17 - zachary

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Le silence dans la voiture était pesant. Zachary observait les bâtiments défiler par la fenêtre, ses pensées en désordre. Aujourd'hui, il retournait voir son père. Maya lui avait tout raconté, et Zach savait désormais la vérité. Le doute n'avait plus sa place. Son père, cet homme qu'il avait admiré toute sa vie, était coupable.

Il avait espéré qu'elle lui dise que tout n'était qu'un malentendu, que les accusations étaient fausses. Mais ce n'était pas ce qu'il avait entendu. Son père l'avait manipulée, l'avait utilisée, tout en se cachant derrière son statut et son pouvoir. Il avait senti son monde s'effondrer à mesure qu'elle parlait.

Le centre de détention où son père était incarcéré lui paraissait encore plus froid et intimidant que lors de sa première visite. Les policiers le laissèrent passer sans un mot, comme s'ils sentaient la lourdeur de ce qui pesait sur lui. Il marcha lentement dans les couloirs, son cœur battant lourdement dans sa poitrine. Il se prépara mentalement, cherchant les mots, même s'il savait que rien ne pourrait vraiment exprimer ce qu'il ressentait.

Il entra dans la petite salle de visite. Son père était déjà là, assis de l'autre côté de la vitre, vêtu de son uniforme de prisonnier, l'air fatigué, mais toujours avec cette même lueur de défi dans les yeux.

— Zachary, je suis content que tu sois venu, dit Frank d'un ton grave, mais presque chaleureux.

Zach s'assit en face de lui, les bras croisés, le regard fixe. Il ne répondait pas tout de suite, laissant le silence peser entre eux. Son père fronça les sourcils, sentant que quelque chose avait changé.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Zachary inspira profondément, cherchant la force de dire ce qu'il savait. Il avait imaginé ce moment des dizaines de fois depuis qu'il avait parlé à Maya, mais maintenant qu'il y était, les mots lui manquaient.

— Je suis allé voir Maya, finit-il par dire d'une voix rauque.

Le visage de son paternel se durcit immédiatement.

— Quoi ? Pourquoi tu es allé la voir ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

Zach le fixa, le regard brûlant de colère contenue.

— Tout. Elle m'a tout dit. Tu es coupable, papa. Tu as fait tout ce dont elle t'accuse. J'ai essayé de ne pas y croire, j'ai vraiment essayé, mais elle m'a raconté. Et je te reconnais dans ce qu'elle a dit.

Le plus âgé resta silencieux un moment, le regard sombre. Il détourna les yeux, comme s'il cherchait une excuse à formuler, un mensonge à inventer, mais il savait que son fils ne le croirait plus.

— Tu n'as pas compris, Zach. C'est plus compliqué que ça, tenta-t-il d'expliquer, mais sa voix manquait de conviction.

Zachary secoua la tête, la gorge serrée par l'émotion.

— Non, papa. Ce n'est pas compliqué. C'est très simple. Tu as utilisé ta position, ton pouvoir, pour abuser d'elle. Et maintenant, tu essaies de me convaincre que c'est un complot contre toi ? Que tout est faux ? Mais c'est toi le monstre dans cette histoire, pas elle.

Frank leva les yeux vers lui, son regard dur. Il se redressa légèrement, comme pour reprendre le contrôle de la situation.

— Tu es mon fils, Zachary. Tu es censé me soutenir, peu importe ce qu'il se passe.

Il sentit sa colère monter, et se leva brusquement, frappant la table du poing.

— Te soutenir ? Comment tu peux me demander ça ? Tu as brisé ma vie, la sienne aussi. Tu nous as tous trahis ! Je ne te soutiendrai pas, je ne veux plus te voir !

Son père le regarda, l'air choqué, mais Zachary ne resta pas pour entendre sa réponse. Il se retourna et quitta la pièce, le cœur en miettes.

Il marcha sans but dans la rue, sa tête pleine de bruit. Il avait besoin de parler à quelqu'un, de vider tout ce qu'il ressentait, mais qui pouvait comprendre ce qu'il traversait ? Il n'avait jamais été aussi seul. Sans réfléchir, il prit son téléphone et envoya un message à Jen. Elle était la seule personne à qui il se sentait capable de se confier.

« je ne sais pas où tu es, mais j'ai besoin de parler »

Elle lui répondit presque instantanément :
« je suis au stade. rejoins-moi. »

Zachary marcha rapidement jusqu'au stade, sentant un poids de plus en plus lourd sur ses épaules. Quand il arriva, Jennifer était déjà là, assise sur les gradins, les bras croisés, l'air inquiète.

— Salut, dit-elle doucement en le voyant approcher.

— Salut, répondit-il en s'asseyant à côté d'elle.

Le silence s'installa entre eux, mais c'était un silence apaisant, un silence qui lui permettait de reprendre son souffle.

— Je suis allé voir mon père aujourd'hui, finit-il par dire, sa voix rauque.

Jen tourna la tête vers lui, son regard empreint de compassion.

— Et comment ça s'est passé ?

Il haussa les épaules, la gorge nouée.

— Je lui ai dit que je savais. Que je savais qu'il était coupable. Il n'a rien nié, mais il a quand même essayé de me faire croire que c'était un complot, que tout était contre lui. Il m'a dit que j'aurai du le soutenir peu importe ce qu'il se passait car je suis son fils.

Son amie resta silencieuse un moment, puis posa une main réconfortante sur son bras.

— Ça a dû être dur.

Zach baissa les yeux, luttant pour retenir les larmes qui montaient.

— Je l'ai toujours vu comme un héros. C'était mon père, mon modèle. Et maintenant, je me rends compte qu'il n'est rien de tout ça. Il est... il est juste un homme horrible qui a détruit des vies, avoua-t-il, la voix brisée.

— Ce qu'il a fait, ça ne te définit pas. Tu n'es pas lui.

Zachary hocha doucement la tête, reconnaissant de l'avoir à ses côtés.

— Merci, Jen. Vraiment, souffla-t-il.

Ils restèrent là, en silence, regardant le ciel s'assombrir, chacun perdu dans ses pensées.

De retour chez lui, il avala une pilule, espérant que, pour une fois, elle lui offrirait l'oubli dont il avait désespérément besoin.

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