ɴᴇ ᴍ'ᴏᴜʙʟɪᴇ ᴘᴀs... |ʏᴜᴡɪɴ

19- Ne m'oublie pas...

hello les copains ! bon... on arrive au vingtième chapitre de cette histoire, merci merci infiniment pour votre soutien, je ne le dirai jamais assez <3 ce chapitre est LE chapitre clé qui apporte pas mal de réponses sur les malentendus entre yuta et winwin, je vous laisse en vous souhaitant une bonne lecture

(pray for ukraine.. 🕊🤍)

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Win... J'ai encore le droit de t'appeler comme ça, pas vrai ?

Je crois que c'est la première fois que je t'écris depuis le temps qu'on se connait. Ca me fait un peu bizarre. J'aurais préféré t'écrire dans d'autres circonstances, mais la réalité est là.

Je n'arrive toujours pas à croire que les mots que je t'ai prononcés soient réels. Je ne sais pas, c'est un peu comme si mon corps et mon esprit étaient dans le déni des évènements. Puis, brusquement la bulle imaginaire dans laquelle je m'étais enfermé s'est brisée.

Et je me suis retrouvé le cul par terre, comme un con.

Sincèrement Win... Je ne pensais pas que je serais capable d'en arriver là. Disons que s'il n'en tenait qu'à moi, j'aurais encore continué de te saouler un sacré paquet de temps.

La vérité... est que tu ne m'as jamais dit les choses. Je pensais que tu n'étais peut-être pas prêt, qu'il te fallait du temps. Mais finalement j'ai compris. J'ai compris que ces mots te faisaient bien trop mal, et qu'ils t'avaient déjà détruit une première fois.

Ils m'ont détruit aussi.

Tu te souviens de ce soir-là, lorsque je t'ai ramené chez toi en voiture ? J'avais insisté pour conduire, parce que j'étais tout fier d'avoir eu mon permis. Comme d'habitude j'avais été super insistant donc tu avais cédé parce que, avoue que t'aimes bien quand c'est moi qui conduis.

Ah, pourquoi je souris comme un con quand j'écris ça ? Tu me rends con Win.

Ce soir-là, tu n'avais pas voulu que je t'embrasse une seconde fois avant de partir. Tu avais peur que tes parents ne nous voient. Alors, je suis parti en te souhaitant une bonne nuit.

Une fois que tu as rentré la voiture, je t'ai regardé rentrer chez toi. Et je me suis rendu compte que j'avais encore ton stylo dans ma poche. Tu sais, celui avec une petite tête de chat au bout. Je l'avais utilisé pour terminer des exercices de coréen vite fait, avant qu'on ne quitte la fac. Tu m'as toujours aidé quand il s'agissait des cours.

J'ai franchi le portail, parce que je voulais te le rendre. Une fenêtre devait être ouverte, car j'ai entendu des voix gronder. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas osé toquer. Je me suis juste dirigé vers la fenêtre d'où provenaient les cris.

Et j'ai entendu. J'ai tout entendu.

L'homophobie de ton père, le schéma social qu'il voulait t'imposer... J'ai tout entendu Win. Et la voix que tu avais lorsque tu as répondu à ton père m'a brisé le cœur. Cette nuit-là je n'ai pas dormi.

Parce que je me demandais comment tu allais, ce à quoi tu pensais, ce qu'on deviendrait. J'avais tellement peur de te perdre à cause de la pression de tes parents.

J'ai plusieurs fois tenté de savoir ce à quoi tu pensais, mais tu ne m'as jamais rien dit. Peut-être que c'était pour ne pas m'inquiéter, ou pour me protéger. Je te connais Win, t'aurais jamais eu l'intention de me blesser volontairement.

Plus les jours passaient, et plus ton état s'empirait. Tu devenais distant et tu te renfermais sur toi-même. Je ne savais pas quoi faire pour t'aider. Je voulais te balancer que je savais tout, et bordel maintenant que j'y pense ça aurait été tellement plus simple.

Tu sais pourquoi je passais autant de temps avec Jae ? Parce que s'il n'était pas là, je crois que j'aurais vidé toutes les bouteilles d'alcool que j'avais en ma possession... Seigneur, combien de fois Jaehyun m'a ramassé ou ramené chez moi parce que je ne marchais plus droit ?

Désolé, tu dois trouver ça pathétique. Tu dois me détester de m'être mis dans un tel état, pas vrai ? C'était ce que je pensais être la seule solution pour oublier les problèmes. Le temps d'un instant.

Je me faisais des nœuds avec mes propres pensées. Et mon esprit était tellement embrouillé, que j'ai fini par en venir à la conclusion que tu avais assez souffert. C'était à moi de mettre un terme à tout ça. Je ne voulais plus que tu souffres à cause de moi.

Alors, je te l'ai dit. Cette phrase qui a fait éclater nos deux cœurs en l'espace d'une fraction de seconde.

Si tu savais combien j'ai eu du mal à ne pas m'effondrer sur place quand j'ai prononcé ces mots. Le soir-même, Jaehyun m'a retrouvé au bar. Je crois même qu'il avait dû me porter cette fois. J'avais tellement bu que je ne pouvais plus marcher.

C'est pathétique hein ? Dire que c'est le silence qui nous a tué à petit feu. Tu sais ce que ça a été notre défaut Win ? C'est qu'on ne s'est pas dit les choses, dans le but de protéger l'autre. Mais au final, on s'est juste bousillés davantage. Quelle ironie.

Parfois la vie nous fait faire des choses incompréhensibles.

Je voulais t'écrire ces derniers mots pour te dire que je compte retourner au Japon, chez mes parents. J'ai besoin de me ressourcer après tout ce remue-méninge. Si je reste seul en appartement à Séoul, je sais que je ne tiendrai pas le coup. Même avec l'aide de Jae. Et puis, c'est pas à lui de me ramasser quand je prends une cuite. J'ai vraiment besoin de rentrer chez moi.

Je partirai le 15, je ne sais pas quand tu recevras cette lettre. Peut-être que je serai déjà parti.

Saches une chose, Dong Sicheng. Tu as été la plus belle chose qui ne me soit jamais arrivée. Et s'il y a une chose que je regrette plus que tout, c'est de ne pas avoir su te le dire au moment où tu en avais le plus besoin.

Tu t'es tellement toujours donné à cent pour cent pour les autres que tu en as perdu ton étincelle à toi. Winwin... Pardonne-moi de ne pas avoir su prendre soins de toi comme j'aurais dû le faire. S'il te plait, fais attention à toi et reste en bonne santé surtout.

Qui sait, peut-être qu'un jour on se reverra ?

Ne m'oublie pas Winwin... Moi en tout cas, je ne t'oublierai pas. Jamais.

Yuta.

Butterfly