Chapitre 7 : Jouer le jeu

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Décidément, Lou le mettait dans tous ses états ! Elle avait réussi à lui rabattre son caquet comme personne auparavant... et il ne pouvait nier que ça lui faisait de l'effet ! D'ailleurs, elle n'aurait pas dû lui parler de ses sous-vêtements... Maintenant, il ne faisait que d'y penser. Déjà que, depuis qu'il avait trouvé un de ses strings au milieu ses caleçons, il lui arrivait de l'imaginer avec des dessous sexy...

Il se secoua. Il ne pouvait pas penser à ça ! C'était Lou, quoi ! La fille la plus exaspérante qui soit. Il souffla et se leva vivement pour descendre la rejoindre au salon. Tant pis pour ses bagages, il s'en occuperait plus tard.


Vers quatorze heures, ils reprirent la route vers la salle des fêtes qui allait servir de décor aux retrouvailles annuelles de la famille Del Caro. Ils s'en étaient plutôt bien sortis pendant le repas. Agnès les avait un peu interrogés, mais sans plus : elle respectait leur discrétion. Et puis, c'était surtout à Lou qu'on avait posé des questions. La plupart du temps, il n'avait fait qu'aquiescer. En même temps, ils s'étaient tenus la main à deux ou trois reprises avec des sourires crispés et ça avait suffi à les convaincre, du moins c'est ce qu'il espérait. Avec sa mère, par contre, ce ne serait pas la même chose : il savait qu'ils allaient devoir faire face à un véritable interrogatoire.

- T'es prête ?, demanda-t-il à la jeune femme à côté de lui alors qu'ils se trouvaient devant l'entrée de la salle des fête.

- Pas le choix, répondit celle-ci en prenant une profonde inspiration.

Il lui tint galamment la porte pour la laisser entrer la première et vit sa mère accourir vers eux comme une vraie tornade.

- Mes chéris ! Enfin vous voilà ! Mais que tu es belle, Lou ! Tu es tout simplement resplendissante. J'espère que mon garnement prend bien soin de toi, sinon il aura affaire à moi, dit-elle en lui pinçant la joue.

- Maman, grogna-t-il sous l'effet douloureux de ce geste qu'elle voulait affectueux.

Il vit Lou se mordre la lèvre pour ne pas rire et cela l'exaspéra. Est-ce que sa mère se rendait compte qu'elle le ridiculisait ?

- Venez avec moi. Je veux tout savoir. Comment as-tu pu cacher à ta propre mère une nouvelle pareille ?, lui reprocha-t-elle. Et puis d'abord, ça veut dire que tu es rentré depuis plus longtemps que tu as bien voulu me le dire ?

- Pas du tout !, se défendit-il. Avec Lou, on a d'abord commencé à se parler via les réseaux sociaux...

Il jeta un regard à la jeune femme pour qu'elle vienne à son secours.

- Oui, dit-elle, il m'a consolée après ma rupture et... on s'est rapprochés petit à petit. On ne voulait rien vous dire, à maman et toi, avant d'être sûrs que ça marcherait.

Sa mère ne se satisfit pas de cette simple explication:

- Les réseaux soc... quoi ? Comment c'est possible ? Vous n'avez pas pu vous rapprocher en étant à des centaines de kilomètres l'un de l'autre, voyons !

- On a beaucoup discuté d'abord, maman..., lui répondit-il en levant les yeux au ciel.

- Ah ! Les jeunes d'aujourd'hui... Vous ne faites plus rien sans votre Internet !

Finalement, elle les laissa aller tranquillement installer le sapin pendant qu'elle se chargeait des tables. Celui-ci faisait bien trois mètres de haut et devait être entièrement décoré.

- On ne s'en est pas trop mal sortis, dit-il à sa compagne alors que sa mère et son père étaient occupés un peu plus loin.

- Je crois, la rassura celle-ci tout en montant sur l'escabelle pour poser la guirlande lumineuse en commençant par le haut du sapin.

Le pacte de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant