eux

5 - jennifer

Jennifer enfile son tee-shirt rapidement et se retourne vers Gage.

— On doit être discrets.

— Mais on l'est, Jen !

Deux jours avant, Zachary Porson avait faillit les surprendre en entrant en trombe dans les vestiaires. Quelques minutes avant il s'était tombé sur un scandale qui aurait presque pu faire oublier aux lycéens l'histoire avec son père.

La capitaine des cheerleaders et le coach. Un couple pour le moins étonnant.

Depuis maintenant deux longs mois ils cachaient leur relation à tout le monde. Personne n'était au courant, personne ne les soupçonnaient.

Elle n'avait pas prévu de tomber amoureuse de lui. C'était vraiment tout sauf la bonne personne puisqu'être ensemble leur était interdit. Pourtant, le jeune homme avait réussi à faire une chose miracle avec elle : lui redonner ne serait-ce qu'un peu de confiance en elle, l'épauler lorsqu'elle avait besoin et dès qu'elle se sentait mal et que son frère lui manquait, il était là pour la soutenir et l'aider à avancer et à aller mieux. Gage n'était peut-être pas la bonne personne aux yeux de tous mais pour elle il était comme un ange tombé du ciel : quelqu'un d'inattendu mais de parfait.

Mais si quelqu'un venait à apprendre pour eux, adieu l'Ivy League, et Gage Coldige en tans que coach.

Leur relation multiple les risques et ils doivent faire plus attention, c'est certain. Il n'est pas question de mettre en péril leurs avenirs à chacun et leur avenir ensemble.

— Non, Gage, on doit être encore plus discrets. Enfin, avant hier, Zachary Porson a bien faillit nous surprendre et ça aurait dramatique pour nous deux, tu le sais, surtout pour toi.

Gage lève les yeux au ciel sans apparement se rendre vraiment compte des enjeux.

— Je t'aime.

Il finit par lui sourire:

— Moi aussi, murmure le coach.

Lorsqu'elle sort du bureau de Gage, Jennifer reçoit un message qu'elle ne pensait pas recevoir. Quand elle avait dit à Zachary Porson qu'il pouvait la contacter si il avait besoin elle n'avait jamais pensé à un instant qu'il le ferait vraiment, qu'il aurait envie de se confier à elle. Elle lui avait surtout dit cela par politesse. Il semble avoir tellement d'autres amis être tellement entouré...

« Salut Jen, c'est Zach. Je ne sais pas is tu as mon num. Tu m'as dis que je pouvais t'envoyer un message si j'avais envie pour parler. Je sais pas trop si t'as cours ou pas maintenant mais j'aimerai bien parler, je suis au stade et il n'y a personne. Si t'as rien à faire ou quoi tu peux venir ? »

Elle est censée avoir cours de maths mais elle déteste ça : alors les maths attendront. Au moins elle pourra sans doute rendre service à quelqu'un qui en a besoin.

Lorsqu'elle arrive au stade qui est désert elle remarque tout de suite le garçon châtain aux yeux clairs assis seul sur la pelouse l'air triste et perdu. Ce qu'il doit vivre à cause de son père doit être vraiment compliqué à assumer et douloureux pour lui.

— Salut, lui dit-elle.

— Salut. C'est vraiment cool d'être venue, merci.

— C'est normal. Je pensais pas que t'allais m'envoyer un message en fait, je pensais que t'étais très entouré.

— Pas vraiment non.

— Après tout on ne se connaît pas vraiment.

Zachary hausse les sourcils, comme surpris.

C'est la vérité : ils passent toutes leurs soirées ensemble mais n'ont jamais essayé de vraiment se connaître. Ils déjeunent parfois ensemble à la cantine et sont certainement considéré comme un des groupes les plus populaires du lycée. Ils ont même couché ensemble une fois lors d'une soirée alors qu'elle ne sait même pas quelle est sa couleur préférée.

— C'est vrai qu'on se connaît pas vraiment, remarque le garçon.

— Qu'est ce que tu sais de moi ?

— Et bien tu es la capitaine des cheerleaders, plutôt populaire et bonne élève. Tu ne tiens pas très bien l'alcool, t'as une maison très cool. Ton père est chirurgien, je crois, et ta mère psy. Je sais aussi que tu as un petit frère et que tu...euh...en avais un grand.

Louis était décédé deux ans avant laissant un vide énorme dans la vie de toute sa famille. Il avait longtemps était son pilier et une part d'elle était morte avec lui. Rien n'avait plus jamais été pareil après sa mort, il avait tout emporté. Un accident de la route qui avait fait des ravages.

Louis avait pris le volant après avoir bu lors d'une soirée et avait eu un accident mortel.

Il avait été quaterback au lycée lui aussi, comme Zachary, il avait connu Gage lorsqu'il était assistant de l'ancien coach et il était très populaire au lycée et surtout auprès des filles.

Sa mort avait été un drame, tout le monde avait apporté des fleurs au lycée et des photos à accrocher sur son casier, même ceux qui ne le connaissaient pas bien. Jen n'avait pas compris comment il pouvaient avoir l'air tristes alors qu'ils ne connaissaient même pas la personne incroyable qu'était Louis.

Louis était souriant, serviable, généreux, très beau garçon, toujours là pour ceux qu'il aimait. Et aujourd'hui n'était plus là.

— Il me manque un peu plus chaque jour.

— Je sais ce que c'est, j'ai perdu ma mère lorsque j'avais 8 ans et il n'y a pas un seul jour où je ne pense pas à elle.

— Ce qui me rend folle c'est que j'ai l'impression que les gens l'oublie. Alors que c'était quelqu'un d'exceptionnel. Lorsqu'il est mort tout le monde l'a pleuré et s'est déplacé jusqu'à son enterrement même les gens qui ne connaissaient pas bien et aujourd'hui plus personne ne parle de lui presque comme s'il n'avait jamais existé.

— Mais tu t'en fous des autres, Jen ! L'important c'est que toi tu continue à penser à lui et à chérir sa mémoire crois moi il ne tombera pas dans l'oubli. Je te le promets.

— Merci de me dire ça. C'est trop nul qu'on parle de mon frère alors que je suis venue parce que t'avais besoin de parler.

— Ça me fait du bien de penser un peu à autre chose en fait.

— Tu tiens le coup ?

— Je réalise pas vraiment. J'ai vraiment du mal à imaginer mon père faire un truc comme ça mais je me dis que je le connais peut être pas vraiment...

— On ne pense jamais que les gens qu'on aime sont capables des pires horreurs.

— C'est sûr. T'as pas mangé au lycée aujourd'hui sinon ? Je ne t'ai pas vue à table.

— Non, ment la fille, j'ai mangé dehors.

— Ah ok. C'était cool ?

— Oui ça va.

Et en réalité elle était juste enfermée dans les toilettes durant la pause, chanceuse de ne pas avoir eu besoin d'aller au déjeuner car comme ça elle ne serait pas obligé de vomir.

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