Les lèvres de Grace rencontrèrent à nouveau celles de Thalia, douce étreinte dans le silence du couloir. Chaque fois que leurs bouches s'effleuraient, le monde extérieur disparaissait, comme si elles étaient les seules à exister dans cet espace. Elles avaient appris à savourer ces moments volés, à se cacher loin des regards, dans l'ombre des secrets qu'elles gardaient précieusement.
Grace laissa sa main glisser dans le dos de Thalia, rapprochant leurs corps. Les battements de son cœur s'accéléraient à chaque contact, à chaque souffle partagé.
— Tu sais que j'aime chaque moment que je passe avec toi ? murmura Grace contre les lèvres de sa copine.
Elle n'avait pas besoin de le dire à voix haute pour que Thalia le sache, mais elle avait besoin de l'exprimer. Ces moments ensemble étaient devenus tout pour elle, une échappatoire à la pression constante de la perfection que son père attendait d'elle. Mais ici, avec Thalia, elle était simplement... Grace.
Thalia sourit contre ses lèvres, son corps se détendant légèrement dans les bras de la blonde. Leur complicité, née dans le secret, s'était transformée en quelque chose de plus profond, de plus vrai que Grace n'aurait jamais imaginé. Mais leur petit monde à deux était fragile, délicat, et surtout, caché.
Soudain, un éclat de voix monta de l'étage inférieur, brisant leur bulle intime. Les deux filles sursautèrent, leurs corps se figeant instantanément.
— Tu entends ça ? murmura Thalia, son regard se tournant vers les escaliers.
Des voix fortes résonnaient en bas, familières mais chargées de colère. Quelqu'un venait d'entrée, et d'après le ton, ce n'était pas une visite de courtoisie.
— Comment oses-tu venir me mettre ça sous le nez ?! En pleine campagne électorale ! cria la voix de William Donson, brutale, en bas.
Thalia se pencha dans l'escalier sur la pointe des pieds et se retourna vers sa copine.
— Qu'est-ce que Zora fout avec ton père en bas ? demanda-t-elle, surprise, sa voix un peu plus forte, mais encore teintée d'incrédulité.
Grace se figea, les yeux écarquillés. Zora ? Zora était là ? Elle fronça les sourcils, une vague d'inquiétude montant en elle. Que faisait Zora ici, avec son père ? Cette fille qu'elle côtoyait chaque jour au lycée, avec qui elle n'avait jamais eu de réels liens, était en train de confronter William Donson dans leur propre maison.
— Quoi ? souffla-t-elle, son cœur battant plus fort, incapable de comprendre.
Elle tira doucement Thalia vers le mur, les deux filles se collant contre le bois froid. Elles se penchèrent dans la cage d'escalier, leurs respirations retenues, leurs oreilles tendues. En bas, les voix continuaient de monter.
— Écoute, Zora, tu ne peux pas débarquer ici et foutre le bazar comme ça ! Je sais ce que tu te dis. Que Grace a l'air d'avoir une vie incroyable et que nous sommes une famille parfaite, mais ce n'est pas le cas, lança William d'un ton sec, presque glacial.
Ah ça...
Thalia et Grace échangèrent un regard rapide. L'incrédulité peignait les traits de Thalia, tandis que Grace sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Son père, cet homme qu'elle avait toujours admiré malgré ses défauts, parlait avec une froideur terrifiante à une fille de leur âge. À sa sœur.
— Mais..., commença Zora, sa voix vacillante, presque brisée.
— Nous sommes des inconnus, l'interrompit William avec une violence froide. Tu es autant ma fille que je suis ton père : pas du tout. Nous n'avons de commun qu'un peu d'ADN. On ne se ressemble même pas. Mes filles me ressemblent, elles. Je ne t'ai pas élevée, je ne sais pas qui tu es ni ce que tu aimes. Tu as un père et j'ai une famille. Ne gâche pas tout ça.
VOUS LISEZ
eux
Teen FictionSans se consumer se posent nos mains sur l'épaule du Temps Se lèvent sur son visage le jour les souvenirs essaim de papillons Amitié - Kamal Zerdoumi parce que JENNIFER souffre en silence parce que THALIA ne se sent pas li...