Chapitre 23

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Point de vue Karim

Je me disais que je ne vivrai plus jamais ce que j'avais vécu lorsqu'on nous a annoncé la mort de mon père. Avoir le sentiment que l'on t'arrache un proche au moment où tu t'y attends le moins. Lorsque j'ai reçu cet appel de l'entreprise de Hakim, j'ai cru faire un infarctus. Je ne sais pas même comme j'ai fait pour arriver là-bas. J'avais à peine garé ma voiture que j'étais déjà sorti. Il y avait pleins de gens qui avait formé un cercle. Certains pleuraient, d'autres chuchotaient entre eux.

Plus j'avançais moins je sentais mes jambes. Je m'étais frayé un chemin entre les gens. Le moment où je vois mon frère par terre, son sang qui ruisselait, je n'ai pas pu contrôler mon cri. Je m'étais agenouillé à côté de lui et je criais comme un fou.

Hakim ne pouvait pas nous faire ça. Non il n'a pas le droit. Des bras viennent m'attraper pour m'éloigner mais je me défais. Je constate que l'ambulance était arrivée et c'était les brancardiers et un homme en blouse.

- « Monsieur vous devez vous éloigner. On doit faire notre travail »

- « C'est ... c'est mon petit frère »

- « D'accord vous pouvez nous accompagner dans l'ambulance mais laissez nous faire »

Je hoche la tête difficilement et recule de quelques pas. Quelques instants après, ce sont des policiers qui sont venus me parler pour m'expliquer l'accident. Le chauffeur du camion avait pris la fuite. Ils m'ont aussi dit qu'ils venait d'arrêter l'ancienne assistante de Hakim qui avait fait des dégâts dans le bureau de mon frère. Il y avait trop d'informations. Je ne savais plus où donnait de la tête.

Les ambulanciers avaient pris près d'une trentaine de minutes avant de pouvoir emmener Hakim. J'avais le regard baissé durant tout le trajet, ne pouvant pas regarder l'état dans lequel était mon frère. J'aurai préféré être à sa place en ce moment.

Arrivés à l'hôpital, il est immédiatement pris en urgence et on m'a intimé de rester dans la salle d'attente. J'en ai profité le chauffeur de ma mère pour qu'il vienne prendre mes clés et me ramener ma voiture ici. Je lui ai aussi dit de ne pas prévenir ma mère. Je ne peux pas perdre mon frère et ma mère le même jour. Je sais que si ma mère apprend ce qui vient de passer, elle pourrait en mourir.

Le brancardier m'avait donné les affaires personnelles de Hakim. J'avais son téléphone en main qui était tout cassé mais fonctionnait encore. Je ne connaissais pas son code mais sur l'écran de verrouillage, on pouvait voir de nombreux appels manqués de Sweetheart. C'est qui Sweetheart ? J'ai une fois entendu Hakim appeler Laylana comme ça je crois. Putain Laylana ! Il faut que je l'appelle mais je ne sais pas comment lui dire.

Trente minutes plus tard, j'avais récupéré ma voiture et j'avais décidé d'aller voir Laylana avec le chauffeur. Un médecin est venu me dire que la situation était compliquée et qu'il leur fallait beaucoup d'heures encore.

Sur le chemin, j'avais appelé Laylana et elle parlait tellement faiblement que j'avais du mal à l'entendre. Sa voix m'avait foudroyé le cœur. Elle ne savait pas ce qu'était arrivé à Hakim avant mon appel et pourtant elle le ressentait. Je crois qu'il y a qu'eux deux qui ne savaient pas à quel point ils étaient amoureux. Cela se voyait à des kilomètres. Dès qu'ils étaient dans la même pièce, ils entraient dans leur bulle et ne se quittaient plus du regard.

Plus tard, je montais à l'appartement de Laylana. J'avais mis une bonne dizaine de minutes à sonner et à frapper à la porte mais aucune réponse. On entendait rien. Dans les affaires de Hakim, il y avait des clés. J'en ai essayé au moins quatre avant de trouver la bonne. Une fois la porte ouverte, je tombe sur Laylana qui était affalée par terre. Évanouie. Elle s'était évanouie. Je vivais les montagnes russes aujourd'hui et j'étais à deux doigts de vraiment craquer.

LAYLANAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant