » crie Laylana hors d'elle avant de se rendre compte que sa fille dormait à côté

Elle jette donc un coup d'œil à leur fille Assia qui dormait paisiblement malgré le bruit que faisaient ses parents. Il était 6h du matin et le mari de Laylana, Lamine se préparait pour aller travailler en tant que plombier.

- « Mais c'est pour toi que je le fais hayati. Pour vous. Vous méritez mieux que cette vie minable. Je t'ai promis de te mettre dans des meilleures conditions lorsque tu m'as épousé » dit-il pendant qu'il enfilait sa combinaison

- « Et alors ? Je connaissais ta situation financière et je l'ai toujours accepté. Ce n'est pas parce que les moments sont beaucoup plus durs en ce moment que je vais m'en aller. Je resterai jusqu'à ce que la mort nous sépare et si tu prends cette pirogue la mort nous séparera Lamine. Notre fille mérite d'avoir un père. Tu sais très bien que des centaines de gens meurent dans la mer »

- « Il y a des risques oui mais il y a de fortes chances que j'arrive en Espagne. Beaucoup de gens arrivent à destination. De là-bas je pourrai aller en France rejoindre mon cousin »

Laylana faisait les cent pas dans leur petite chambre en rigolant de nervosité. Il est vraiment naïf mon mari, se dit-elle. S'il savait que sa femme se fiche d'être riche ou pas. Elle s'en moque de l'argent. Ce qu'elle veut c'est lui et seulement lui et elle risque de le perdre s'il prend cette pirogue.

- « Qu'est-ce que je vais faire ici sans toi Lamine ? Ta famille me déteste. Ta mère, tes sœurs, personne ne m'aime. Ma famille n'en parlons même pas. Je n'ai pas d'amis, je n'ai que toi et toi tu me fais ça »

Ses larmes commençaient à couler et malgré le fait qu'elle ne voulait pas pleurer, elle ne trouve pas la force de les arrêter.

- « Je vais venir avec toi » dit-elle subitement

- « Quoi ? T'es complètement malade. Tu ne vas aller nulle part est-ce que c'est clair ? Et qui va s'occuper de bébé Assia hein ? Iow wer nga » s'énerve Lamine

- « Tu n'as qu'à rester toi aussi donc. On mange à notre faim, on a un toit, on devrait rendre grâce à Allah. IL nous réserve quelque chose de meilleur, il faut juste qu'on soit patient bébé »

- « Jusqu'à quand Layla ? Peut-être que toi tu n'as pas toujours eu cette vie mais moi si. Ta famille n'est pas peut-être pas si riche mais tu vivais dans de meilleures conditions que celles-ci. Je suis le seul homme de cette famille qui peut seconder mon père qui ne peut rien faire désormais. Mon petit frère a seulement 15 ans et tu sais très bien que mes deux sœurs sont des vipères qui ne foutent rien de leur vie. Le petit salaire que je gagne, je donne la majorité à ma mère pour la dépense. Sur ta demande. Je ne fais rien pour toi et ça je ne me le pardonnerai jamais si je ne le change pas » déclare Lamine, une once de tristesse s'entendait dans sa voix

Il s'en voulait de faire vivre ça à sa femme. Laylana Ahmed, madame Kane comme il l'aimait appeler. Sa belle mauritanienne et sénégalaise. Ce métissage fait qu'elle est une femme extrêmement belle, avec un beau teint marron et de très longs cheveux. Elle n'a que 20 ans mais elle est plus mature que les jeunes de son âge. Plus mature même que son mari qui en a 27. Ils se sont mariés il y a deux ans après avoir été ensemble pendant près de trois ans. Leurs familles n'ont jamais accepté leur relation. La famille de Laylana lui avait posé un ultimatum. Soit eux, soit Lamine et elle a choisi l'homme qu'elle aimait plus que tout, son confident. Son père a accepté de lui donner en mariage sauf qu'elle oubliera qu'elle fait partie de leur famille et voilà deux ans qu'elle ne parle à aucun membre de sa famille. Ses parents, son grand frère et sa petite sœur.