La naissance d'un.e Malfoy

12. devenir parent

A son révéil, Draco était de retour dans sa petite chambre, vêtu d'un pyjama douillet et recouvert de draps secs. Chaque muscle de son corps le tiraillait au moindre mouvement, le faisant grimacer de douleur. Par réflexe, il posa une main sur son ventre mais un manque se fit sentir immédiatement. Il n'était pas aussi maigre qu'avant sa grossesse, mais la différence était tout de même visible. Il n'aurait peut-être pas du manger autant avec Tonks...Saturne. Tonks avait emmené Saturne ! C'était l'une des dernières choses dont il se souvenait, il était tellement épuisé alors. 

- Tonks ! Cria-t-il en faisant porter sa voix dans toute la maison mal isolée. 

Il n'eut que quelques secondes à attendre, sa cousine se trouvant juste dans la salle de bain. 

- Coucou, tu te sens comment ? Demanda Tonks en passant doucement sa tête dans l'entrebâille de la porte. 

- Saturne ? 

- Il dort. Je lui ai mis un petit body rouge, tu verrais comme il est mignon ! Tiens, Madame Pomfresh a laissé ça pour toi. 

Elle rentra de sa démarche dandinante à cause de son ventre proéminant. Draco but sans hésiter les trois potions qu'elle lui donna et sentit progressivement son état s'améliorer. 

- Tu vas devoir rester un peu tranquille et ne pas faire d'effort physique. Tu veux que je t'apporte un truc à manger ? 

- Combien de temps j'ai dormi ? 

- Toute la soirée et toute la nuit. Il est six heures du mat'. joyeux Noël cousin !

- Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure ? grogna le serpentard. Tu attends que le père noël dépose tes cadeaux sous le sapin ?

- Je m'occupe de ton gosse qui chiale. D'ailleurs c'est toi qui change sa couche à partir de maintenant. Allez vient avec moi en bas, je veux pas laisser Sat' tout seul, c'est tellement angoissant de s'occuper d'un enfant ! 

Aidé par sa cousine, Draco se releva, malgré les protestations de son corps et ce ne fut qu'après une lente et laborieuse descente des escaliers qu'il parvint à atteindre le canapé du salon où il se laissa tomber en lâchant un soupire. Quelques secondes plus tard, Nymphadora revient vers lui, portant précautionneusement dans ses bras une petite forme cachée sous un plaid. 

- Regarde Sat', c'est ton papa ! Dit-elle en se baissant pour poser doucement le petit sur le torse de Draco. 

- Un peu de respect avec son prénom s'il te plait, c'est un Malfoy ! 

Mais ses protestations moururent sur ses lèvres en sentant le poids de son enfant sur lui. Son enfant. Cette chose qui avait été dans son ventre. Son visage dépassait de la couverture dans laquelle il était emmitouflé et à la vue de son petit nez, Draco ne put s'empêcher de se sentir fier. Cet être avait grandi en lui, et maintenant il était avec lui. 

- T'as vu, ça fait tellement bizarre, commenta Tonks en s'asseyant dans le fauteuil à côté, les mains caressant son propre ventre. 

Draco passa de longues minutes à regarder l'enfant, pas une chose, un être humain, réalisant enfin à quel point sa vie allait changer radicalement. L'idée de l'abandonner ne lui avait jamais paru aussi absurde. Ce gamin, ce truc qui respirait, le sang des Malfoy coulait dans ses veines. C'était le dernier de la lignée, un noble, un sang-purs, un Malfoy d'honneur.  Et lui seul pourrait lui offrir l'éducation qu'il se devait d'avoir. Ce ne serait pas facile et il n'aurait pas d'elfe de maison pour l'aider, il serait seul. Enfin non, plus jamais il ne serait seul, réalisa-t-il en osant glisser l'un de ses doigts sur la joue de son fils. cette constatation plus que les autres le toucha dans sa personne. Depuis tout petit, la solitude lui pesait alors qu'il était seul au manoir, à Poudlard malgré ses camarades, une distance dû à leur éducation avait toujours été conservée et après son évasion bien qu'il ait commencé à avoir un goût de ce que pouvait être la chaleur familiale avec sa cousine et son compagnon, il n'en oubliait pas son état d'evadé, en cavale pour survivre et cacher son lourd secret. Mais ce secret venait d'arriver plainement dans le monde, et l'abandonner loin de lui ne serait en rien la meilleure manière de le protéger. Il devait l'avoir à l'oeil, toujours près de lui, le protéger de sa vie, car il en était le prolongement. Son père donnerait-il sa vie pour la sienne ? Draco avait déjà mis sa vie en jeux face au mage noir pour sauver celles de ses parents, mais eux-mêmes, en auraient-ils fait autant ? L'adolescent espérait que oui, mais désormais cette question n'était plus au premier plan. Le plus important, ce n'était plus lui, c'était son fils.