Chapitre XIII.

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ARTEMIS.


Vous savez ce qu'il se passe après le grand orage qui brûle le corps ? La pluie, l'averse, la pluie qui fait mal, la pluie qui te calme de toutes les folies, la pluie qui éteint l'énergie inépuisable, la pluie qui calme ce torrent brute de vouloir...

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Vous savez ce qu'il se passe après le grand orage qui brûle le corps ? La pluie, l'averse, la pluie qui fait mal, la pluie qui te calme de toutes les folies, la pluie qui éteint l'énergie inépuisable, la pluie qui calme ce torrent brute de vouloir défier la vie et le monde sans limite. On se sent comme le roi du monde pendant des semaines, les pensées et idées fuses à toutes vitesse et fort dans la tête, la folie nous gagne et nous rattrape, hallucinations visuel et auditives, détresse, violence et cri pousser injustement. Les médecins appelle cela un comportement à risque, un comportement dangereux envers soi, et à soigner rapidement afin d'éviter la casse du corps et du cerveau.

Ils l'appelle aussi communément, l'épisode de manie. Pendant des années je l'ai amèrement regretté cette épisode d'exaltation, d'immenses vagues dans la tête. Ma première violent vague de manie m'est tombé dessus, j'avais 17 ans. Ma tante ne sachant pas quoi de mes comportements incontrôlable, violent et autodestructeur m'a fait interner de force après deux semaines entières de manies inconsciente et peu connu dans mon petit entourage. Lior ne me reconnaissait plus, et avait même fait une coupure émotionnel avec moi pour mieux prendre soin de moi, et ne pas s'effacer complément dans la maladie et les pulsions que j'avais. Parfois je le hurler dessus parce qu'il me fallait une victime à ma douleur, et parfois je passais la nuit devant chez lui, à dormir sur le sol pour me faire pardonner sans qu'il n'en sache quoi que soit.

Aujourd'hui j'ai vingt-deux ans, et j'ai encore du mal à accepter que cette connerie coule dans mes veines.

Le résultat d'une vie de merde.
Le résultat d'une mère qui plus tard a été diagnostiqué à l'hôpital bipolaire.
Génétiquement j'étais et suis foutu.
Je fixe le plafond, je me suis réveillé à trois heures du matin et je n'arrive plus à me rendormir. Je fixe la peinture, les posters éclairés la lumière de la lune et je me sens mal.
Mal parce que je suis entrain de redescendre violemment d'un épisode électrique de manie, parce que je ne prends pas correctement mon traitement, parce que je suis à peine ma thérapie. Parce que je déteste être épaulé ou aider par des inconnus, parce que je sais que j'ai les resources en moi et que dans le fond je peux me sortir la tête de l'eau avec l'aide de mes proches.

Enfin, c'est ce que je croyais jusqu'à maintenant. Lior dort à mes côtés et je vais discrètement et doucement à la salle, allumant la lumière qu'une fois à l'intérieur pour ne réveiller ou gêner personne. Je m'appuie contre le rebord de l'évier âcre et blanc. Mon reflet fait pitié, j'ai des bleus sur le visage, et la lèvre fendue dû à mon dernier combat avec Yeller, mon corps est couvert de bleus, de tatouage et de coupures anciennes et récentes.

Parce que j'ai beau être fort, j'ai eu mes moments d'autodestruction physique, j'ai eu ce besoin de me faire du mal pour garder un certain contrôle. Pour être sûr que je le méritais dans le fond, m'infliger tout cela ou en finir avec ma vie ? Je n'avais pas d'autre option à ce moment là dans ma tête.

Et je n'avais que 14 ans la première fois que je me suis volontairement fait cela.

Je ne quitte pas mon reflet des yeux, et je me répète dans ma tête que j'essaie j'essaie j'essaie.
Pourquoi ça ne me suffit pas ?
Pourquoi rien ne me suffit ?
Pourquoi la douleur me domine tel à ce point ?
Pourquoi je ne sais pas gérer mes émotions brutales et bruyantes ?
Pourquoi je me suis laissé brûler par les étoiles ?

Je n'ai pas vraiment les réponses à tout ça, personne ne les a pour l'instant, et c'est ok je crois. Je viens me rincer un peu le visage épuisé, les cernes er les traits tirés. Combien je vais tenir avec ma tête explosive, et mes humeurs trop forte trop haute, trop intense puis plus rien.

Je crois que je ne ressens plus rien ce soir.
Que la chute est inévitable.
Je fixe mon sac de médicaments posé à cause de la brosse à dent de Lior, et je me dis que demain je les prendrais.

Qu'il le faut.
C'est ça, ou rien.





J'ai finis par m'endormir vers six heures du matin, écoutent le bruit de la ville qui se réveille. Joli contraste hein ? Je suis encore au lit alors qu'il est 14h, je n'arrive pas à bouger, je n'arrive pas à respirer sans avoir mal aux poumons. Je suis accroché au lit ou l'odeur de la lessive et celle de Lior est partout et je pleure, je vide tout ce qu'il me reste contre l'oreiller. Goutte par goutte, peine par peine, peur par peur. Enrouler dans les couvertures, j'ai froid, j'ai faim, mais je n'ai pas la force de me lever et de voir la famille de Lior, son père, ses sœurs me sourire alors que j'ai envie disparaître d'être ainsi maintenant. Mauvais timing bordel.
Je me hais davantage lorsque Lior toque encore z la porte pour m'apporter le déjeuner sur un plateau, qu'il pose à mes côtés sur la table de chevet. Il vient s'asseoir sur le rebord du lit, et caresse mes cheveux, je suis éteint, absent, je suis passé de l'intense confiance en moi à moins zéro d'estime de moi en quelques jours. Putain.

Il murmure tout bas, d'une voix douce.


« Le pluie et le trou noir est revenu ? »

C'est notre façon à nous de parler de mes épisodes dépressifs depuis mes 15 ans, c'est sa façon à lui de dédramatiser sans pour autant ne pas le prendre au sérieux. Je hoche la tête et il vient attraper le verre d'eau sur le plateau, et me dis tout bas encore ne me quittant pas des yeux.



« Bois un peu Ari, tu dois être un peu déshydraté, et ensuite on voit ? Petit à petit amour. »


Je finis par me redresser après quelques minutes à me laisser bercer par ses caresses dans mes cheveux. Sa douceur m'apaise énormément dans toutes les vies possibles.
Mais mes pensées ne me quittent pas alors que je vide doucement le grand verre d'eau frais. Il va te laisser, il va te laisser, il va te laisser, tu n'es pas bon pour lui, tu ne le seras jamais.




« Je t'aime Ari, quoi qu'il arrive. »



Et ses mots suffisent à chasser un peu ces pensées sombres quelques temps, puis il vient grimper à mes côtés. Il vient m'entourer de ses bras, et je viens me tourner pour me cacher dans le creux de ses bras, nos jambes s'entremêlent, et il vient déposer un baiser sur le haut de ma tête.

Je m'accroche à lui, et pleure soudainement.
Il me serre doucement contre lui.
Et me chuchote.




« Je ne te laisserai jamais ok ? Tu restes Ari la lune quand même, et la lune a besoin du soleil. »



Et ça suffit.
Juste ça.
Juste lui.
A m'aider à m'endormir un peu, à me laisser aller aux sommeil, et à l'apaisement de quelques heures.

Parce que c'est lui qui me connaît comme personne ne le fait.
Parce que je l'ai entré dans ma vie et qu'il en est jamais vraiment sorti, lui.

Hold on to me || larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant