Chapitre 12

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Me revoilà !
Désolée pour ce petit contre temps dont je me serai bien passé, mais voilà, maintenant tout est rentré  dans l'ordre. Voici enfin la suite de Shaky Love, en espérant que mes fidèles lectrices aimeront toujours autant 😘

     Nous sommes déjà jeudi et je n’ai toujours pas eu le courage de retourner au Cube ou de prendre contact avec Julien. Bertrand a tenu sa promesse et a appelé Noémie lundi pour l’inviter à dîner. C’est pour demain soir car il ne pouvait se libérer avant, soit disant à cause du travail. Mais j’ai bien vu que sa voiture n’était toujours pas garée devant l’immeuble. En plus, je l’ai vu deux fois se faire déposer par un de sa clique. Je soupçonne Monsieur de ne pas vouloir se retrouver copilote de ma folle du volant préférée. Ah les hommes ne sont plus ce qu’ils étaient, de vraies poules mouillées ! Enfin bref.

     Depuis, il l’appelle tous les soirs et ça commence à m’énerver ! Non pas que je sois jalouse. Au contraire, s’il est effectivement honnête, je suis ravie pour elle, mais le problème avec ma Nono quand elle est euphorique comme en ce moment, c’est  qu’elle me harcèle pour que je me trouve aussi quelqu’un. Alors j’ai tous les jours un remontage de bretelles concernant mon inaction dans ma vie sentimentale. Et c’est épuisant à la longue ! Même si je dois bien admettre qu’elle n’a pas tout à fait tort.

     Couchée sur mon lit, cela fait un bon moment que je tourne et retourne la carte de Julien. Que faire ? L’appeler ? Naaaan, déjà il doit être en train de travailler, alors je ne voudrai pas le déranger, et me connaissant je vais finir par bégayer . Y aller ? Je me saisis de mon portable sur ma table de chevet et consulte l’heure. Déjà 23h00. On oublie c’est trop tard pour me préparer et demain je bosse. Ou ne rien faire du tout… c’est bien aussi ça ! Non mais je déraille ! Ça fait si longtemps que personne ne s’est intéressé à moi que je ne sais plus comment faire . Dès qu’il s’agit des hommes, je perds mes moyens. L’ado en moi est encore bien présente malheureusement. À trente piges, bordel ! Il faut que je me bouge les fesses si je ne veux pas finir vieille fille ! Je vais lui envoyer un SMS pour commencer. En plus vu l’heure, il doit être bien occupé au club, ainsi je ne pense pas qu’il pourra répondre de suite, ça me laissera le temps de cogiter. Maintenant, que lui écrire ? Oh la la, c’est pas mon truc les flirts !! Je vais faire simple ! J’ouvre une discussion en entrant son numéro et tapote six touches avant d’envoyer :
Coucou

     À peine ai-je reposé mon téléphone qu’il émet une vibration. Je m’en ressaisis et constate qu’il y a une notification de SMS reçu de ce même numéro.

qui est-ce ? ”

     Merde ! Je suis vraiment stupide ! Il n’a pas mon numéro et moi, en grande idiote que je suis, je ne signe même pas mon message ! Voilà pourquoi j’évite ces situations en général. Je suis d’une nullité sans limite concernant les relations avec le sexe opposé. Je ne vous précise pas grâce à qui, hein ?! Il faut que je précise aussi que je n’ai jamais eu d’histoire ”d’amour ” avec qui que ce soit. En général, dès qu’un homme m’approche, ma timidité prend le dessus et me fait paraître ”hautaine ”, adjectif utilisé par toutes les personnes que je côtoyais pendant mes études. Vu de l’extérieur, je pense qu’ils avaient raison. Dès que je voyais un mâle au regard insistant ou se diriger vers moi, je le snobais, histoire d’être sûre d’avoir la paix, ce qui est toujours encore d’actualité d’ailleurs. À part une exception…

     Quand arriva la fin de mon dernier semestre de fac, à 23 ans tout de même, je décidai qu’il était temps de faire un effort. Lors d’une soirée pour fêter les résultats de notre promo, j’ai pris mon courage à deux mains, courage qui avait le doux nom de Vodka si je me rappelle bien, et j’en ai plus qu’abusé !  Étrangement, toutes mes barrières avaient fichu le camp, et  quand le garçon qui me courrait après depuis des mois m’a proposé une danse, j’ai accepté sans aucune hésitation. Quand il a commencé à me peloter les fesses, j’ai laissé faire. Quand il m’a offert de me raccompagner, j’ai dit oui aussi. Et lorsque nous sommes arrivés devant mon immeuble, je lui ai proposé de monter prendre un dernier verre, sachant très bien ce que cela pouvait signifier pour lui. À peine la porte franchie qu’il me plaquait contre elle et collait sa bouche sur la mienne. C’était la première fois qu’on m’embrassait ainsi, sur la bouche je veux dire, puis avec la langue. Là ça m’a un peu dégoûté, trop bizarre, mais grâce à la demi douzaine de verres ingurgités un peu plus tôt, je continuais à  me dire qu’il fallait que j’aille au bout de l’expérience. Même si tout était assez flou le lendemain matin, je ne regrettais rien.
     J’avais perdu ma virginité à moitié bourrée, avec un jeune homme que je n’ai plus jamais revu, et heureusement, car les souvenirs, même partiels, ne me donnaient pas très envie de remettre  ça. D’ailleurs, c’est ce qu’il s’est passé, je n’ai plus osé retenter l’expérience. Alors pourquoi ne pas regretter me direz-vous. Car justement, malgré mon état semi conscient,  je me souviens encore aujourd’hui de la douleur irradiante lors de cette première fois. Je n’imagine même pas si j’avais été à jeun ! Pour moi cela ne restera qu’un cap qu’il fallait passer et c’est chose faite.

Shaky LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant