Chapitre 1

2.4K 90 60
                                    

16h27

NOVA

Le bar n'est-il pas le meilleur endroit pour apaiser sa soif ?

Il n'est même pas 17 heures, alors pourquoi est-ce que je me dirige vers le bar ? Je ne sais pas. J'ai sans doute besoin de m'apaiser avec quelques shots après une journée emmerdantes à l'agence.

Me voilà donc à côté de ce magnifique bar. Oui c'est totalement ironique, je suis juste rentré dans le premier pub que j'ai croisé, et il a fallu qu'il soit aussi miteux. Mais bon tant pis, je suis là pour boire, pas m'occuper de relooker la déco.

Je vais sur les chaises hautes, on voit toujours mieux d'ici. Je prends seulement du whisky, je n'aime presque que ça. Il y a un homme à deux mètres de moi, je le vois bien me fixer ce vieux tas. C'est vraiment dégueulasse de nos jours d'être regardé de la sorte par des vieux types comme ça. Je ne fais quand même pas 50 ans, si ?

L'alcool me monte déjà à la tête alors que je n'ai pris que trois verres en une heure ? Non, j'ai juste réellement perdu la tête. Je suis simplement en train de boire à 17 heures donc je ne vois pas pourquoi ça m'étonnes.

6 verres. 18h.

Sur les innombrables talents que je possède, je pense tout de même rajouté mon incroyable capacité à ingurgiter autant d'alcool pour une simple journée de merde. Est-ce réellement un talent si c'est quelque chose que je ne désirais pas ? Sans doute.

Mais bon tant pis, passons à autre chose. S'il y a bien un truc nul à chier à Manchester, ce sont les vieux. Oui oui les vieux. Les vieux ancêtres qui préfèrent se bourrer la gueule à longueur de journée dans des pubs plutôt que de s'occuper d'aller se refaire le dentier.

Mon dieu que je déteste les gens. Si je pouvais tous les tuer pour être tranquille dans ce pub je le ferais sans aucuns regrets. Comme toujours.

Alors le temps passe, qu'est-ce que je m'ennuie. Mais je suis bien mieux ici que clouée dans mon lit.

Je me retrouve sur une banquette. Comment ? Je ne sais pas. Je suis seule ? Oui. Mais pourquoi ai-je cette étrange impression d'être oppressée et accompagnée ? J'hallucine ? Bien sûr que oui. Je ne fais que ça. J'ai simplement dû bouger sans m'en rendre compte. Je fais parfois des choses que je ne veux pas faire.

Je ne devrais pas continuer à boire mais simplement prendre une limonade ou une putain de bouteille d'eau, ce n'est pas comme si je bossais demain. Mais je n'arrive pas à bouger de cette banquette. Rien ne m'empêche de partir. Pourquoi est-ce que je ne pars pas ? Cette foutue impression d'être oppressé me pousse à découvrir pourquoi. Et pour le savoir, je me force à rester là. Suis-je devenu folle ? Je l'ai toujours été.

Je sais que les mauvaises impressions n'ont jamais été mon fort. Je finis toujours par avoir raison et à détruire tout ce qui m'entoure.

J'ai toujours si soif.

J'ai l'impression que cela fait des heures que je suis là, et pourtant l'horloge n'indique que 18h12. Le temps passe si lentement quand on commence à boire, si je n'étais pas aussi mal assise sur cette foutue banquette j'arriverais presque à dire que c'est incroyablement bien. Et en réalité, c'est le cas, même si je dois avouer que les banquettes sont tellement inconfortables qu'on pourrait presque dire qu'elles sortent de la guerre de sept ans.

Tout ralentis, les bruits deviennent sourds, je ne vois plus les dizaines de personnes s'affoler dans le bar mais simplement moi et mon verre. Pendant quelques instants, ça me canalise. Sérieux ? Être canalisée ? Quel genre d'abruti dirait ça ? Moi en tout cas je dois l'avouer, c'est le cas. Rien que quelques secondes tout s'efface.

NOVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant