Chapitre 24 : La fuite

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Tristan faisait le pied de grue devant le perron du magnifique château où se déroulait le grand gala de « Davis Corporation ». Après le coup de fil d'Amandine, il avait sauté dans sa voiture pour voler au secours de sa belle. Mais il poireautait depuis presqu'une demi-heure et les doutes commençaient à l'assaillir. Et si Lou renonçait en dernière minute ? Si elle n'osait pas s'opposer à son père ?

Ses doutes furent totalement balayés quand elle lui apparut enfin en haut des escaliers. Il resta sans voix devant sa beauté. Sa robe bleu nuit semblait briller sous la lune et ses magnifiques yeux bleus pétillèrent de joie en le voyant. Elle descendit rapidement les marches pour se retrouver face à lui.

- Tristan ? Mais je croyais que...

Il ne la laissa pas finir sa phrase.

- Chut ! Princesse, votre carrosse est avancé !, lui dit-il en lui ouvrant la portière et en s'inclinant légèrement.

Elle hésita un moment, semblant vouloir lui dire tellement de choses. Mais il la poussa gentiment.

- On devrait vite y aller avant que ton père n'envoie ses sbires te chercher.

En effet, les gardes du corps engagés pour veiller au bon déroulement de la soirée commençaient eux aussi à descendre les escaliers.

Elle s'assit enfin et il la rejoignit dans l'habitacle avant de démarrer en trombe.

Le trajet jusqu'à l'appartement se fit en silence. Il l'accepta car Lou devait avoir besoin de temps pour remettre ses idées en place. Dix minutes plus tard, ils rentrèrent chez eux. A peine eurent-ils passé le pas de la porte que Lou se jeta dans ses bras. Il la serra fort contre lui, respirant à plein poumons son doux parfum qui lui avait tellement manqué.

- Pardonne-moi, Tristan. Je n'aurais pas dû te traiter comme je l'ai fait. J'ai écouté la fin de l'enregistrement et je sais que tu as essayé de raisonner mon père. Je suis désolée de m'être laissée avoir.

- Arrête, Lou, lui dit-il en prenant son visage en coupe au creux de ses mains. Ce n'est pas de ta faute. On s'est laissé tous les deux manipuler par ton père.

- Mais c'est fini ça ! J'ai démissionné ce soir ! Je ne veux plus être la marionnette de Peter Davis !

Il était tellement fier de la femme qu'elle était devenue.

- Mais je croyais... enfin, mon père m'avait dit que tu prenais l'avion ce soir. Comment ça se fait que tu sois encore là ?

- Moi non plus je ne voulais pas être une marionnette de ton père.

- Ça veut dire que tu ne pars plus ?

Tristan sentit son cœur se serrer devant l'espoir contenu dans son regard.

- Mon départ est prévu demain soir, souffla-t-il en se détachant d'elle. J'ai donné ma parole au responsable du « National Geographic », je ne peux plus revenir en arrière.

- C'est... une belle opportunité pour toi, dit-elle doucement.

- Merde, Lou !, s'énerva-t-il. Pourquoi est-ce qu'il y a toujours un obstacle entre nous ?

Il faisait les cent pas au centre de la pièce maintenant. Un pâle sourire commença à lui éclairer le visage et elle s'approcha de lui pour lui prendre la main. La douceur de son geste lui retourna le cœur.

- Tu veux dire que... tu aimerais... qu'il y ait un « nous » ?, demanda-t-elle presque timidement.

Il lui caressa tendrement la joue.

- Pas toi ?, demanda-t-il comme pour se rassurer.

- Tu sais qu'entre nous, c'est explosif, n'est-ce pas ? On n'arrive pas à se retrouver dans la même pièce sans se disputer...

- Tension sexuelle, murmura-t-il.

- Hein ?!

- Ce n'est pas ma théorie, je te rassure tout de suite ! C'est Nora et Lina... elles pensent que...

Lou posa un doigt sur sa bouche pour le faire taire en la regardant avidement. Il fallait qu'il s'éloigne avant de commettre l'irréparable.

- On ne peut pas, Lou. Je vais partir... C'est long un an... Tu vas certainement rencontrer quelqu'un d'autre et...

- Et si..., commença-t-elle, le coupant dans son élan.

- Si ?

- Je me disais que tu aurais certainement besoin d'un photographe pour illustrer tes articles. Et figure-toi quand j'en connais une qui est plutôt douée et qui cherche justement à se reconvertir...

Il la regarda, abasourdi, avant de se reprendre.

- Attends, tu es en train de me dire que tu serais prête à m'accompagner au Mexique ?

- Si tu veux de moi, bien sûr.

- Je... Wow, je ne m'attendais pas du tout à ça.

Il se grattait les cheveux, encaissant la nouvelle. Elle se plaça face à lui, les bras croisés. Elle avait l'air décidée. Pouvait-il enfin y croire ? Elle le ramena sur terre.

- Bon Dubois. Tu vas enfin te décider à m'embrasser ou je... ?

Il ne lui laissa pas terminer sa phrase car il se jeta littéralement sur sa bouche. Ils restèrent un moment enlacés.

- Ça te va comme ça, Davis ?, murmura-t-il en souriant.

- Il va m'en falloir beaucoup plus, lui dit-elle avec une lueur de défi dans le regard.

- Pas de problème, ma princesse, répliqua-t-il en la soulevant dans ses bras pour l'emmener dans sa chambre.

Le pacte de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant