Chapitre 21

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Comme promis ;)

*****

    Je n’ose pas me retourner. Comment me sortir de ce guêpier ?!

-Christine !
-Oui, couiné-je.

     Je me retourne enfin et tombe nez à nez avec un Adam, les bras croisés qui a l’air vraiment, mais alors vraiment très fâché.

-En fait tu te fous de moi depuis le début ! Fulmine-t-il. Tout ce cinéma pour que je m’excuse alors qu’en fait cela fait des  jours que tu te venges. D’ailleurs si j’y réfléchis bien, je me demande si tu n’es pas une psychopathe qui me traque depuis un moment .
-Mais non ! M’indigné-je. Ce ne sont que des coïncidences, je peux te le jurer ! Enfin… presque toutes, avoué-je gênée.
-Vas-y,  je suis curieux  d’entendre la suite.
-Adam on t’attend ! Hurle Bertrand dans la cage  d’escalier.
-J’arrive, lui crie-t-il en retour. Je n’en ai pas fini avec toi ! Cette fois c’est toi qui me doit une explication ! Je repasse dans une demie heure, le temps de raccompagner Bertrand et sa fille. Et t’as intérêt à être là !

    J’hoche la tête, n’osant pas remettre de l’huile sur le feu. Il tourne les talons sans un mot ni un regard de plus. Oh bon sang ! Je suis dans un sacré merdier. Voilà que les rôles sont inversés.
À peine entrée, je compose le numéro de celle qui a toujours réponse à tout. Tant pis si je la dérange en pleine préparation, il s’agit d’un cas de force majeure ! Elle décroche dès la première tonalité.

-No….
-Christine j’ai vraiment pas le temps là ! Bertrand va arriver. Je t’appelle plus tard. Bisous !

     Et comme ça elle me raccroche au nez. Je n’ai même pas pu en place une. Je vais la tuer ! Et moi maintenant, qu’est-ce que je vais faire ? ! Il me faut un plan. Premièrement, aller me mettre à l’aise, deuxièmement, prendre un billet d’avion pour perpète les oasis et faire mes valises… Non ! Je suis une adulte et je vais assumer mes actes ! Oh la la,  c’est pas mon truc d’affronter les problèmes de face.
     Après m’être changée, avoir nourri mes deux gloutonnes et m’être enfilé un verre de vin pour me détendre, je suis assise sur mon canapé à stresser comme une malade. Trois coups secs à ma porte me font sursauter. J’essuie mes mains moites sur mon jeans avant d’ouvrir le verrou. Je souffle un bon coup et ouvre la porte d’un geste vif avant de m’écarter aussi sec pour laisser le passage libre à l’individu qui me fait face.
   Sans hésiter, il entre et se stoppe dans l’entrée en attendant que je referme derrière lui. Sans dire un mot je le contourne et me dirige à nouveau vers mon salon afin de retrouver ma place sur le canapé . À peine suis-je installée qu’il prend place à côté de moi en soufflant… d’énervement ? D’exaspération !? Je n’ose pas relever la tête pour voir son visage.

-Tu ne m’offres pas quelque chose à boire ?
-Euh, si, pardon, tu veux quoi ?
-Pareil que toi.

     Son ton est froid sans pour autant être agressif. Je me dépêche d’aller lui chercher un verre à vin ainsi que la bouteille de Merlot que je viens d’entamer. Je crois qu’il va me falloir un autre verre pour faire redescendre la boule qui a élu domicile dans ma trachée. Je nous sers et me rassois sur le canapé en mettant le plus de distance possible entre nous.

-Alors tu m’expliques ? !
-Écoute , je te promets que tout ça, c’est vraiment un hasard. Je suis juste maladroite.
-À d’autres ! Se fâche-t-il. Je vais t’aider un peu. Tu auras juste à dire si oui ou non tu l’as fait exprès.
-OK…
-La moto qui m’a taillé un short lorsque je rejoignais ma Porsche ?

    Aïe, ça commence bien, dois-je être honnête ? Un petit mensonge de rien du tout c’est pas grave, si ?

-Alors ! Rugit-il si fort que je sursaute.
-Oui, couiné-je.
-Putain ! Jure-t-il en se frottant le visage des deux mains. Donc, depuis le début tu cherches à te venger.
-Mais non, enfin, ce jour-là c’était la première fois que je te revoyais depuis le collège. Effectivement une pulsion m’a poussée à faire ça, mais après ce n’était que des accidents, des coïncidences, je ne sais pas…
-Admettons… Au Cube ? Ça aussi c’était un accident peut-être ? Ironise-t-il.
-Je… j’ai… paniqué. Tu me serrais…
-La porte ? Me coupe-t-il. Le coup de casque ? Et quand tu as failli m’écraser ?
-Je suis désolée, mais je peux te jurer que ces fois là, c’était des coups du destin, des concours de circonstances. Je n’avais rien planifié. Au contraire, je faisais tout pour t’éviter !

     Il se laisse tomber en arrière et lève la tête vers le plafond en croisant ses bras sur son front.

-Ok, souffle-t-il.
-OK ?
-C’est bon, je veux bien te croire.

     Il récupère son verre et le porte à ses lèvres avant de se raviser puis de fixer d’un air pensif le liquide bordeaux qu’il fait tournoyer dans son contenant. Il se décide finalement à en boire une gorgée, repose son verre sur la table basse et se tourne vers moi.

-Pourquoi t’as paniqué ? Dit-il en me fixant sérieusement.
-Hein ?
-Au Cube, précise-t-il en voyant que je ne comprends pas sa question . Je veux dire, il ne risquait rien de t’arriver  avec le monde qu’il y avait , ne serait-ce qu’à notre table. De quoi avais-tu peur réellement ?

    Oh ben alors là ! Je reste figée. Que dire ? Il n’y a pas le moindre ersatz d’excuse qui me vienne à l’esprit sans me trahir. Je suis dans la panade.

-Je…
-Tu ? Me presse-t-il en se rapprochant. Dis-moi, insiste-t-il un sourire en coin.
-En fait c’est… bafouillé-je déstabilisée de plus en plus par sa proximité.
-Pourquoi tu rougis  Christine ? Me demande-t-il en même temps qu’il frôle mes pommettes du bout des doigts. Je te fais peur ? Ou…
-Ne fais pas ça ! Me reprends-je en sentant mes joues bouillir et en éloignant sa main de mon visage.
-Faire quoi Christine, insiste-t-il d’une voix plus grave en se rapprochant davantage.

    Je saute sur mes deux pieds comme si je venais de me prendre une décharge dans le derrière.

-Bon Adam, je t’ai présenté mes excuses et je me suis expliquée ! Donc, désolée de te mettre à la porte mais je suis crevée alors…

     Sans attendre de réponse de sa part, je me dirige vers l’entrée et ouvre la porte pour lui faire comprendre que ce petit entretien touche à sa fin, maintenant ! Il s’exécute sans broncher, toujours un sourire en coin, mais au moment de sortir il se penche vers mon oreille et me murmure :

-Je vais te dire , je pense que ce n’est pas de moi que tu as peur mais, plutôt de toi et de ce que tu ressens toujours pour moi. Et j’avoue que j’en suis ravi, c’est que j’ai encore une petite chance de te faire changer d’avis.

    Il m’embrasse la joue et s’en va, comme ça, sans se retourner, me laissant bouleversée, car, il a tout compris ! Oh mon dieu ! Ce type est si… grrr.

Shaky LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant